Agrandissement : Illustration 1
4 Avril 1871
Le Journal des Débats se faisait l’écho, on l’a vu, de la volonté des partisans de la Commune d’aller à Versailles. Le Cri du Peuple publie une adresse d’une « véritable citoyenne » qui enjoint les « femmes de toutes les classes » à se rendre à Versailles « afin que Paris ait tenté la dernière chance de réconciliation ». On espère faire comprendre aux Versaillistes que Paris ne cherche pas la guerre civile mais se défend tout au plus, « parce qu’on l’a calomnié, parce qu’on l’a trompé et qu’on a voulu le désarmer par surprise ».
Pour la feuille réactionnaire l’Univers, cette volonté communeuse d’aller à Versailles est perçue comme le projet « belliqueux » d’attaquer. Dans ce journal on se réjouit que le gouvernement soit préparé.
Le quotidien centriste Le Temps avait « espéré que des hommes prudents, sages et résolus, feraient au moins quelques tentatives pour préparer la conciliation et prévenir la guerre civile ». Et résume : « De Paris, on projetait de marcher sur Versailles. De Versailles, on se préparait à attaquer Paris. Ce matin, le conflit a eu lieu, et tout fait croire qu’il s’est terminé par une bataille où les gardes nationaux ont beaucoup souffert ».
Le Rappel, le journal républicain, s’étonne : « Eh bien, nous ne le croyions pas ! Non, nous ne voulions pas, nous ne pouvions pas croire que le gouvernement de Versailles oserait attaquer le peuple de Paris ». Jusqu’au bout ses rédacteurs se persuadaient que le chef du gouvernement, Thiers, ne cherchait qu’à intimider Paris et pensaient : « il est trop habile politique et peut-être au fond trop bon français pour risquer sa renommée et aussi pour précipiter la patrie dans cette horrible aventure de la guerre civile ».
Le Cri du Peuple, l’organe communeux, se sidère : « Les conspirateurs royalistes ont ATTAQUÉ ». Et de poursuivre : « Non contents de couper les correspondances avec la province et de faire de vains efforts pour nous réduire par la famine, ces furieux ont voulu imiter jusqu’au bout les Prussiens et bombarder la capitale ».
Pour la feuille communeuse La Mère Duchêne, aujourd’hui, « le ciel déjà assombri s’est chargé de gros nuages ». Le journal accuse : « La guerre civile est déclarée, et ce sont ceux dont la conscience est chargée déjà de monstrueux forfaits, qui n’ont pas craint d’augmenter encore la nomenclature de leurs crimes ; en prenant pour eux la responsabilité de cette monstruosité dégoûtante ». Et se résigne : « Puisque la conciliation est impossible et la guerre civile inévitable […] qu’il en soit ainsi, mais malheur à eux qui l’ont voulu ».
Voir le film : https://vimeo.com/ondemand/lacommunedeparis
Facebook : https://www.facebook.com/LeJournaldelaCommune
Website : http://claudeperes.com/Commune150/