Fragment d’inespoir
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Tu disais merde au monde
à leurs dieux, leurs statues
à ces larmes de pierre
au regard qui s’est perdu.
L’amour n’a pas de sexe.
L’amour n’a pas de corps.
La caresse est à l’âme
ce que la lumière est aux astres.
Quand nos regards défont
le précipice des mots
les ailes à ta bouche
ont les intraduisibles des récifs
le frisson des fredonnés
tous les sourires enfantés
par les sangs mêlés
de la terre et du ciel.
Tu disais je n’y crois plus
à quoi bon le rêve
si la haine a la vitesse
et le silence l’odeur du plomb
je pourrais m’éteindre ici
laisser passer le siècle
ça et là t’attendre
d’étincelle en étincelle.
Tu disais pars devant
ma prière va aux fleurs
aux tendresses qui soignent
le parfum de ces heures.
Tu disais merde aux rois
les lois, la foi, la misère
leurs yeux n’ont d’autres tombes
que les avenirs d’hier
que le chagrin des mères
toujours recommencé
que ces livres nous tenant froid
comme ces chiffres en armure
qui disent les prisons
et les nuits à la rue.
Tu disais merde au monde
à leurs dieux, leurs statues
à ces larmes de pierre
au regard qui s’est perdu…
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Fragment d'inespoir