Je m’éloigne pour t’écrire…
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Je m’éloigne pour t’écrire
plus près de ce coeur qui bat
vers toi
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J’ai marché toutes les routes
de la Victoria jusqu’à Carmen Alto
manger dans les réfectoires publiques
la mauvaise bouffe
pourtant bonne à prendre
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J’ai marché tous les sentiers des forêts
des premiers arbres aux derniers plantés
croisant contre l’écorce ton visage
dessiné dans mon imagination
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Je sais le dérisoire de mes descriptions intraduisibles
le premier journalisme demain des fous à l’asile
et le papier froissé d’une lettre morte de n’être lue
parce qu’elle est lettre
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La lecture n’est pas sûre en lisière folle des songes
alors j’ai marché de mon coin de rue jusqu’aux recoins du monde
jusqu’à cette terre qui portait le nom finalement
des pluies avant d’avoir vécu
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Et je ne savais que cela
ce qui est invisible est plus que ce qui est visible
je ne comprenais pas et j’étais heureux devant le granite
frontière infranchissable de mon ambition vaine
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Tu te sentais bizarre à me suivre par ce chemin sans chemin
très doucement nous avancions à tatons dans l’espoir
comme charrette rouillée grinçante dans la nuit noire
mes ailes arrachées pour toi l’enfant
qui avançait de petits pas en petits pas
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