Ciudad que se retuerce
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Por las noches me pierdo
en esta ciudad que amo todos los días,
en esta ciudad que se retuerce en mis labios,
en esta ciudad que me lleva, besuqueándome mientras camino
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Me golpea
me hala
Cada palabra que pongo es una bofetada que me da
Me hace tragar las canciones, me suelta sus policías
Todos los sueños los ha perdido y se ha quedado sin confines
Todas las luces las ha quebrado y se ha quedado a oscuras
Todos los perros los ha acuchillado y se ha quedado sin aullidos
Todas las trompetas las ha torcido y se ha quedado sin fulgor
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Pobre ciudad mía, pobre ciudad desnuda
Pobre bajo los impulsos de su alma
Con goznes de su rabia
Pobre con sus calles sin sueño
sin visiones
y sin perros
Pobre ciudad que espera mil brazos
tendida en la cama de su pobre cariño.
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La ville qui se tortille
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La nuit je me perds
dans cette ville que j'aime tous les jours
dans cette ville qui se tortille sous mes lèvres
dans cette ville qui m’emporte, me bécote quand je marche
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Elle me frappe
m'attire
Chaque mot que je place est une claque qu'elle me donne
Elle me fait bouffer des chansons, me lâche ses policiers
Tous les rêves elle les a perdus et elle est restée sans confins
Toutes les lumières elle les a brisées et elle est restée dans le noir
Tous les chiens elle les a égorgés et elle est restée sans hurlements
Toutes les trompettes elle les a tordues et elle est restée sans éclat
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Ma pauvre ville, pauvre ville toute nue
Pauvre sous les élans de son âme
avec les gonds de sa rage
Pauvre avec ses rues sans rêve
sans vision
et sans chien
Pauvre ville qui attend mille bras
étendue dans le lit de sa pauvre tendresse.
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