Inutiles sentences
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Je vis un monde cruel
mes poésies invendables
la bouteille d'éther à portée de la terre
qui dit la superbe de la laideur
c’est ainsi qu’on avance
des mots comme d’inutiles sentences
et les derniers besoins de consolation meurent
où l’été revient à la charge des molotovs
sous le veston et des années gâchées par
l’idiotie en nous et le simple communisme
qui ne vient que pour mourir aux lèvres
des intellectualismes froids et poussiéreux
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Je vis un monde taverne
où Faust remeurt chaque jour
d’une alchimie ratée
d’une amour effeuillée
et nous en revenons toujours
à ce même qui finit par m’ennuyer
c’est les chiens fusillés par Rimbaud
c’est le rire fou et malheureux de Kafka
c’est le délire infini de Hölderlin
c’est les mots tendres mais acérés de l’ami
c’est la froideur de mon coeur au chaud d’un corps déjà raidi
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Je vis un monde absolument moderne
où les mendiants ne peuvent que demander
une clope et n’ont pas loisir de dépenser leur fric
on oublie souvent qu’un pauvre est un pauvre
je ne sais trop pourquoi d’ailleurs
mais l’été précède l’automne de mes naissances
contradictoires et néanmoins mortelles
mais j’allais au bureau tabac tout en comptant mes centimes…
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Inutiles sentences