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Poète et ci-devant journaliste - Un regard décalé sur la France, la Suisse et toutes ces sortes de choses.

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Billet de blog 20 janvier 2025

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Investiture Trump: Et si on parlait d’autre chose?

Et voilà Donald Trump dûment investi au milieu d’une liesse endollarée. La babouche de Moumoute Jaune n’en finit d’être baisée par ceux qui naguère encore le trouvaient infréquentable. Même la droite «cul-pincé» lui découvre un charme fou. Ainsi 54,6% des lecteurs du Figaro prédisent qu’il sera un bon président. Parlons d’autre chose, de poésie par exemple. Ça n’a rien à voir? En effet.

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Illustration 1
Dernière Ligne Courbe. Poème à lire et/ou à ouïr © JNC_Beaurecueil-Forge de la Poésie
A lire

DERNIERE LIGNE COURBE

Au fil de l’horizon la ligne courbe épouse sa nuit

D’étranges noces s’ourdissent tous les oiseaux font silence

Sur le dos de la vallée des ombres frémissent dirait-on

Une illusion qui repasse ou l’esquisse d’un évènement?

Nous l’avons tant espéré que l’espoir a perdu de sa chair

Toutes les ombres que nous avons lâchées pour des proies factices

Se sont vengées en nous rendant aveugles aux signes d’un Dieu

Qui s’éloigne comme un nuage poussé par les vents du monde

                                      *

Nous sommes cette pierre que le torrent roule et malaxe

L’orage enrage le lit déborde nous voilà rejetés

Laissés pour morts sur la rive mais réanimés par la vase

Ce qu’il faut de boue de soleil pour que la vie reprenne corps!

Un autre orage nous ramènera dans la folie du torrent

A nouveau souffrance du chaos et plaisir de s’y soumettre

Maîtres de rien nous attendons le retour de la colère

Plutôt par elle concassés que par le néant aspirés

                                  *

En fondant la neige de notre âge a rendu chauves les sommets

Ils n’en seront que plus verdoyants au printemps de notre mort

Toutes nos peurs abolies notre paysage se déplie

Devenu clair notre regard n’a jamais porté aussi loin

A l’écoute des étoiles notre ouïe perçoit maintenant

Le rire triomphant des enfants que nous ne connaîtrons pas

Notre temps est plus vieux mais le soleil demeure présent

La part des anges a rendu notre alcool plus capiteux

                                 *

Dans la forêt qui chante nous faisons miel de toute voix

Nous avons déposé les armes pour que le soleil grandisse

Plus légers nous sommes en préparant le combat cœur à cœur

Contre l’Ange qui nous ressemble comme deux gouttes de sang

Enfin nous connaîtrons les pays derrière la montagne

D’étranges noces s’ourdissent tous les oiseaux ont fait silence

Au fil de l’horizon la ligne courbe épouse sa nuit.

Jean-Noël Cuénod

A ouïr

© JNC_Beaurecueil-Forge de la Poésie

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