coriolan1949 (avatar)

coriolan1949

Professeur retraité de l'IHECS, Bruxelles: histoire contemporaine, politique internationale, Proche-Orient, Histoire du socialisme

Abonné·e de Mediapart

11 Billets

0 Édition

Billet de blog 1 mai 2017

coriolan1949 (avatar)

coriolan1949

Professeur retraité de l'IHECS, Bruxelles: histoire contemporaine, politique internationale, Proche-Orient, Histoire du socialisme

Abonné·e de Mediapart

Is America Geat Again?

En novembre 2016, Mme Bouthaïna SHAABAN, «la voix de Bachar Al-Assad», qualifiait l'élection de Donald Trump de «message fantastique et très important au monde entier». Visiblement, le régime de Damas espérait beaucoup d’un nouveau président plus «amical» envers la Russie. Des espoirs que la frappe américaine sur la base aérienne syrienne d’Al-Shayrat, le 6 avril, semble avoir douchés.

coriolan1949 (avatar)

coriolan1949

Professeur retraité de l'IHECS, Bruxelles: histoire contemporaine, politique internationale, Proche-Orient, Histoire du socialisme

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Aurions-nous assisté, ce 6 avril, comme semblent le penser plusieurs médias, à un «tournant», à un «franchissement du Rubicon» de Donald Trump ? A un «virage à 180 degrés» que personne, selon Le Monde, n’avait vu venir? Ou cette conclusion apparaît-elle comme trop hâtive ?

Que Trump ait surpris est évident. Il a pris de court un public déjà accoutumé à ses sempiternelles rodomontades et à sa priorité proclamée à la lutte contre Daesh.

Il reste que Donald Trump semble bel et bien avoir été «recadré». Avant même de célébrer ses cent jours à la Maison blanche, écrit le Los Angeles Times[1], «deux semaines de revirements étourdissants ont ramené – la girouette - Trump dans les limites du conservatisme républicain traditionnel». Alexandra de Hoop Scheffer, du think tank transatlantique German Marshall Fund, observe que, par sa frappe, D. Trump en revient aux arguments de Bill Clinton et des Bush, père et fils, en Irak, visant à y imposer un changement de régime. Ce qui «dément toutes les thèses isolationnistes qui lui avaient été accolées durant la campagne». La politique extérieure US restera, conclut-elle, caractérisée par «une forme d’unilatéralisme musclé et d’interventionnisme sélectif» [2].

5 avril : la nuit des généraux

Le Monde pointe «une étonnante concentration d’épaulettes» au sein de l’administration Trump: James Mattis, dit Mad Dog (!), à la tête du Pentagone, Herbert Raymond – HR – McMaster, conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, John Kelly, ex-maton-en-chef de Guantanamo, Keith Kellog, à la tête du Conseil national de sécurité.

Ce sont ces «généraux du Président»[3] qui, nous dit A. de Hoop Scheffer, ont «fait pencher la balance» en faveur de la frappe sur Al-Shayrat.«Républicains aux positions plus classiques» - mais non moins effrayantes -, ils ont imposé l’éviction du Conseil national de sécurité de l’ultra-droitier Steve Bannon, réticent envers une éventuelle frappe «punitive» contre la Syrie. Et sont peut-être aussi à l’origine du limogeage, le 13 février dernier, du général Michael Flynn, prédécesseur de «H.R.» McMaster, pour contacts trop étroits avec la Russie de V. Poutine.

Il est donc permis de penser que, militaires et républicains, «les généraux du Président», aient – tout comme leur président[4] - à cœur de mettre fin à l’image de «faiblesse» qu’avait accolé aux Etats-Unis l’interventionnisme plus discret de Barack Obama. Et de rappeler urbi et orbi que la puissance étasunienne reste la première au monde et qu’il s’agit dorénavant de réafficher plus ouvertement son hégémonie.

«Ces deux dernières semaines, disait le vice-président Mike Pence à Séoul le 17 avril, le monde a été témoin de la puissance et de la détermination de notre nouveau président lors d’opérations menées en Syrie et en Afghanistan».

 America First !

 Hégémonie oblige, D.Trump a aussi adressé un message à ses alliés, affirmant avoir agi dans l’intérêt de la «communauté internationale» et des «nations civilisées» (cherchez l’intrus!).

Fortement alarmés par les discours initiaux du candidat Trump au sujet de l’OTAN, de l’Europe et de la Russie, les vassaux occidentaux des Etats-Unis n’ont pu que se sentir rassurés quant à un éventuel «lâchage» de la part du suzerain. Et se réjouissent de l’attendre à Bruxelles en mai, au sommet de l’OTAN. Dans l’ensemble, ils se sont empressés d’approuver les frappes contre Al-Shayrat. Les ambassadeurs français et britannique aux Nations-Unies, François Delattre et Matthew Rycroft, avertis – comme l’allié israélien - de l’imminence de l’opération, jugent que celle-ci étaient «une réponse légitime à la récente attaque chimique». Même si elles violaient une légalité internationale pour laquelle seul leur confrère suédois a semblé montrer quelque préoccupation…

Plus: François Heisbourg[5], e. a. Président de l’International Institute for Strategic Studies (IISS), écrit que le retour des Etats-Unis «au centre du jeu» a aussi permis à la Turquie de se rappeler qu’elle «n’est pas prisonnière de son rapprochement avec la Russie». Et rassuré les partenaires du Golfe.

Elargissons le cercle: Heisbourg rappelle que le tir a été effectué «entre le dîner officiel et le petit-déjeuner du lendemain» offerts au président Xi Jinping, en visite pour deux demi-journées dans la résidence de D. Trump en Floride. Et que le président américain, dont la muflerie et l’orgueil démesuré n’échappent plus à aucun téléspectateur, a donc «choisi de faire perdre la face à un hôte dont il aurait pu attendre le départ[6]. La Chine n’a pas condamné la frappe sur Al-Shayrat.

 Certes, F. Delattre et M. Rycroft n’ont pu que s’offusquer de ce que la frappe américaine ait mis à mal la négociation qu’ils menaient avec la Russie sur un texte destiné à condamner les attaques chimiques et prônant une commission d’enquête. Dans le but, selon le diplomate français, soit de «créer une dynamique positive» enlui obtenant un soutien russe, soit de pousser à un véto russe «pour pointer publiquement les responsabilités»[7].

Mais le but de D. Trump n’était-il pas de souligner à nouveau la traditionnelle aversion de Washington envers des initiatives «vassales» auprès d’un autre «Grand» ?

 Roll back ?

 La frappe sur Al-Shayrat a été, notent d’aucuns, le premier revers de la Russie en Syrie depuis la reddition d’Alep.

L’une des principales volte-faces observées chez le président Trump par rapport au candidat Trump concerne en effet les relations avec Moscou.

De toute évidence, les «généraux du Président» s’emploient à effacer l’humiliation qu’a représenté pour Washington l’intervention russe en Syrie, en septembre 2015.

A l’époque, nous avions pu écrire «Kissinger est mort»: Vladimir Poutine n’avait-il pas anéanti l’œuvre du Secrétaire d’Etat «navetteur» dans les années ‘70: bouter la Russie (soviétique) hors du Proche-Orient ?

Aujourd’hui, de curieuses réminiscences surgissent d’ailleurs, tant par rapport à l’intervention militaire russe en Syrie de 2015 que par rapport au «sauvetage» in extremis de Barack Obama par Vladimir Poutine, deux ans plus tôt. Pour rappel, Poutine avait alors dépêtré Obama de ses «lignes rouges» en suggérant - après des attaques au gaz dans la Ghouta de Damas en août 2013, qui avaient fait jusqu’à 1300 morts (selon la rébellion) - le désarmement chimique de la Syrie via l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OAIC). Ce faisant, le président russe avait permis à son homologue américain de renoncer à des «représailles» contre la Syrie auquel il était loin de se résigner. Une décision qui fut - ô combien – reprochée à B. Obama. Mais pas par Donald Trump à l’époque.

Puis, en septembre 2015, le président russe avait joué - de main de maître, ce que nul ne contestera - en envoyant ses troupes en Syrie, tirant parti tant des erreurs et des fourvoiements occidentaux que des aspirations présentes dans toutes les opinions à sortir la Syrie de la tragédie. D’aucuns se demandaient alors si Vladimir Poutine allait mériter son prénom en devenant le «maître de la paix» en Syrie.

 Point n’est donc besoin de rappeler combien le sujet de l’arsenal neurotoxique syrien est sensible pour Poutine, lui qui avait misé son statut d’«interlocuteur valable et responsable» sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien. L’attaque chimique contre Al-Sheikhoun, observent F. Delattre et M. Rycroft (qui l’imputent à Bachar Al-Assad), n’a pas seulement donné à D.Trump un motif d’intervention. Elle a aussi «humilié la Russie». La question se pose donc: en ordonnant la frappe chimique, Bachar Al-Assad aurait-il pris le parti de cette humiliation ?

 Aujourd’hui, c’est comme si, constate René Backman, c’était au tour des Etats-Unis de Trump de placer la Russie «en porte-à-faux». La déclaration du président du 6 avril - «ce soir, j’en appelle à toutes les nations civilisées pour qu’elles nous rejoignent afin de chercher à mettre un terme au massacre et au bain de sang en Syrie ainsi qu’à mettre fin au terrorisme» - n’est d’ailleurs pas sans résonnances avec les propos de V. Poutine au moment de l’intervention russe en Syrie de septembre 2015: références au droit international, priorité à la «lutte contre le terrorisme» et ouverture a une éventuelle coalition «antiterroriste» avec les Occidentaux et les pétromonarchies.

 Toutefois, d’autres aspects de la «séquence» Khan Sheikhoun-Al-Shayrat nous semblent devoir être envisagés.

 Connivence?

 Voici quelques années, Bertrand Badie nous disait des choses bien intéressantes à propos du «système international» et de sa «diplomatie de connivence»[8]. Connivence, du latin conivere, "fermer les yeux", nous rappelle le Petit Larousse. Connivence qui n'empêche pas de sourdes rivalités, mais qui permet, le cas échéant, de ne pas trop regarder ce que fait l'autre. Tout en s'efforçant de le contrer.

L’agonie que vit le peuple syrien depuismaintenant six ans ne serait-elle pas due en partie à cette «diplomatie de la connivence» ?

 Cette «connivence» russo-américaine – ou inversement, si l’on préfère - est, nous l’avons vu, apparue au grand jour - ou presque, en 2013. Et il semble que l’on puisse la déceler dans le quasi mutisme qui a suivi dans les médias au sujet de l’arsenal non déclaré à l’OAIC par Damas après l’«arrangement» russo américain. Cela malgré les inquiétudes maintes fois exprimées par l’OAIC et avant que la frappe d’Al-Sheikoun ne remette brutalement la question sur la table.

Cette connivence, ne peut-on pas aussi la déceler dans les événements de ce mois d’avril ?

 Depuis les frappes sur Khan Sheikhoun et Al-Shayrat, offensives diplomatiques, petites avanies et phrases assassines semblent alterner dans les relations russo-américaines avec les propos rassurants. Aux postures martiales d’un Trump, succède, comme au sommet du G7 du 11 avril à Lucques (Italie centrale), de nouvelles exigences: J.-M. Ayrault comme Rex Tillerson, le nouveau secrétaire d’État américain,  réaffirment – à l’exact opposé des propos de Mme Nikki Haley, ambassadrice américaine aux NU, fin mars - qu'il n'y a «pas d'avenir de la Syrie possible avec Bachar al-Assad». Côté «coups bas», l’on notera aussi les propos de Tillerson,accusant la Russie de ne pas avoir respecté ses engagements sur la destruction des stocks d'armes chimiques syriens, soit parce qu'elle n'a «pas pris ses responsabilités au sérieux», soit par «incompétence»…

 La question de la non-interception des Tomahawks américains et celle de la réalité des dégâts infligés à la base d’Al-Shayrat semblent relever du même petit jeu. Le 6 avril, on le sait, 59 missiles Tomahawk (à 780.000 euros la pièce !) ont été lancés au départ de la Méditerranée contre la base aérienne syrienne d’Al-Shayrat, d'où avait été lancée l'attaque contre Khan Sheikhoun. Tuant 6 soldats syriens selon Damas. D’après les Américains, une vingtaine d’avions y auraient été détruits. Le Secrétaire à la Défense, James Mattis précisera, le 10 avril, que la frappe US avait détruit «20% des appareils opérationnels du régime», qui aurait perdu la capacité d’y ravitailler ses avions.

Selon le porte-parole du ministère de la Défense russe, Igor Konachenko[9] par contre, les missiles US auraient été «inefficaces»: seuls 23 des 59 Tomahawk auraient atteint leur cible… Et, la piste, que l’OSDH avait annoncée comme presqu’entièrement détruite, est restée «intacte», écrit Le Monde[10].Le lendemain, deux chasseurs syriens en décollaient pour des raids contre l’Etat islamique.

 Mme N. Haley aurait-elle eu raison en qualifiant au lendemain de la frappe, l’action américaine de «très mesurée» ? Pour «compenser», Vladimir Safronkov, représentant russe aux NU, «tonna» immédiatement après contre l’«agression illégitime» et ses conséquences «extrêmement sérieuses pour la stabilité régionale»…

 Il faut également considérer que le Pentagone a affirmé[11] que la Russie – de même que l’armée syrienne  - avaient été prévenuesplusieurs heures à l’avance de l’attaque sur Al-Shayrat «via la ligne de de communication spéciale» prévue par l’accord «de déconfliction»[12].

Il apparait ainsi que Moscou n’a tout simplement pas fait usage de ses missiles S-300 et S-400 déployés à Tartous et à Hmeimim. Etait-ce, comme l’avance le journaliste spécialisé dans les questions de défense de Novaïa Gazeta, Pavel Felgenhower, parce qu’ils seraient «incapables de suivre le vol» des Tomahawks ? D’évidence, «la ‘bulle’ de défense aérienne russe censée protéger l’espace aérien syrien» ne s’est pas tant «avérée inopérante [pour] une frappe basée sur des missiles de croisière», comme le ditF. Heisbourg. Elle n’a même pas été mise en œuvre.

Plus: l’on notera que le Kremlin a réagi avec modération à la frappe américaine. Même si la frappe contre Al-Sheikhoun a «heurté le prestige et la fierté de l’armée russe»[13], le ton, à Moscou, a plutôt été celui des regrets pour les «dommages causés aux relations bilatérales» russo-américaines. La suspension par Moscou des mécanismes de «déconfliction» n’a duré que quelques heures. Et la visite à Moscou de Rex Tillerson, prévue pour les 11-12 avril, n’a pas été annulée. 

Vedomosti, quotidien russe de référence sur le monde des affaires et de la finance - publié en partenariat avec le Financial Times et The Wall Street Journal - rappelle que la frappe sur Al-Shayrat n’est «pas une déclaration de guerre». De même, J.-M. Ayrault a tenu à préciser, à Lucques, que la proscription réitérée de B. Al-Assad n’était «pas une position d'agressivité à l'égard des Russes, plutôt une main tendue, dans la clarté», visant à«sortir de l'hypocrisie (sic) et à rentrer très clairement dans le processus politique»[14].

Al-Shayrat, un «service» à la Russie ?

L’expression est de René Backman.

Beaucoup conviennent de ce que la frappe américaine, limitée dans l’espace et dans le temps, a été «symbolique». Dans LM (8.4.17), un analyste syrien proche de l’opposition déclare que «les EU ont finalement brisé le tabou des frappes contre Assad, mais je crains qu’on en restera là». Ce que confirmeraient les déclarations américaines elles-mêmes, selon lesquelles la frappe constituerait un «one-off». Sans parler des propos de F. Delattre[15]disant regretter, chez Trump, «une posture pour se racheter à bon compte une position de fermeté sur la Syrie».

 Plus intéressant encore, nous semble-il, est ce qu’écrit – et n’écrit pas - Vedomosti: «la capacité de la Russie à réfréner les plans militaires du président syrien pourrait être une garantie pour minimiser les risques de confrontation militaire entre les deux superpuissances. A l’inverse, l’impuissance de Moscou dans les négociations avec Damas pousserait la politique américaine menée à l’encontre d’Assad à passer progressivement de la tactique à la stratégie […] La Russie a eu carte blanche pour mettre en pratique sa vision de la solution politique, ce qui s’est révélé un fardeau trop lourd pour elle. Paradoxalement, c’est justement le retour en Syrie des Etats-Unis […] qui pourrait permettre à la Russie de sortir de cette situation en préservant un tant soit peu sa réputation». Et cela d’autant plus que la frappe sur Al-Shayrat «pèsera, écrit F.Heisbourg, sur les prises de risque que pourrait envisager le président russe aux marges de l’OTAN».

 A l’évidence, le quotidien du monde des affaires russes s’emploie à jeter l’alarme quant à un éventuel enlisement de la Russie en Syrie. Et met le doigt sur le «fardeau» que représente à divers niveaux – officiellement, le nombre officiel des militaires russes tués en Syrie depuis le début de l'intervention atteindrait les 29 morts – et notamment sur les plans financier et diplomatique.

Fort discrètement, il renvoie aussi à la question du commanditaire de la frappe chimique du 4 avril.

 «À qui profite le crime ?»

 Dans le Commentary de Reuters du 12 avril dernier, le professeur de journalisme à l’Université de New York, Mohammed Al-Bazzi, pose bien la question: «pourquoi Bachar Al-Assad, dont le régime a consolidé son contrôle sur les plus grandes villes syriennes et placé la rébellion sur la défensive, aurait-il risqué un nouveau retour de bâton international en recourant aux armes chimiques? Pourquoi un Assad gagnant aurait-il pris un tel risque?».

 Le fait queJean-Marc Ayrault ait annoncé le 26 avril que les services de renseignement français avaient indubitablement conclu à un recours au gaz sarin à Khan Sheikhoun, et que la marque de fabrication du neurotoxique mettait «sans aucun doute» en cause le régime, n’autorise certes pas, vu l’engagement de la France dans le dossier syrien, à partager ces conclusions.

 Comme en 2013 et dans d’autres cas d’attaques chimiques, les médias russes, syriens et certains sites «anti-impérialistes» ou «de réinformation» se sont à nouveau ligués pour nier l’implication du régime de Bachar Al-Assad dans le crime de Khan Sheikhoun. Face à la «déception» qu’a causée au sein de la galaxie «populiste» la décision de D.Trump de frapper la Syrie, certains font même du président américain une «victime» malheureuse du Département d’Etat et des services de renseignement américains, «antirusses et anti-syriens»[16].

 A l’opposé, au lendemain de la frappe sur Khan-Sheikhoun, le ministre de la Défense israélien, le très ultra et controversé Avigdor Liberman, assurait au Yediot Aharonot que l’attaque au gaz avait été menée «sur ordre prémédité d’Al-Assad de A à Z». Précisant: «je le dis avec une certitude à 100%»

Et, une semaine plus tard, Bachar Al-Assad déclarait - comme en écho - que l’attaque chimique était «une fabrication à 100%», répétant que la Syrie ne disposait plus d’armes chimiques et ajoutant: «notre impression est que l’Occident, principalement les Etats-Unis, est complice des terroristes et qu’il a monté toute cette histoire pour servir de prétexte à l’attaque [contre Al-Shayrat]» Quant au bilan de l’attaque, le président syrien estimait que «les seules informations [disponibles] sont celles publiées par Al-Qaïda», se disant au demeurant disposé à accepter une enquête internationale, «mais elle doit être impartiale». 

 Toutefois, pour le journal libanais L’Orient-Le Jour - que l’idée d’une non-implication du régime syrien n’effleure même pas -, l’argument de la «contre-productivité» décrit ci-dessus par le professeur Al-Bazzi ne suffit pas. Et le journal y voit pour «preuve» le précédent de la Ghouta, en 2013: à l’époque, une réaction militaire américaine à une attaque chimique contre la rébellion semblait beaucoup plus évidente. Pour  L’Orient-Le Jour, les déclarations américaines selon lesquelles le départ de Bachar Al-Assad n’était plus une priorité ont pu constituer un facteur encourageant, mais le quotidien beyrouthin voit surtout dans la décision syrienne «un calcul cynique»: «plus Bachar Al-Assad se permet d’outrepasser les règles du droit international, plus il affaiblit ses adversaires». La «stratégie du fou» en quelque sorte, chère à Richard Nixon et à Moshé Dayan…

Dans la même perspective, Samir Al-Taqi, transfuge du ministère des Affaires étrangères syrien ayant rallié l’opposition dès 2011, conteste la thèse du «rien à gagner». Al-Taqi estime au contraire qu’une attaque du régime «fait sens» si on l’intègre dans l’objectif gouvernemental de «briser le triangle Idlib-Jisr-al-Chogour-Khan Sheikhoun, menace sur la vallée du Ghab et la zone côtière, deux zones stratégiques», et quelle relève de la «contre-insurrection» classique[17].

 L’offensive lancée le 21 mars par une coalition fort diversifiée de groupes armés rebelles dans la région de Hama n’est pas souvent évoquée dans l’analyse des causes de l’attaque chimique d’Al-Sheikhoun. Pourtant, cette offensive avait vu les rebelles parvenir à 4 km de Hama. Obligeant Damas à déployer sur le front, le 24 mars, les Forces du Tigre du général Souhaïl Al-Hassan qui, à la fin du mois, avaient pu, selon l’OSDH, reconquérir 75% de l'avance des rebelles. Une contre-attaque qui d’ailleurs avait vu une autre attaque chimique, sur Latamneh, le 30 mars.

C’est au vu de cette offensive que Yaron Friedman[18] - pour qui il est «presque certain que la Russie a donné son feu vert à l’attaque chimique» - explique l’attaque contre Al-Sheikhoun, décidée face au «regain des insurgés» et aux attaques contre les banlieues de la capitale[19]. Friedman ajoute que l’attaque au sarin, censée terrifier la population dudit «triangle», alimente l’hypothèse selon laquelle le régime projetterait de transformer la région d’Idlib - où il y aurait maintenant trois millions de déplacés vivant dans des conditions très difficiles, nous dit R. Backman - en «une sorte de camp de concentration» pour y «exterminer les habitants à petit feu». Ce serait en fonction de cet objectif de terroriser la population que l’on pourrait placer les bombardements des hôpitaux de Latamneh, le 25 mars, et de Ma'arrat-al-Numan, le mieux équipé de la région, le 2 avril.

 Enfin, Ziad Majed, professeur à l’université américaine de Paris, cité par R. Backman, considère que «le bombardement chimique était un test. Un test de la réaction de Trump […] Il y avait une volonté de Damas, de Moscou, de Téhéran, d’évaluer ce président imprévisible, qui avait l’air d’hésiter sur les priorités, de voir comment il allait réagir» [20].

L’on notera aussi, avec Le Monde[21], qu’«avant même que Damas démente son implication dans l’attaque», la Russie avait cru bon de prendre «les devants pour défendre son allié». Le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov, avait souligné à la TV russe – où aucune image des victimes de Khan Sheikhoun n’a été diffusée et où l’information n’avait été traitée qu’en fin de programme - que toutes les armes chimiques avaient été rendues par le pouvoir syrien suite à la mission de l’OAIC, en 2013. «Sauf sur les territoires contrôlés par les terroristes». Et  Konachenkov d’ajouter que Khan Sheikhoun avait servi de «prétexte» aux Etats-Unis pour intervenir à Al-Shayrat. Plus curieux encore et toujours selon Le Monde, Dimitri Peskov, porte-parole du Kremlin,  avait déclaré - quelques heures avant (nous soulignons) que la Russie ne démente l’implication du régime - que «le soutien inconditionnel n’est pas possible dans ce monde actuel […] Il n’est pas correct de dire que Moscou peut convaincre M.ASSAD de faire tout ce qui est recherché».

 La Russie a en effet déclaré, dès le lendemain, que la pollution chimique avait été provoquée par une frappe de l'aviation syrienne sur «un grand entrepôt terroriste» contenant des "substances toxiques". Or, cette version russe s’est vue mise en cause par Raphaël Pitti, médecin urgentiste spécialisé en médecine de guerre travaillant pour l'Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM): «il fallait une explosion suffisamment importante pour chauffer le liquide que représente le sarin et ensuite permettre une vaporisation. Je ne vois pas comment une explosion sur un bâtiment aura pu réussir à chauffer le sarin à ce point pour qu'il puisse contaminer plus de 400 personnes [...] Un missile a la possibilité de le faire». Pour, Olivier Lepick, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste des armes chimiques, l'explication russe est «de la foutaise». Et Lepick de préciser: «il n’y a pas d’entrepôt d’armes chimiques dans cette zone rebelle. Et s’il y en avait eu un, touché par un bombardement, il n’y aurait pas eu autant de morts et d’intoxiqués [...] Un obus chimique, qu’il soit tiré par un lance-roquettes, l’artillerie ou l’aviation, est composé d’un agent toxique, mais aussi d’un agent de dissémination qui lui permet de frapper une zone élargie. Si des obus chimiques entreposés sont touchés par une frappe classique, ils explosent, directement ou sous l’effet de la chaleur, mais ils ne disséminent pas le produit toxique autant que s’ils avaient détonné normalement. L’explication russe ne tient pas une seconde»[22].

 D’autres facteurs doivent néanmoins être pris en compte.

 Hubris et hogra

 La prestation du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, lors d’une conférence de presse donnée une quinzaine d’heures avant la frappe américaine, et où il démentait «d’un ton routinier»[23] toute responsabilité de la Syrie dans l‘attaques chimique contre Khan Sheikhoun - «l’armée syrienne n’a jamais utilisé et n’utilisera jamais ce type d‘armes, y compris contre les terroristes» - relève à coup sûr de l’hubris et de la hogra . Le premier terme désignant l’orgueil et la démesure appelant selon les Anciens au châtiment des dieux. Le second, mot arabe, désignant l’arrogance, l’impudence méprisante et le sentiment d’impunité caractérisant ceux que François Burgat appelle les «Pinochets arabes» et leurs entourages proches

 Divers observateurs soulignent en effet le sentiment d’impunité qui habite la famille présidentielle et ses proches.

 Est-ce cet hubris, se demande Le Monde (8.4.17) qui a fait opter le régime pour une attaque chimique plutôt que pour un largage «classique» de barils d’explosifs… qui n’aurait suscité aucune réaction guerrière?

 Au-delà de la Syrie

 L’aspiration des «généraux du Président» à réaffirmer la puissance étasunienne ne se limite bien sûr pas à la Syrie.

 Nul n’ignore les liens qui relient l’attaque d’Al-Shayrat au bras de fer que D.Trump exerce à l’égard de la Chine au sujet de la Corée du Nord. Là où l’administration US jette aussi le chaud et le froid.

Al-Shayrat, écrit F. Heisbourg, a non seulement permis à D.Trump «de régler un compte de politique intérieure» - à savoir avec B. Obama – mais ne pas frapper la Syrie «aurait pu accréditer l’idée que TRUMP bluffait [au sujet de la Corée du Nord]».

***

«Jamais», selon Médiapart. une haute autorité israélienne – Avigdor Liberman - n’avait dénoncé aussi fermement le régime syrien depuis 2011». Tournant dans les realations russo-israéliennes ? Si la personnalité du ministre israélien de la Défense ne pousse guère non plus à prendre pour argent comptant sa diatribe contre B. Al-Assad, il en va autrement au vu de l’«alliance discrète mais importante»[24] qui a vu Israël nouer d'importantes relations, économiques et de coopération techno-militaire, avec la Russie de V. Poutine. Au fur et à mesure que Tel-Aviv «prenait acte de l'érosion de l'influence américaine dans la région», nous dit Le Monde diplomatique[25] qui nous rappelle qu’Israël s'est montré beaucoup plus prudent face à la crise ukrainienne que lors des événements du Caucase de 2008. Et s'est empressé de tirer parti des fermetures de marchés russes causées par les sanctions économiques de l'UE contre la Russie.

Les propos de son ministre de la Défense ont apparemment gêné Benyamin Netanyahu. Parce qu’ayant enclenché une tension inhabituelle entre Israël et la Russie et provoqué la colère, nous dit Le Monde[26] d’un Poutine «particulièrement sensible» à ce qui touche l’arsenal chimique syrien. Rétorquant à Liberman, le président russe, avait jugé «inacceptable de lancer des accusations avant qu’une enquête internationale approfondie et objective ait été menée».

Bibi Netanyahou a effectivement témoigné de son soutien à l’opération militaire américaine. Trop heureux de «brosser Donald Trump dans le sens du poil» (Le Monde) pour obtenir la création de zones tampons entre la Syrie et Israël et entre la Syrie et la Jordanie. Trop heureux aussi des attaques en règle de l’administration de D. Trump contre l’Iran.

Le 1er ministre s’était toutefois gardé de dénoncer Bachar al-Assad ad hominem. Car si Israël espère l’aide des États-Unis, le pays n’a aucune intention, au vu de ce qui précède, de se mettre à dos la Russie. Attitude payante ? Si V. Poutine lui a «remonté les bretelles» (Le Monde)après la charge de son ministre de la Défense contre Bachar al-Assad, cela n’a pas empêché Liberman lui-même d’être reçu le 27 avril à Moscou par son homologue Sergueï Choïgou.

***

 Autre théâtre, l’Afghanistan. Où, selon Reuters[27], l'administration Trump examinerait une modification de sa stratégie en Afghanistan et envisagerait de «revoir la nature de son implication».

Le largage, le 13 avril, sur des positions de l’Etat islamique de «la plus puissante bombe non-nucléaire»[28], n’est pas passé inaperçu. Et a frappé les observateurs par sa disproportion au vu de la puissance réelle de l’EI dans le pays: 6 à 1000 combattants dans «deux ou trois districts»[29] de la province de Nangarhar. Une démonstration de force qui, là aussi, ne s’adressait vraisemblablement pas aux premiers concernés.

C’est que, le lendemain 14 avril, la Russie organisait une conférence sur l’Afghanistan, réunissant à ses côtés des représentants afghans, iraniens, indiens et pakistanais, chinois et d’Asie centrale. Les Etats-Unis avaient décliné une invitation à la rencontre. Moscou prône en effet, tout comme Pékin, un «dialogue» avec les Taliban avec qui ses intérêts «coïncideraient», selon le diplomate russe Zamir Kaboulov, dans la lutte contre l’EI, La Russie semblant découvrir que les Taliban étaient «devenus une force nationale» et qu’ils avaient «renoncé au jihad», dixit Kaboulov.

Lors de sa visite à Kaboul, le 24 avril, James Mattis a dénoncé «l’aide de Moscou aux Taliban». Et suggéré l’éventualité d’un nouveau surge. Peu auparavant, le 16 avril, «HR» affirmait, à Kaboul également, qu’«aucun refuge ne sera laissé aux terroristes en Afghanistan».

***

 Le ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zariv, avait dénoncé, le 7 avril, une frappe «dangereuse, destructrice et menée en violation des principes fondamentaux du droit international». Le lendemain, le président Hassan Rohani accusait à la TV D. Trump d’«aider les terroristes».

Comme en 2013, le président iranien n’a pas attribué de responsabilité à l’attaque chimique contre Khan Sheikhoun, se contentant d’évoquer «une tragédie terrifiante» qui lui rappelait les attaques à l’ypérite de Saddam Hussein contre l’Iran. Et laissant à son ministre des Affaires étrangères le soin de dénoncer «des accusations fabriquées d’usage d’armes chimiques».

Divers observateurs notent que la dénonciation de l’Iran et de l’accord sur le nucléaire de juillet 2015 est le seul thème invoqué par D. Trump pendant sa campagne à propos duquel il n’ait pas fait volte-face.

Rappelons ce que nous avons écrit précédemment[30]: «dans l’optique de B. Obama et de son «pivot asiatique», ne fût-ce qu' un modus vivendi avec Téhéran ne pouvait qu’aider Washington à se concentrer plus facilement sur l'Asie orientale. Alors même que le Moyen-Orient perdait de son importance, gaz de schiste oblige. Face à un Pakistan devenu un partenaire si "limité" que l’administration Obama l’avait fondu dans un AfPak (Afghanistan-Pakistan), et à la veille du désengagement US d’Afghanistan, l’Iran s’avérait le bienvenu à un poste de «vigile» de son Orient. On en reviendrait ainsi pour l’essentiel, à la situation de l’Iran au temps du Shah.»

Une telle perspective, écrivait à l’époque Michael Young[31], ne devait pas être perçue comme relevant d'une éphémère administration Obama, mais risquait d'être adoptée "par beaucoup de futurs dirigeants" américains. Faute d’une nouvelle volte-face américaine, l’actualité semble réduire à néant une telle prévision.

  Fin mars, la Marine américaine a dénoncé un «harcèlement» - 35 «approches dangereuses» en 2016 - de ses bâtiments par des bateaux iraniens. En février, J. Mattis - «connu pour son aversion à l’égard de Téhéran», selon Michael T. Klare[32] -  avait envisagé de faire procéder à une fouille d’un navire iranien au large du Yémen, mais dans les eaux internationales.

En janvier, l’Iran avait «testé», nous dit Le Monde[33] les «lignes rouges» de M. Trump par un tir de missile balistique. Suite à quoi, selon Le Monde diplomatique, une action de rétorsion militaire avait été envisagée à Washington.

«Il n’y a aucune raison de présumer que Donald. Trump ou James Mattis aient fait une croix sur l’option militaire» conclut le collaborateur du Diplo’

***

 Dans la Péninsule arabique, Le Monde diplomatique rappelle que «la première offensive d’un D. Trump chef de guerre» a eu lieu au Yémen, le 29 janvier 2017. Avec une opération au sol des forces spéciales Navy Seals contre Al-Qaïda dans la province d'Al-Baïda, qui avait tourné au désastre bien que D. Trump l’ait qualifié de «raid réussi»: 30 morts, dont 10 femmes et enfants selon des sources médicales locales, et un soldat américain.Désastre diplomatique aussi: la cible de l’opération, un chef tribal apparenté à un célèbre jihadiste tué en 2011, était aussi un allié du président Abd Rabbo Mansour Hadi, allié aux Saoudiens et donc aux Etats-Unis.

 En  visite à Riyad le 19 avril, James Mattis s’est montré tout miel envers le Royaume – remercié pour  ses «efforts visant à restaurer la stabilité au Proche-Orient» (sic) - tout en ne lésinant pas sur les déclarations anti-iraniennes «musclées»[34]. Le journal français rappelle que Rex Tillerson fut le patron d’Exxon Mobil et James Mattis commandant-en-chef des forces américaines au Proche-Orient. Et que, lors de sa visite aux Etats-Unis le 15 mars, le vice-prince héritier et ministre de la Défense saoudien, Mohammed Ben Salman, avait parlé d’injecter quelque 200 milliards $ (!) dans l’économie américaine. Voilà qui devrait aider à convaincre D. Trump - peu porté sur les voyages au-delà de la Floride, dit-on - d’effectuer une visite au Royaume pressentie pour la fin mai. Voilà aussi qui semble enterrer le Saudi Bashing américain, né au le demain du 11-Septembre.

***

 S’il y a de bonnes raisons de penser que ces bombardements sur la Syrie resteront isolés, comme l’écrit The Atlantic[35], «les risques d’escalade sont réels, estime A. de Hoop Scheffer, qui admet que « ni la Russie, ni l’Iran ni les Etats-Unis ne la souhaitent» et qu’elles pourraient favoriser une négociation.

La frappe contre Al-Shayrat relève-t-elle de l’«avertissement presque sans frais»[36], destiné uniquement à pousser Damas à cesser de recourir – ou ne fut-ce qu’à l’utiliser de façon plus prudente - l’arme chimique ? C’est ce que semble confirmer les propos de Rex Tillerson démentant le début d’une campagne plus vaste. Voilà aussi qui ne freinera en rien les opérations de «reconquête» du régime.

Pour le mot de la fin, revenons-en à Vedomosti: l’incapacité de Moscou à faire entendre raison à son «protégé» syrien alors que l’autre «partenaire», l’Iran, est loin d’être toujours sur la même longueur d’onde que son «allié» russe, pourrait pousser les «généraux du Président» à «passer progressivement de la tactique à la stratégie», c. à d. à généraliser l’emploi de la force pour imposer leur agenda dans le conflit. En misant, comme Poutine en 2015, sur les dissensions de ses adversaires. Pour le plus grand malheur des Syriens qui en ont eu plus que leur part.

 Paul Delmotte

Professeur de politique internationale retraité de l’IHECS

29 avril 2017


[1]  Courrier International, 27.4-3.5.17

[2] Le Monde, 11.4.17

[3] Le Monde, 9-10.4.17

[4] La frappe a été, nous dit René Backman (Mediapart, 10.4.17) l’occasion pour D. Trump de prendre pour la première fois la pose du commandant en chef et de lancer une opération de communication planétaire. Après celle-ci, le nouveau président US, obsédé par son prédécesseur, s’est empressé de faire diffuser par les services de laMaison blancheune photo le montrant entouré de conseillers. Image qui rappelle, selon Le Monde (9-10.4.17),furieusement celle de B. Obama lors de la «liquidation» de Ben Laden...

 [5] Le Monde, 17.4.17

[6] Le Monde,17.4.17

[7] M-Magazine, 15.4.17

[8]La diplomatie de connivence. Les dérives oligarchiques du système international, La Découverte, 2011

[9] Novaïa Gazeta/Courrier International, 13-19.4.17

[10] 9-10.4.17

[11] Le Monde, 8.4.17

[12] Echanges d’informations avec les Occidentaux sur les vols militaires dans l’espace aérien syrien

[13] Novaïa Gazeta/Courrier International,13-19.4.17

[14]Vedomosti, 10.4.17/Courrier International, 13-19.4.17

[15] M-Magazine, 15.4.17

[16] Un site suisse «alternatif» et très proche de l’extrême-droite trumpolâtre et poutinolâtre, Les observateurs.ch, nous propose même un «scoop» (08.04.2017), révélant que le médecin qui aurait annoncé l'attaque de Khan Sheikhoun avait été «poursuivi pour terrorisme» en Grande Bretagne et faisait partie du groupe qui avait kidnappé le journaliste britannique John Cantlie, passé par la suite aux services de propagande de Daesh…

[17] Le Monde, 8.4.17

[18] Yediot Aharonot, 5.4 /Courrier international, 13-19.4.17

[19] Une offensive rebelle de la Faylaq-al-Rahman, qui se revendique de l'ASL, de l'Ahrar-al-Cham et du Fatah-al-Cham a eu lieu le 19 mars en direction de la place des Abbassides à Damas

[20]Mediapart, 10.4.17

[21] 8.4.17

[22] Libération, 5.4.17

[23]Le Monde, 8.4.17

[24] Yakov Rabkin, 27.12.14, mondialisation.ca

[25] Septembre 2014

[26] 8.4.17

[27] 24.4.17

[28] Une bombe GBU-43/B, dite bombe MOAB (Massive Ordnance Air Blast), à effet de souffle massif, pesant 10 T et coûtant 16 millions $

[29] Le Monde, 20.4.17

[30] Un nouveau Moyen-Orient, in Palestine, bulletin trimestriel de l’Association belgo-palestinienne, n° 64, avril-juin 2015

[31]  The Daily Star, 19.3/Courrier international, 26.3-1.4.15

[32]Le Monde diplomatique, mai 2017

[33] 9-10.4.17

[34] Le Monde, 22.4.17

[35] The Atlantic, 9.4/Courrier International, 13-19.4.17

[36] Le Monde, 8.4.17

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.