Si
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Je te demande
si les oiseaux s’en vont,
si ces choses meurent,
si les loups, les cigales, les lagunes,
si tout s’en va,
même mes idées infondées,
mes décompositions cadavériques,
mes maigres profits poétiques,
mes pauvres innovations rythmiques,
ces mots qui ne savent plus où se blottir,
si le soleil de la vie se lasse,
si mes lettres se fatiguent,
si mes mystères ne sont rien,
si nos règles ne font que des barrières,
et nos sourires des frontières,
que faire? Et à quoi bon?
Si ces gestes sont infinis,
ces épiphanies perdues
dans les combats pensifs
des complexités médicales,
si l'Angélus est sans eschatologie,
sans peuple à son tintement,
sans Ave Maria et sans larmes,
si l’orage n’apporte plus la lumière,
si le vent est lourd et le merle moqué,
si ces courages partout ne veulent plus rien dire,
si notre mémoire n’a que le sang en bouche,
si les coups pleuvent et les pardons s’abandonnent,
si demain est parti avec la caisse,
si nos chagrins ne sont recousus qu’avec du barbelé,
si la mort elle-même n’attend plus au chevet,
doit-on s’enfuir d’un horizon parsemé de guerre?
Doit-on refaire un artisanat de nos poésies?
Doit-on courir vers le Sisyphe de nos songes?
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Si (Poésie)