Dernière modernité…
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Dernière modernité avant naufrage intempestif
premières tombes numériques et souvenirs archivés
l’écho de ma génération calfeutrée mourante
dans des fleurs de donjons bunkerisés à la sauvette
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J’espère comprendre l’incompréhensible ou
les morceaux de mon être au bout des doigts martyrisés
imperméablement poreux néanmoins qu’on dirait du sable
que dis-je si ce n’est des sottises d’attendrissement idiot
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J’ai mal à mon peuple calciné par une haine intangible
qui franchit des murailles mais laisse intact et debout
le château de nos sentiments partagés par la solitude
au temps des internets et des sentiers périmés
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Tu reviens de temps en temps me parler d’un temps
que tu n’as pas connu et moi je t’écoute que pour répondre
que je ne sais pas ce que je sais pourtant trop bien
nous sommes les enfants d’une ère encore à naître
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Et tu aimes marcher sur le vide de ma vaguelette
l’écume de ta peau me berce comme un doux orage
tu devines trop mes contradictions pour me les dire
quand l’ami se tait à l’aube du délire flagrant
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Mais tu revenais chaque fois des couleuvres
dans les cheveux défaits par l’épée venteuse et reine
lors du revoir qui coûtait ma plume et mon désarroi
tu attendais l’instant opportun d’un chaos enfoui
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J’aime à te dire que je suis là vivant étant malgré ce moi
l’incendie par delà les murs de ma prison d’argent
la tour incertaine en la maison de cette seizième Arcane
et moi qui lit ma carte sur le chevet de la honte sans rien dire
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Qu’est-ce que se gouverner soi-même par des aurores de béton
et toutes ces guerres quand on lève un peu les yeux sanglants
l’acharnement de la lucidité mortifère parfois moribonde
j’avoue mes fautes ma croyance en la non-croyance ainsi
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Dans ce monde la raison recule autant qu’elle avance
elle sait que penser n’est qu’un interminable combat
sans résolution positive autre que les flammes du caoutchouc
et ce toi qui me disait le silence mais tu avais mille fois raison
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Dans ce monde la peur gouverne les corps absorbés par des corps
tu savais le mieux ce mien d’un bouquet qui fane au soleil
par la fenêtre d’une chambre désertée même par l’ombre et le vent
j’étais bien ce chien aboyant par hasard devant une illusion politique
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Dernière modernité...