Sans y voir
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La mort peut bien
me cueillir
quand elle voudra
j’ai rêvé malheureux et
t’aimant pour deux puisque
ton rêve à toi
moi je n’y étais pas
qu’ils sont tristes les amants
parfois c’est: “mon dieu”
qu’on dit à la place
du diable
et je freine des quatre fers l’horizon
des quatre côtés du ciel
et je m’allonge
auprès des démons de ce frêne
pour jacasser le temps
de me remettre à tes pieds
l’enjambement que j’ai voulu
à ta bouche
et son ombre qui m’ouvrit
le coeur pour y mettre toutes les cendres
qui te veulent et
t’accouchent
de cet arbre déjà parti m’écrivant: “soumettre”
au creu de la vague de mes
souvenirs noirs
qu’en me penchant
mes yeux bien trop noirs sont tombés
et j’ai marché aveugle
pour enfin y boire
l’obscurité
dans les tristes pluies malfamées
mais j’ai marché sans y voir
les dés jetés par mon diable
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