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Billet de blog 1 février 2021

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Les Morts Pays - Nuits de Silvanito (Conte)

Depuis toujours Silvanito a des sauterelles dans la tête. Avant il avait des scarabées, des libellules et des fourmis. Maintenant il n'a plus que des sauterelles. Parfois il pense: aurais-je des scorpions et des araignées aussi? C'est vrai qu'elle fait mal et qu'elle est bruyante cette tête... Des mille-pattes peut-être encore?

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Nuits de Silvanito (conte schizoïde) 

Depuis toujours Silvanito a des sauterelles dans la tête. Avant il avait des scarabées, des libellules et des fourmis. Maintenant il n'a plus que des sauterelles. Parfois il pense: aurais-je des scorpions et des araignées aussi? C'est vrai qu'elle fait mal et qu'elle est bruyante cette tête... Des mille-pattes peut-être encore? Mais Silvanito n'a plus que des sauterelles dans la tête. Elles ne le laissent jamais tranquille, je veux dire jamais tout seul. “Par ici monsieur!”, “Non en fait c'était avant!”, “Et si c'était par là?” Pour les sauterelles aussi l'herbe est toujours plus verte ailleurs. 

Silvanito avait été bien éduqué. Il avait été bien nourri aussi. Comme tous les autres, je veux dire comme tous ces contemporains, il avait étudié un truc qui ne sert à personne et comme tous les autres il s'était habitué à n'offrir aucune hospitalité aux cafards (rouges et invasifs quoiqu’inventifs). Comme tous les autres aussi il s'était habitué à recevoir sa nourriture et son eau emballées dans du plastique. Comme tous les autres enfin, car c'était la règle, Silvanito voulait dormir la nuit. Pour pouvoir être productif et efficace la journée. Silvanito voulait dormir la nuit mais la nuit ses sauterelles se chamaillaient ou planifiaient la prochaine nuit, discutaient idéalisme transcendantale, bref, je veux dire qu'elles ne le laissaient pas dormir. “Tu crois? T'es sûr?”, “C'est c'qu'on dit!”, “Silvanito nous devons partir!”, “C'est ça, il faut prendre la route!” 

Prendre la route? Aujourd'hui? Mais pour aller où? Et faire quoi? “Tu verras bien”. Silvanito pris son sac à dos et de nuit (car la nuit il était seul avec les sauterelles), s'échappa de chez lui pour parvenir jusque la lisière des bois. Par là? “Oui, oui! C'est par là!” Silvanito marcha longtemps. De nuit, pour marcher droit en forêt, pour ne pas se perdre, il faut quérir le renfort d'un hibou. Les sauterelles savaient tout-ça. Le hibou réclame toujours un salaire important, ou plutôt un tribut. On ne sait rien du dehors. C'est pour ça qu'il existe: pour nous soumettre. “Offre moi ton œil, le gauche et je te guide!” Les sauterelles n'étaient pas bien jouasses. De vieilles rancœurs font qu'elles détestent encore les hiboux. “Ne lui donne pas, nous en aurons besoin plus tard!” Silvanito avait déjà ses doigts sous l'orbite, il allait s'arracher l’œil gauche pour l'offrir au hibou. Vous connaissez un autre moyen pour s'orienter en forêt vous? “Arrête, je plaisantais, donne moi une pièce de nickel provenant d'une étoile qui vivait à plus de 800 années-lumière et je te montre le chemin” Et tu voudrais pas le chapeau pointu de Merlin aussi? Comment je sais moi d'où provient le nickel? “La pièce que tu as dans ta poche fera l'affaire, je le sais moi.” Silvanito la sort. C'est vrai qu'il jouait souvent à pile ou face avec, Silvanito hésita. C'est presque s'il n'aurait pas préféré lui refourguer son œil gauche... Il pourrait bien s'en passer du pile ou face maniaque, n'est-ce pas? Il offrit la pièce au hibou: “Oh! Ce personnage illustre! Inutile mais illustre! Et elle est joliment frappée ta pièce. Oh! Mais qu'il est beau ce visage! Merci” (Le hibou disait toujours merci même quand il s'agissait d'une transaction commerciale.) 

Silvanito marcha longtemps. Tout seul. Avec le hibou qui volait. Avec les sauterelles qui bondissaient. Il arriva (pas encore) que le jour allait se lever. “Vite, vite, le soleil arrive, il faut faire vite!”, “Le soleil n'est pas une pièce de nickel, c'est une pièce d'or incandescente” affirma le hibou. Silvanito s'enterra. Il creusa un trou, trouva quelques rondins qui lui serviraient de poutres, disposa le feuillage puis se cacha et se coucha. Les sauterelles n'étaient plus seules. Ce type de refuges leur permettaient la journée de se retrouver avec quantité de bestioles dont la liste exhaustive serait trop fastidieuse à établir ici. Je dis juste. Les vers de terre n'étaient pas des insectes mais c'étaient des amis de longue date. Leurs printemps téléologiques étaient circulaires et non pas linéaires comme l'affirment certains. Les grillons étaient certes de proches parents mais avouons le maintenant, c'étaient aussi des dépravés. Les limaces, toujours aimables pour la conversation, plus lente dans l'énonciation quoique plus savante que les vers de terre. La fourmis du syndicat. Il paraît que ça dépend des races avec elles. La punaise enfin, surveillez vos affaires, ses manières étaient aussi imprévisibles qu'impeccables. Les sauterelles dormaient peu. Elles se relayaient même pour dormir. L'une pouvait s'épuiser à la tâche trois jours durant qu'elle ne trouvait aucun créneau pour le sommeil. Elles se livraient à une auto-exploitation sordide... 

Les moisissures disaient à quelle heure se lever. Silvanito prit ses affaires, je veux dire ses os, et continua son chemin. La lune pour une quelconque raison était fâchée avec lui, et donc, elle ne se montra pas durant des mois, je veux dire des lunes. Le hibou s'avéra aussi fin pour l'orientation à jeun que doué pour se perdre une fois ivre. Il se laissait aller lui aussi, quand l'obscurité était totale. C'est du moins ce que pensa Silvanito. Allons-nous nous perdre? Des jours, je veux dire des nuits que ce voyage recule, je veux dire avance... 

“Oh mais quel endroit que celui-là?”, “N'est-il pas fabuleux?”, “C'est un El Dorado!” Vous n'exagérez pas un peu? Regardez bien, il y a même un chien ici! Silvanito n'était pas vraiment arrivé enthousiaste car on ne l'avait pas encore présenté aux habitants de ce royaume. Des ogres studieux, des animaux des villes, des qui ont grandi dans des cages à lapin, des qui participaient aux réseaux extra- communautaires via tout un tas d'instruments pratiques et utilitaires et vitaux. Ils parlaient un charabia universel et sponsorisé. Ils étaient gentils quoiqu’un peu chiants. Ils accueillirent Silvanito à bras ouverts. C'est que Silvanito présentait quelques intérêts. Premièrement il était doté d'une faculté étrange qui faisait que les iguanes tondaient le gazon pour lui gratuitement. Deuxièmement il avait le câblage tellement mal foutu qu'il émettait souvent sur des fréquences inconnues. C'était divertissant quoiqu'un peu raté: comme un film récent de Dario Argento. Troisièmement il éloignait les serpents et c'était pas une mince affaire les serpents dans ce domaine. Bref, Silvanito fut mis à contribution dans ce paradis pour sauterelles. 

Bien sûr la nuit Silvanito creusait son trou, je veux dire leur trou. Et c'était la réunion des six-pieds, ou huit, ou zéro. C'était quand même un peu fatiguant cette affaire, je veux dire servir de refuge ambulant à une compagnie de sauterelles. Silvanito crut résoudre son problème en la personne de monsieur le coq. Monsieur le coq était du voisinage, mieux, il était de la résidence. Quelqu'un de fiable. Pas comme ce hibou. C'était quelqu'un de fiable parce qu'il était équilibré. D'ailleurs il avait deux femmes. L'une était brune, ocre et noire, l'autre rousse, blanche et rouge. Il en était très fier. Elles étaient toute sa vie, je veux dire toute sa passion. 

Silvanito se nourrissait de ce que lui offrait les insectes la nuit, mais ses hôtes, je veux dire les ogres, pieux qu'ils étaient, farfouillaient partout. Un jour qu'ils n'avaient pas même de crapaud, ni d'iguane à se mettre sous la dent (car ils s'en prenaient aux iguanes aussi!), ils décidèrent de manger une poule de monsieur le coq (je précise: une poule de monsieur le coq). D'abord une seule. Au début ils voulurent tous les deux manger la plus grosse puis, une dissension éclata. L'un voulait manger la plus grosse tandis que l'autre la moins grosse (en vérité elles étaient toutes les deux maigres). Ils se chamaillaient ainsi pendant des heures au sujet de cette exécution, je veux dire de ce repas. Puis ils se résolurent d'une chose. Si l'écart était petit entre les deux poules, à savoir de moins d'un kilo, alors ils mangeraient la plus grosse, si l'écart était supérieur à cet échelon ils devraient manger la moins grosse (encore une fois, elles étaient toutes les deux maigres). On pesa les deux madames de monsieur. Elles pesaient exactement le même poids (je vous ai dit que ce coq était équilibré). Cette anomalie surprenait tant les ogres qu'ils ne parvenaient dorénavant plus à se mettre d'accord. Des heures que durait ce manège et monsieur le coq qui battait des ailes, qui montrait le thorax. “Va-t-on me rendre mes dames flamandes?” (elles n'étaient pas flamandes non plus mais je ne sais pas ce qu'elles lui racontèrent.) Finalement c'est les deux qui passèrent à la casserole. L'exégèse d'une moisissure à l'orée de la fosse septique concluait qu'il fallait qu'il en soit ainsi. 

Silvanito était triste. Monsieur le coq décidément. Laissez-moi vous expliquer. Ce coq était une présence charitable pour Silvanito. Pour Silvanito qui était fatigué de servir de caverne à insectes. Le coq n'avait qu'à crier “Kikirikí” et les sauterelles se taisaient. Quelle aubaine! Elles craignaient à tel point monsieur le coq, qu'elles se tenaient à carreau. Pour une fois on les voyait étendre correctement leur linge, passer le balai, et même nettoyer inutilement les dessous de table. C'est sûr que dans cet état monsieur le coq n'allait plus chanter. Il n'allait plus aider Silvanito. Il passait son temps à maudire le destin. A crier à Dieu qu'il crève (beaucoup l'ont déjà fait). Il se laissait aller vraiment ce coq... Silvanito était triste. 

Silvanito était triste pour ce chien aussi qu'il avait vu en arrivant. Les ogres lui interdisaient l'accès à l'extérieur, où se trouvaient ses amis et ses conquêtes. Parfois ils l'attachaient et quand il s'évertuait tout de même à désobéir et bien sachez qu'ils le caillassaient sans vergogne. Les ogres clamaient l'ignorance et allaient jusqu'à la revendiquer. C'était une défense imparable. Bouddha, Socrate, le Christ, tous ont dit la même chose au sujet de l'ignorance: elle est comme une bonne nuit de cuite! 

Triste chien. La nuit Silvanito voyait la solidarité s'organiser. Les ogres ronflaient. Parfois ils priaient en dormant pour éloigner les démons, très nombreux dans ces régions chimériques. Mais les chiens donc. Les chiens se réunissaient dans la cour. A cet heure le compagnon d'infortune de monsieur le coq et de Silvanito se transformait. Il était heureux, parler librement, se rouler par terre librement, se masturber avec sa serviette librement, courait les femelles librement aussi parfois quand il le pouvait, car il était petit. Ses amis se beurraient la gueule et chiaient partout, c'était la fête. Le matin les ogres n'étaient pas bien contents car manger de la merde c'est jamais très agréable (encore que les insectes s'en sont fait une spécialité). Le petit jeu n'a pas duré longtemps. Une semaine que monsieur le coq déprimait (il n'avait plus rien à perdre et planifiait déjà de servir le renard, je veux dire la subversion). “Je vais leur uriner sur le perron à ces ogres” qu'ils disaient sans cesse. Et bien voyez la suite... Les ogres lui prirent même le toit. “Non mais ils vont me faire passer pour une poule mouillée maintenant, ce toit il est à moi, c'est le mien! Mais rendez-moi mon toit, où c'est que j'vais vivre moi maintenant?” Il lui arrachèrent son toit, il n'avait qu'à se débrouiller tout seul au lieu de s'adonner à la mélancolie (vilain vice que pensaient les ogres). Monsieur le coq allait de mal en pis. Et le triste chien de même. Le toit de monsieur le coq servit à combler les ouvertures et fermer ainsi totalement la clôture pour empêcher une fois pour toutes les invasions nocturnes. Les sauterelles s'entendaient bien avec le petit chien. Déjà on les entendait dire: “On va pas tolérer ça. Et le syndicat il ne fait rien?”, “Il est déjà en train d'envahir le sucre, discrètement”, “Nous on va se barrer, on est vraiment pas bien préparées pour l'affrontement direct” Restez encore un peu. 

Monsieur le coq n'avait plus de toit. Le triste chien avait une clôture infranchissable pour le séparer de ses amis. On ne peut jamais soumettre un gallinacé complètement. Les restes de fierté du coq se mirent à fomenter une rébellion. D'abord il se percha sur les restes démolis de sa demeure (détruite sans scrupule et en toute illégalité comme l'aurait exigé monsieur le maire Castañeda de Lima, une ville bourrée de cafards), depuis la poutre encore vaillante il cria:“Kikirikí” mais en plus lent, comme pour dire: ya basta. D'abord il voleta jusqu'à la butte de sable qu'affectionnaient particulièrement les iguanes à l'heure de se reposer de leur dure labeur. Depuis le monticule de terre, il envoya de la poussière maculée de pisse sur tout le patio, je veux dire la cour des ogres, ça faisait bien rire le chien pour le coup. Il reniflait le sable et disait: “il pue atrocement ce sable, c'est exquis mon frère!” Ensuite, il vit la porte de la cuisine entrouverte. Lui vint immédiatement l'idée du suprême blasphème. Il allait s'en prendre aux œufs. N'étaient-ils pas le fruit de son travail? Pas tout à fait mais qu'importe! Il avait participé... (En vérité ces œufs avaient été acheté à la voisine il y a trois jours, les poules étaient mortes voilà dix jours, mais le coq dans sa tristesse était comme aveugle, et devant lui, c'était encore sa progéniture qui gisait défaite, comme son cœur.) Il les brisa avec son bec dans une fureur nihiliste et démente. Ses yeux étaient tout injectés de sang. Il se savait sans pardon. Il raya le carrelage et dans un ultime élan de colère se mit à déféquer sur les couverts. “Voilà, ils ont eu ce qu'ils méritaient, et encore que c'est bien peu pour m'avoir enlevé mes flamandes” qu'il pensa. Satisfait le coq attendit devant la porte de la cuisine. Il ne voulait rien manquer de la réaction de colère des ogres voyant le merdier qu'il avait foutu. 

Silvanito savait que monsieur le coq avait signé, par cet acte de vengeance élégant, son arrêt de mort. Lui aussi commençait à devenir triste à se pendre au bout d'une laisse à chien, je veux dire les sauterelles étaient sur le point de péter un boulon. Il devra bientôt s'en aller. Elles devront bientôt aller voir ailleurs. Le chien triste allait perdre tout ses poils dans une mauvaise déprime, monsieur le coq attendait la hache du bourreau avec un sourire de condamné à mort quasiment à la Caserio. Putain quelle angoisse. Ils allaient tous tomber, les amis de Silvanito (pas les sauterelles, mais elles n'étaient pas vraiment ses amies). Silvanito savait que monsieur le coq ne fléchirait pas au tout dernier moment. Quand les ogres découvrirent son sabotage, ils ne tardèrent pas cinq minutes à décider de son sort. Il devait être exécuté par le voisin. Un coq de combat nommé Casserole. “Merde, cet empaffé jalousait sévère mes flamandes, il ne va pas me rater”. Monsieur le coq avait toujours eu fière allure, il était musclé quoiqu'un peu maigre, il faut bien le dire, il était surtout élégant, ce n'était pas un combattant, ça non. Il savait qu'une fois jeter dans l'arène il ne tiendrait pas quinze secondes. “J'aurais la fin que je mérite, galante!” pensa-t-il. On le jeta dans la basse-cour martiale, il cria aussitôt: “Que vivent les flamandes pour...” Mais sa gorge fut tranchée nette avant la fin de sa déclamation d'amour universelle. Il s'écroula, je veux dire qu'il ne bougea plus après une vingtaine d'enjambées la tête pendouillant à l'envers sur le sol. Il n'en fallait pas plus pour échauffer Casserole, qu'un voisin qui prétendrait détenir deux flamandes exclusives pour de fantasques cabrioles. Qu'un voisin à sa merci pour tout lui prendre, je veux dire ce qui lui reste, la vie. 

Silvanito dut s'en aller. Les sauterelles voulaient se chercher un nouveau maître (elles avaient pris goût à la discipline, Silvanito pouvait se montrer presque fraternel à leur égard quand elles le laissaient un peu tranquille), puis elles sont comme-ça les sauterelles: elles veulent sauter toujours ailleurs. Mais le chien triste qui voulait sauter d'une chaise? Fallait-il l'abandonner à son triste sort? Devait-il être laissé dans sa misère ou cet enfer fabriqué par les ogres? “A trop prendre sur toi tu vas griller tes câblages déjà pas mal abîmés”, “Vrai de vrai, laisse béton”, “Un saint homme a dit une fois qu'on ne pouvait pas sauver tout le monde”, “Résigne-toi, c'est qu'un chien même si on l'aime bien” Ainsi parlèrent les sauterelles et pour une fois Silvanito, fatigué, était tenté de ne pas discuter. Partons. Les sauterelles, pas des amies, mais une compagnie, quand d'autres en manquent. 

Le triste chien se vit offrir son ami au dîner. On jeta la carcasse dans une casserole (une vraie), pleine d'eau, et on ébouillanta sommairement monsieur le coq avant de servir sa dépouille en guise de réconfort au chien solitaire. Les ogres disaient: “il est tout triste, il doit avoir faim!” Le triste chien solitaire mangea son ami (il était maigre et avait un peu faim), je veux dire qu’il procéda au rituel funéraire, mais ne se sentit pas moins triste à la fin, je veux dire pas moins seul.

Septembre 2017

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