Songes de Marsault
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Murmures peut-être:
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D’étranges volutes verdâtres affleuraient
à des langues dévêtues aux branches des prières.
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Marsault:
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Ces mains jointes en claie terreuse
meuvent une brune assoupie,
le silence immense aux bras de quelques fétus
a dérobé la paille heureuse,
un brin du vent enseveli
par d’anciens ligulés, et les graines ventrues.
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Moite torpeur d’une automnale
couronne en ces hautes ténèbres,
ambre à mon ombelle éprise aux ombres des bois,
Émaillé de mes ensépales
un bruissement dans vos vertèbres
qu’emplissent en diamants, les simples et les rois.
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Ô racines anachorètes
entre ces os mes ongles folles
pénètrent l’éreintée, doux fragments de la pluie
en mes sucs que vos yeux sécrètent;
pénombre à nos pauvres corolles
de farigoules nues au tertre d’une nuit.
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Spectre du boucanier:
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Ombres vertes, rideau du Saule
ses charades enchanteresses
l’ombrage à sa coupe mes deniers d’infortune,
grenouilles et autres drôles
Glup, glup, d’oiseaux lâcheurs de fèces
Dansent au feuillage qu’aucun homme importune.
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Marsault:
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Une cépée thuriféraire
mon faix d’or, cinquante-six cartes
au bulbe d’un fagotin, soûl à marigot…
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Spectre du boucanier:
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mes vieux contes patibulaires
ou ces deux chiens frères en Spartes,
la flamme immense au sac de Maracaïbo
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Marsault:
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rien n’a le prix des calentures,
Par ce côté-ci de la tombe
mon doux laq à ton cou comme un hymne véniel.
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Spectre du boucanier:
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Ni même une cloche parjure
sonnante au gibet qui m’incombe,
n’offre si belle fièvre ainsi brayée de miel.
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Marsault:
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Amen.