1.
El pájaro posado en la boya
El pájaro posado en la boya otea el agua
con una inclinación de cabeza
Sé que me ve cuando me acerco a nado
Silencioso bate las alas y se aleja.
L’oiseau posé sur la bouée
L’oiseau posé sur la bouée scrute l’eau
avec une inclinaison de la tête
Je sais qu’il me voit quand je m’approche à la nage
Silencieux il bat des ailes et s’éloigne.
2.
El poder fatal
En mi país
los imbéciles
hacen carrera
sin necesidad de otro atributo.
Le pouvoir fatal
Dans mon pays
les imbéciles
font carrière
sans avoir besoin d’autre qualité.
3.
Leyendo a Char
Leyendo a René Char me dormitaba
entre hojas con lirios o relámpagos
No era en tierra distante La inextricable realidad giraba
Bajaba yo por calles
apacibles y solas
desasidas de toda certidumbre
Y Char era el abismo
entre la vida y esa
misteriosa armadura
de la poesía.
En lisant Char
En lisant René Char je m’endormais
parmi des feuilles avec des lys ou des éclairs
Ce n’était pas en terre lointaine L’inextricable réalité tournait
Je descendais moi par des rues
paisibles et seules
dessaisies de toute certitude
Et Char était l’abîme
entre la vie et cette
mystérieuse armature
de la poésie.
4.
Somari de las dudas
O yo me vuelvo viejo o el amor cada día es más tonto
O enloquezco
o la vida es cada vez más chimba
O yo padezco de ceguera o todo es más oscuro.
Somari des doutes
Ou moi je deviens vieux ou l’amour est chaque jour plus idiot
Ou je deviens fou
ou la vie est chaque fois plus dingue
O je souffre de cécité ou tout est plus sombre.