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Billet de blog 18 décembre 2023

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Songes dialogués - Comment refermer au kérosène la blessure (Poésie)

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       Comment refermer au kérosène la blessure

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I

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Comment refermer

  au kérosène la blessure

  d’une écriture cherchant

  ses mots dans la bière

  qu’une main tremblante

  sa dernière cigarette

  caressant des fissures et poursuivie

  par des ombres inhospitalières

  vieilles et recroquevillées

  comme une usine offerte

  à la rouille chantant

  des complaintes reprises

  par le vent déçu des siècles à n’arpenter

  que des ruines en gestation

  dans l’hiver-monde de cet

  aujourd’hui si vieux

.

II

.

Me tient compagnie

  sur le ciel gris magnifiquement cauchemardesque

  cette pénombre

  ou l’ancienne perpétuité de la lumière

  un imperturbable rituel infini et froid

  à la surface de nos peaux abolies

  sous les déterminités du papier

  dans la bourrasque lointaine

  son brun immense

  leur rêve fiévreux

  qu’une époque d’enfants paumés

  dans la violence

  ses basses oeuvres précises

  et l’écheveau des fantaisies macabres

  se tisse d’outils assez complexifiés

  de la poudre à canon

  un parapluie pare-balles

  un laser intelligent

  des techniques intraduisibles

  des foutaises

  et le dernier ciel gris aura

  quelque chose de celui-là

  que j’essaie sans dialogue d’acclimater

  à ma petitesse d’homme mort encor vivant

  à l’ère cryptique des mathématiques folles

.

III

.

Il n’existe aucune nature accessible directement

  en dehors du dieu humanité il n’y a

  pas de mépris

  il s’en est fallu de peu

  tant de fois

  il s’en est fallu de si peu

  et pourtant revoilà

  Misère

  ses haillons de vieille camarade

  “Qu’une haine augmentée

  par une autre haine

  ne peut être éteinte qu’à l’orée

  de l’amour”

  écrivait Spinoza dans sa servitude humaine

  quand le monde déjà vieux l’exorcisait

  de ses quatre horizons ou

  d’une même prison

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Le fichier pdf:

Comment refermer au kérosène la blessure © Cristobal Flores Cienfuegos (pdf, 30.7 kB)

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