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Billet de blog 11 mars 2021

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Notre métier (traduction d'un poème de Victor Valera Mora)

Nuestro oficio est un poème de Victor Valera Mora, dit "el Chino", auteur vénézuélien, extrait de son recueil Canción del soldado justo (1961).

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            Nuestro oficio

.

.

Por este empecinamiento del corazón

en hacerse horizonte por completo:

nosotros, que hemos participado

en los grandes acontecimientos históricos,

que hemos ayudado en lo construido

aún con un poco de tristeza,

digamos, casi mucha.

Guardamos

toda nuestra radiante alegría

para lo que construiremos

cuando el pueblo llegue.

.

Podemos caer abatidos

por las balas más crueles

y siempre tenemos sucesor:

el niño que estremece las hambres consteladas

agitando feroz su primer verso.

O el otro, el de la disyuntiva,

que no sabe si hacerse flechero de nubes

o escudero del viento.

.

Jamás la canción tuvo punto final.

Siempre deja una brecha, una rendija,

algo así, como un hilito que sale,

donde el poeta venidero pueda

ir halando, ir halando, ir halando,

halando hasta el mañana.

.

Nosotros los poetas del pueblo,

cantamos por mil años y más…

.

.

             Notre métier

.

.

Par cet entêtement du coeur

à se faire horizon au complet:

nous, qui avons participé

aux grands événements historiques,

qui avons aidé à ce qui s’est construit

encore avec un peu de tristesse,

disons, presque beaucoup.

Nous gardons

toute notre joie radieuse

pour ce que nous construirons

quand le peuple sera là.

.

Nous pouvons tomber abattus

par les balles les plus cruelles

et nous avons toujours un successeur:

l’enfant que fait trembler les faims constellées

agitant féroce son premier vers.

Ou l’autre, celui du dilemme,

qui ne sait pas si devenir l’archer des nuages

ou l’égide du vent.

.

Jamais la chanson n’a eu de point final.

Elle laisse toujours une brèche, une fissure,

quelque chose, comme un petit fil qui dépasse,

qu’un poète à venir pourra

en tirant, en tirant, en tirant,

tirer jusqu’au matin.

.

Nous les poètes du peuple,

nous chantons pour mille ans et plus encore…

.

.

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* * *

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Le fichier pdf:

nuestro-oficio-traduction (pdf, 53.0 kB)

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