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Billet de blog 24 avril 2020

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Face à l'épidémie, ce pouvoir ne peut que mentir

La démocratie, avant même d’être un consensus qui se travaille, c’est d’abord la délibération. Il n’est pas anodin que ces pouvoirs qui décident pour les autres choisissent de mentir. C’est la citoyenneté, la possibilité pour chacun.e de délibérer, la possibilité de faire démocratie, que ces mensonges attaquent.

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Illustration 1
Illustration d'animalcules accompagnant une lettre d'Antoni van Leeuwenhoek

Si on peut se réjouir que le cynisme des pouvoirs publics ne soit pas tels qu’ils restent, comme ils semblent en avoir coutume, indifférents au sort des plus fragiles et ressentent, donc, l’urgence de répondre à l’épidémie de SARS-COV-2, c’est la brutalité de cette réponse qui étonne. C’est cette autorité butée qui s’abat sur la France, cette surenchère idiote des responsables locaux dans la répression, qui refusent à chacun.e son statut de citoyen.ne, qui trahit quelque chose qui semble exceptionnellement mis à jour, une façon d’organiser la société sans tenir compte des gens, qui paraît tout à fait autre chose qu’une organisation démocratique.

  La démocratie, avant même d’être un consensus qui se décide et se travaille, c’est d’abord la délibération, la multiplicité et la pluralité de points de vue qui s’échangent, les informations et les données qui courent et se choquent. Il n’est pas anodin que ces pouvoirs qui décident pour les autres choisissent de mentir. C’est la citoyenneté, la possibilité pour chacun.e de délibérer, la possibilité de faire démocratie, que ces mensonges attaquent.

 Les mensonges quant à l’approvisionnement de moyens de protection et de tests ont été amplement documentés. Les magouilles de ce gouvernement qui interdit de vendre des masques mais se refuse pour autant à les saisir pour les destiner au personnel soignant ou aux personnes les plus en exposées[1]sont incompréhensibles. Mais il en est d’autres qui privent les citoyen.nes des éléments qui leur permettent de comprendre et même les maintiennent dans une confusion qui les écervelle.

 Ainsi, par exemple, on refuse à la population les instruments qui lui permettraient de se faire une idée du niveau de propagation du virus, à savoir le nombre de reproduction de base et celui de contrôle, ainsi que le temps de doublement. À quelle ampleur et quelle vitesse le virus se propage et quelles conséquences ont les mesures non pharmaceutiques (la distanciation sanitaire, la quarantaine, le port de masques…) sur cette ampleur. Ces instruments sont utiles, qui permettent d’ajuster la diligence dans l’application de ces mesures, d’éclairer les décisions de chacun.e, mais aussi de calculer quel pourcentage de la population doit être immunisé pour parvenir à une hypothétique immunité grégaire, qui reste de l’ordre de la supputation déductive pour l’instant, je veux dire qui reste à voir. Que les pouvoirs qui décident pour les autres se soient privés de ces instruments en ne permettant pas les un dépistage massif est déjà malheureux, mais les voilà qui font un usage de ce nombre confus, qui répètent dans une annonce d’information qui se diffuse sur les canaux audiovisuels du pays qu’une personne contamine « en moyenne trois autres »[2]. D’un nombre de reproduction de base statistique ne se peut déduire le nombre de personnes que quelqu’un ira infecter ; l’assertion est une idiotie. S’imagine-t-on de la même façon qu’une femme de 80 ans va porter 1,8 enfant[3] ?

 Ainsi, encore, ce qui doit tenir du scandale, ces masques en tissu, dits masques AFNOR SPEC S76-001, que ces pouvoirs s’apprêtent à fournir à la population à qui on a refusé jusque-là les moyens de se protéger. Le ministre de la Santé affirme qu’ils ont « une capacité de filtration de 90% du virus, ce qui veut dire qu’il a quasiment la même qualité de filtration qu’un masque destiné aux soignants »[4], lors même qu’aucun organisme n’est chargé ni de le tester, ni de le certifier. L’association française de normalisation (AFNOR) ne s’attache qu’à fournir des « spécifications » et non une norme, ce qui prête à la confusion, et précise dans le document qui les détaille : « Le masque barrière n’est pas soumis à une évaluation de conformité par des organismes notifiés ou laboratoires. Sa conception selon les règles de l’art, sa fabrication et son contrôle de qualité de la production reste à la responsabilité du fabricant. »[5]. Dans ce marché européen, où pas un objet ne circule sans une homologation, où la production du vin ou du fromage, la taille des sacs plastiques, le matériel dont on fait les jouets doivent répondre d’une certification, l’objet le plus précieux ces temps-ci, le masque qui protège du virus, s’en va et s’en vient sans être soumis au contrôle.

 Que ce pouvoir prenne les gens pour des « imbéciles »[6]n’est pas à démontrer, il le reconnaît lui-même. Ce qui est cruel, c’est que ce faisant, il interdit la possibilité de la démocratie et de ses délibérations tumultueuses. Et la question reste ouverte, comment penser l’organisation sociale pour permettre et renforcer les citoyennetés ? Je vais prendre deux contrexemples.

    À lire Antoni van Leeuwenhoek, un commerçant de Delft qui s’attache à l’étude microscopique des choses du monde, partager dans une lettre de 1707 qu’il adresse à la Royal Society de Londres[7], ses descriptions d’une langue de bœuf qu’il dépiaute, tranche et dentèle, on pressent l’effervescence, la frénésie avec laquelle il livre à son outil, le microscope donc, tout ce que contre quoi sa curiosité va venir achopper. Dans une autre lettre, il observe les lames de rasoirs ; un autre jour, les cendres de tabac. Avec ses appareils à deux, parfois trois lentilles[8], il cherche à expliquer les différences des goûts des eaux par les particules qu’il distingue, ou comment les araignées tuent leurs proies… Mais c’est surtout pour l’étude de « créatures merveilleuses » qu’il découvre, des animaux minuscules, les animalcules, qui deviendront plus tard les protozoaires, les spermatozoïdes ou encore les bactéries, qu’il va se passionner. Il estime percevoir près de 10 000 animalcules dans une goutte d’eau et calcule qu’un million de ces créatures tiendrait dans un grain de sable[9]. Il tente d’en décrire les formes, ronde ou ovale pour les animalcules qu’il recueille dans sa salive[10] ; il croit les voir se déplacer par des mouvements de roues pour celles qu’il trouve dans des plantes aquatiques[11]. S’il est considéré comme l’un des premiers découvreurs des bactéries et parmi ceux qui réfutèrent la thèse de la génération spontanée, grâce à ses observations sur la reproduction des animalcules, la notice que lui consacre l’Encyclopædia Britannica précise que ses études « manquaient de l’organisation d’une recherche scientifique formelle »[12]. On imagine que cette ferveur curieuse a le défaut de ne pas systématiser pour que les sciences modernes puissent en faire tout à fait quelque chose ; on y reviendra.

  Un siècle plus tard, les sciences ont poursuivi leurs avancées. Elles savent décrire, non plus les animalcules, mais les « levains », « virus », « miasmes », « molécules morbiques », « atômes contagieurs » ou « pestilentiels », termes que l’on emploie « indistinctement pour désigner la qualité nuisible, maligne et vénéneuse des levains qui forment la plupart des maladies et ceux qui s’exhalent des corps des malades »[13]. On sait décrire leur nature, certains levains « sont grossiers, les autres volatiles, quelques-uns sont corrosifs, d’autres acides,d’autres alkalins, etc. », même si on reconnaît que « le plus souvent ils ont un caractère qu’on ne connaît pas »[14]. On ne sait pas dire non plus par quels concours certains « tempéraments » sont plus vulnérables, quelles conditions font que les miasmes entrent dans leur sang et « altèrent leurs humeurs » quand d’autres ont le tissu de la peau plus épais ou leurs sécrétions ont plus de force et d’élasticité, qui interdisent au virus de pénétrer leurs « liqueurs »[15] ?

  C’est à ce moment de la Médecine que se lance une grande entreprise : une vaste enquête à travers la France afin de recueillir les informations qui permettront de lutter contre les maladies épidémiques et épizootiques. Fin avril 1776, une commission de Médecine est créée. Un questionnaire très précis est dépêché à tous les médecins de France, qui fournit des listes de « signes cliniques », de « diagnostics », de « médications »[16]et s’interroge sur les liens entre les conditions météorologiques et les épidémies, les « particularités géographiques » ou même de classe[17].  L’objectif est de centraliser les données recueillies et en tirer les leçons qui permettront d’établir les règles sanitaires.

 Les réponses viennent affluer en un « raz de marée ». Des chercheurs au XXe siècle découvrant les cartons enfouis dans les archives de l’Académie de médecine s’impressionnent de la « prodigieuse variété de tâtonnements, somme immense d’expériences, atteignant des densités locales incroyables »[18]. Mais l’entreprise est vouée à l’échec. « Fièvre tierce, fièvre putride, fièvre putride vermineuse, fièvre quarte, fièvre catarrhale, fièvre continue putride, fièvre continue, fièvre maligne, fièvre continue inflammatoire, fièvre maligne pourprée, fièvre double-quarte, fièvre rouge, fièvre quotidienne, fièvre intermittente, fièvre continue bilieuse, fièvre continue catarrhale, fièvre intermittente d'automne, fièvre continue vermineuse… », une liste de diagnostics disparates se déploie, s’étire et s’allonge pour ne plus se relever : « chaque médecin ayant sa
manière propre de décrire les maladies »[19]. Les instruments de mesure, thermomètre, baromètre, sont imprécis, quand on sait déjà les manier ; les conditions dans lesquelles sont prises les mesures sont trop variables et des considérations sur les baptêmes, le cidre de Normandie[20]ou la qualité des farines engloutissent des diagnostics qui de toutes façons tiennent de l’appréciation personnelle. Un historien de la médecine compulsant ces archives remarquera par exemple que le terme dysenterie semble employé ici pour décrire un symptôme, là une maladie[21]sans aucune rigueur systématique, rien qui puisse se transformer en donnée statistique.

 Plus de deux siècles passent. Les sciences n’ont pas su penser les disparités et les différences. Du normal exclusif, qui posait ici le régulier, là, par un jeu d’oppositions, le déviant, elles sont passées à des normales, des moyennes inclusives de valeurs qui somment et réduisent. Leurs procédures et leur paradigme ont imprégné le monde. Avec les modélisations scientifiques, il ne s’agit plus seulement de recueillir le savoir, d’aller d’approximation en approximation et de prouesse en prouesse, mais de mettre au pas la vie. L’opération est amplement décrite, qui consiste à assujettir le sujet, « classe les individus en catégories »[22], les réduire à une fonction, les faire fongibles. On explique l’indifférence qui semble caractériser nos sociétés au sort de l’autre, le pauvre, le noir, l’arabe ou le latino, le migrant… précisément parce que pris comme des fonctions, chacun est interchangeable[23]. Ces corps chosifiés emmêlés dans « cette fongibilité nouvelle, cette solubilité, son institutionnalisation en tant que nouvelle norme d'existence et sa généralisation à l'ensemble de la planète », sont ce qu’Achille Mbembe pointe par son concept de devenir-nègre du monde[24].

 Puisque les méthodes pseudo-scientifiques sont les nouvelles superstitions qui dictent le monde, tout et chacun.e est sommé.e de se faire réductible à une valeur statistique. Pour organiser le monde et la société, on attend des corps qu’ils se fassent organisables. Et puisque les sciences ne connaissent pas les disparités et les contrariétés, qu’elles élaguent les valeurs extrêmes, chacun.e se fait approximation de soi-même, synthèse réductrice, artifice chimique ou niche de marché. L’identité est une injonction brutale et totalitaire, mais d’une totalité de sommes, meuble, morcelée, fuyante.

 C’est avec ces outils et ces façons que les pouvoirs qui organisent et décident viennent faire face à une épidémie et répondre, avec la violence qu’on imagine. Ce sont ces malades du SIDA à la fin du XXe siècle, qui n’ont ni visage, ni nom, ni histoire, qui ne sont que les chairs sur lesquelles la médecine prélève son savoir et que la société envahit de ses fantasmes et ses délires coupables. En documentant le déchaînement de parole qui accable ces malades et dit à leur place, des chercheuses s’interrogent : « Qu’entendent les malades quand un ‘on’ que l’on ne peut pas précisément situer mais qui semble s’exprimer de partout, leur parle d’eux en termes de sexe, de sang et de mort, de calamité et de châtiment ? »[25]. Ce sont ces malades d’Ebola en Guinée, au début du XXIe siècle, « surnuméraires », « sans nom » : « Cette déshumanisation des individus qui fondent la population est également perceptible dans les discours des acteurs guinéens et transnationaux soulignant les résistances des populations (comprises comme la conséquence de l’ignorance et d’une absence d’éducation) au lieu de reconnaître leur expérience et de remettre en question les logiques de l’Etat et des acteurs institutionnels »[26].

 Dès les débuts du déploiement du savoir médical, les malades restent comme des « brouillages difficiles à éviter » pour une science qui aimerait s’attacher à des maladies pures et ne sait pas quoi faire de ces corps dont les symptômes sortent des classifications[27]. Des siècles plus tard, aujourd’hui, aucun outil conceptuel n’a été élaboré, qui permet à la médecine de penser la disparité. Mais si la médecine peut bien s’attacher aux maladies plus qu’aux malades, c’est l’erreur des pouvoirs qui décident de finir par les perdre de vue. C’est leur erreur de calquer leur rationalité sur des superstitions pseudo-scientifiques, de chercher à organiser le monde à partir d’un paradigme qui ne sait pas le penser.

 Que ces pouvoirs qui décident pour les autres ne conçoivent pas que chacun.e est plus à même, à partir des informations dont iels disposent, d’évaluer les risques, de prolonger une promenade ici, de refuser de travailler là, de sortir voir son amoureux ou de préférer s’isoler en dit long sur le rôle et la fonction que chaun.e est censé.e remplir dans l’agencement social. Il y a ces temps-ci une comédie de démocratie qui se joue, où les citoyen.nes deviennent client.es, où l’acte d’achat tient lieu de vote. Le grade ultime de ce point identitaire fongible, c’est de se faire consommateur. Et pourtant : un achat n’est pas un acte qui vient clore une délibération, au contraire, il lui échappe et tient de la compulsion. Les promotions, les réclames, les offres sont précisément faites pour endormir ce qui serait mobilisé par la délibération, la vigilance, l’esprit critique, la contradiction… Et la façon dont ces pouvoirs qui décident pour les autres gèrent la réponse collective à l’épidémie du virus SARS-COV-2, une façon qui désinforme, réprime et ne sait pas prendre en compte chacun.e comme citoyen.ne, révèle les coulisses de cette comédie. Acculé dans les retranchements de son paradigme, ce pouvoir se trahit : il n’y a pas, il n’y a jamais eu la place dans sa conception de l’organisation sociale pour des citoyen.nes qui s’informent, questionnent, évaluent et font comme bon leur semble.

[1]Cf https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/politique-de-sante/la-requisition-des-masques-par-letat-illegale-medecins-et-pharmaciens-saisissent-le-conseil-detat

[2]Cf https://www.youtube.com/watch?v=lbubSUa1EBE

[3]https://fr.wikipedia.org/wiki/Natalit%C3%A9_en_France#Taux_de_f%C3%A9condit%C3%A9

[4]https://www.parismatch.com/Actu/Sante/Olivier-Veran-presente-les-masques-qui-seront-bientot-deployes-en-France-1682793

[5]https://www.snof.org/sites/default/files/AFNORSpec-S76-001-MasquesBarrieres.pdf

[6]http://www.leparisien.fr/politique/confinement-pour-christophe-castaner-ceux-qui-ne-respectent-pas-les-regles-sont-des-imbeciles-19-03-2020-8283384.php

[7]Cf https://web.archive.org/web/20120508170902/http://www.vanleeuwenhoek.com/xTitles/111-23-Phil.%20Trans.-1708-1709-van%20Leeuwenhoek-111-23.pdf

[8]J.R. Porter, Antony van Leeuwenhoek: Tercentenary of His Discovery of Bacteria, Bacteriological Reviews, American Society of Microbiology, vol. 40, n°2, 1976, p. 264.

[9]Ibid., p. 265.

[10]Ibid., p. 266.

[11]Cfsa lettre sur les racines des lentilles d’eau https://web.archive.org/web/20131231062614/http://www.vanleeuwenhoek.com/xTitles/1784-93-Phil.%20Trans.-1704-1705-van%20Leeuwenhoek-1784-93.pdf

[12]https://www.britannica.com/biography/Antonie-van-Leeuwenhoek

[13]Le Brun, Traité théorique sur les maladies épidémiques, 1776, pp. 7-8.

[14]Ibid., p. 8.

[15]Ibid., p. 9.

[16]J.-P. Desaive et al., Médecins, climat et épidémies à la fin du XVIIIe siècle, École Pratique des Hautes Études, Paris, Mouton, 1972, p. 11.

[17]Ibid., p. 12.

[18]Ibid., p. 15.

[19]P. Borel, Comprendre l’enquête de la Société royale de médecine (1774-17793), Histoire des Sciences Médicales, Tome XXXIX, n°1, 2005, p. 38.

[20]J.-P. Desaive et al., p. 15.

[21]P. Borel, p. 42.

[22]CfM. Foucault, Le sujet et le pouvoir, inDits et écrits, tome IV, texte n°306, éd. Gallimard, 1994, p. 227.

[23]Cfpar ex. Michael Herzfeld , The Social Production of Indifference: Exploring the Symbolic Roots of Western Bureaucracy. New York: Berg. 1991 ou encore Florence Piron, La production politique de l’indifférence dans le Nouveau management public, revue Anthropologie et Sociétés, vol 27, n° 3, 2003.

[24]Achille Mbembe, Critique de la raison nègre, éd.La Découverte, 2013, pp. 16-17.

[25]Claudine Herzlich, Janine Pierret, Une maladie dans l'espace public. Le SIDA dans six quotidiens français, inAnnales. Economies, sociétés, civilisations. 43e année, N. 5, 1988, p. 1131.

[26]Frédéric Le Marcis,  Traiter les corps comme des fagots, Production sociale de l’indifférence en contexte Ebola (Guinée), Anthropologie & Santé, 11, 2015.

[27]CfM. Foucault, Naissance de la Clinique, Quadrige/Presses Universitaires de France, 1963.

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