Debout (traduction d'un poème de Gustavo Pereira)
- 4 mars 2021
- Par Cristobal Flores Cienfuegos
- Blog : Les Couleurs du Désert
En pie
Conozco de tristezas
Sé de puertas cerradas
Sé de la espalda expuesta al látigo y al odio
Sé de lejanos difuntos cubiertos
de ceniza (sonajeros solitarios
abandonados en cunas sin nadie)
Sé de incertidumbres y sobrecogimientos
Imperativos como la desgracia dejaron en mis bolsillos
sólo este
retrato macilento
y apenas en mi pecho polvo amargo del desamor
Conozco de tristezas
Sobre mi nuca cuatro siglos de pólvora y de dogma
hincaron los
pulgares ensangrentados del desprecio y la humillación
Por sentirme humano dejé extirpar en mí las costumbres
de mis antepasados
y la leche pisoteada de sus heridas
Así inicié mi aprendizaje occidental
Sé
pues
de tristezas
¿Pero hasta cuándo las tristezas?
¡Ya no más tristezas en la casa que habito
En el plato que tiendo
No más llaves siniestras ni disparos en la noche ni golpes
en la
puerta en lo alto del sueño
cuando ato al alma pliegues de este amanecer
ganado a porrazo y a mordisco!
Debout
J’ai connaissance des tristesses
Je sais de portes fermées
Je sais d'épaules exposées au fouet et à la haine
Je sais de lointains défunts recouverts
de cendre (hochets solitaires
abandonnés dans des berceaux sans personne)
Je sais d'incertitudes et de sursauts
Des impératifs comme le malheur ont laissé dans mes poches
juste ce
portrait hâve
et à peine dans ma poitrine l’amère poussière du désamour
J’ai connaissance des tristesses
Sur ma nuque quatre siècles de poudre et de dogme
Ont planté les
doigts ensanglantés du mépris et de l’humiliation
Pour me sentir humain j’ai laissé extirper en moi les coutumes
de mes ancêtres
et le lait piétiné de leurs blessures
Ainsi j’ai débuté mon apprentissage occidental
Je sais
bien
des tristesses
Mais jusque quand les tristesses?
Dorénavant pas davantage de tristesses dans la maison que j’habite
Dans l’assiette que je tends
Pas davantage de clés sinistres ni tirs de pistolet dans la nuit ni coups
dans la
porte au sommet du rêve
quand j’attache à l’âme des plis de ce lever du jour
gagné à coups de poing et de dent!
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