Poésie: Le Plouc reçoit le Prix Renée-Vivien
- 3 janv. 2020
- Par Cuenod
- Blog : UN PLOUC CHEZ LES BOBOS

Il ne s’agit pas d’un recueil proprement dit, mais plutôt d’un récit où les formes en prose alternent avec les formes versifiées. Dans Qui a éteint le feu ? La tribu des humains dresse ce sinistre constat : le feu qui les rendait frères et sœurs n’est plus qu’un amas de cendres froides. Recherche du coupable dans les 4 points cardinaux. Mais qui est coupable, en vérité ? L’enquête va se muer en quête vers le Vrai Feu. Long parcours au cours duquel le pouvoir incarné par les hommes devra rendre gorge. Les Sorcières, qu’ils avaient brûlés jadis, renaissent de leurs cendres par le souffle du Christ-Femme. Le temps des hommes s’est achevé. Celui des femmes commence. Ou plutôt recommence.
Sous la plume du critique Benjamin Chaix, la Tribune de Genève a publié cet article (consultable ici : https://www.tdg.ch/culture/livresjeannoel-cuenod-rend-justicesorcieres/story/13323302
Le Plouc est d’autant plus touché par cette récompense qu’elle porte le nom d’une grande poétesse avec laquelle il se sent en résonance : Pauline Mary Tarn, alias Renée Vivien. Wikipédia la présente ainsi :
(…) Née le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 », [Renée Vivien] est une poétesse britannique de langue française aux multiples appartenances littéraires, relevant à la fois du Parnasse, du Symbolisme, du Préraphaélisme, et du romantisme tardif qu'est le Naturisme à la Belle Époque. Demeurée l'une des grandes icônes du génie féminin à travers les siècles, son œuvre fait constamment l'objet de nouvelles recherches.
Pour donner une petite idée de cette grande œuvre, Le Plouc a choisi l’un de ses nombreux poèmes, intitulé Amazone. Il illustre bien la démarche et l’écriture de Renée Vivien :
L’amazone sourit au-dessus des ruines,
Tandis que le soleil, las de luttes, s’endort.
La volupté du meurtre a gonflé ses narines :
Elle exulte, amoureuse étrange de la mort.
Elle aime les amants qui lui donnent l’ivresse
De leur fauve agonie et de leur fier trépas,
Et, méprisant le miel de la mièvre caresse,
Les coupes sans horreur ne la contentent pas.
Son désir, défaillant sur quelque bouche blême
Dont il sait arracher le baiser sans retour,
Se penche avec ardeur sur le spasme suprême,
Plus terrible et plus beau que le spasme d’amour.
Renée Vivien, Études et Préludes
A elle et au jury de l’Académie Renée-Vivien, merci.
Jean-Noël Cuénod
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