Errance
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Errante en boues fleuries des nuits brûlantes
par les chemins tissés de l’oiseau noir…
Quelle étoile assise sur mon regard
ne crève-t-elle encor tes yeux? Qu’enfin
sa brillance au loin se mêle à mon sang,
évaporé du souffles des aurores.
N’est-ce pas moi ces os jetés au vent
pour des collines empaillées au Sud?
N’est-ce pas toi, la chair escamotée
offerte au regard malicieux et plein
d’enfants, pendus nus à leur grand Désert.
Cuivre nourri au cri d’oiseaux,
foudre folle à la trempe, nue
sous le Soleil,
ensanglantée.
Paumes pétries de goémons
jetées aux fours de l’Océan.
Sanglot des mains.
jaillit de l’embrun
vêtue, un manteau en terre bleue,
roche à trôner sur un nuage
mon ombre
à ton souffle emportée.
…
Soir qui s’effiloche à la pointe d’Anaël
ses juments d’écume abreuvant nos tempêtes
qu’enfin la mort des fées s’entrouve en arc-en-ciel
des chemins pour le jonc du brisant sur nos têtes
n’est-ce pas ton étoile à la fleur tout en haut
qu’une seule étincelle à la cime des eaux
cette joie dans la pierre à l’heure jouvencelle
nos rats en goéland pris dans ma fontanelle.
Amplitude des mots, caresse sur la plaine
l’errance de ta main à l’horizon me freine.