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Billet de blog 29 mars 2021

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Commune : 29 Mars 1871

Celles et ceux qui se réclament de l’idéal républicain aujourd’hui pour appuyer leurs aspirations réactionnaires et xénophobes, ont vidé ce nom République de toute la charge politique qu’il portait au moment de sa proclamation...

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Illustration 1

29 Mars 1871

Tandis que les résultats des élections municipales à Paris continuent d’arriver et de se célébrer, nous le verrons demain, le Rappel, le quotidien républicain, consacre une partie de ses feuilles aux Communes qui se multiplient en France.

L’Algérie d’abord, « opprimée pendant quarante ans par la double centralisation de l’armée et de l’administration », dont les délégués déclarent « adhérer de la façon la plus absolue à la Commune de Paris » ; Narbonne, où les soldats ont refusé de tirer sur le peuple et procédé à l’arrestation de leurs officiers ; Vierzon « a nommé sa commune » ; à Marseille les troupes envoyées ont « dès la gare, fait chorus avec les révolutionnaires » ; à Toulouse, une « Commune révolutionnaire » s’est constituée ; quand des soulèvements animent Saint-Etienne ou Grenoble. Hier, le Cri du Peuple rapportait la nouvelle de la proclamation de la Commune à Lyon : « Le drapeau rouge est arboré au balcon de l’Hôtel de ville. Pas une goutte de sang ».

Une adresse du conseil municipal d’Avignon résume l’état d’esprit qui embrase la France. Elle dénonce les ambiguïtés du gouvernement, soupçonné d’avoir « hâte d’en finir avec la République ». D’après cette proclamation les actes du gouvernement réfugié à Versailles soulèvent « les méfiances les plus légitimes sur [son] intention inqualifiable d’imposer de nouveau à la France les hommes et les choses de l’empire ». On retrouve cette méfiance qu’on reconnaît pour l’avoir entendue exprimée tant de fois dans le camp républicain depuis la proclamation de la République.

On le perd de vue aujourd’hui, parce que certains ont projeté leur romantisme sur la Commune, quand d’autres se sont empressés de l’extraire de notre passé commun, ce qu’on appelle Histoire de France, pour ne pas avoir à en tirer les leçons et les conséquences, mais l’idée communeuse, à l’époque, n’est pas un projet à part, à côté, un hoquet ou un soubresaut, il est ce pas à franchir pour asseoir et garantir la République face à un régime qui s’installe et qui ne convainc pas. J’insiste : dans l’esprit des républicains en 1871, le projet communeux donne toute sa vigueur et ses garanties à la promesse républicaine. Celles et ceux qui se réclament de l’idéal républicain aujourd’hui pour appuyer leurs aspirations réactionnaires et xénophobes, ces gens qui n’en finissent pas de dériver du centre gauche à l’extrême droite, ont vidé ce nom République de toute la charge politique qu’il portait au moment de sa proclamation et seraient vus par les femmes et les hommes de l’époque comme des traitres à la République.

Voir le film : https://vimeo.com/ondemand/lacommunedeparis

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