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Billet de blog 1 avril 2022

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L’impasse n’est qu’apparente

Nos forces adaptatives, affaiblies par des systèmes sociaux sous pression et des écosystèmes dévastés, sont au plus mal face aux moments difficiles que traverse la civilisation actuelle. Cela fait monter un sentiment d’inquiétude, qui à tout moment peut basculer dans le désespoir, quand nous oublions que nous disposons, en nous, d’une source d’énergie profonde.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il serait dommage de la disperser totalement en rébellion.
Dans ce cas, on risque de rester en colère en permanence, de s’installer dans une insatisfaction chronique et invalidante.

Au lendemain de l’une des plus grandes tragédies modernes, qu’a été la seconde guerre mondiale, Bernard Charbonneau, précurseur de l’écologie politique, établissait ce constat : « C’est au moment où l’individu a acquis le plus de puissance que sa liberté est menacée ; c’est au moment où il est le plus socialisé qu’il doit faire un difficile retour sur lui-même. ».

Les causes de l’effondrement actuel sont autant à vaincre individuellement en nous, qu’à dépasser dans des formes d’expérimentations à une échelle collective adaptée. Sur cette voie, il est nécessaire de renoncer à la notion de combat. La reconquête du vivant confisqué en nous-même et autour de nous est une démarche non violente.

Partir d’une dépendance subie - et intégrée par nécessité – pour se rendre vers une plus grande autonomie et prise d’initiatives inclusives est un parcours exaltant mais réellement complexe, sur la difficulté duquel, je ne veux, bien sûr, pas faire l’impasse.

Dans ce réajustement existentiel, tout se trouve remis en jeu. Le point de repère principal consiste à privilégier ce qui favorise le fait d’être vivant, le plus pleinement. Ce qui va à rebours du dogme « progressiste » de l’artificialisation et de la maitrise absolue, dont le pouvoir hypnotique sur nos esprits doit être rompu. Le goût pour la vraie connaissance et la créativité, la sociabilité et l’amour, et, le développement de la conscience sont des mouvements extrêmement puissants. La condition pour les libérer est de se libérer de la toute-puissance de l’intellect.

Pour être conscient de la dégradation du lien social, il suffit de commencer par apprécier l’état de la relation que chacun entretient avec lui-même...

Tout le monde sait qu’il existe, à différentes échelles, des sociétés humaines assumant pleinement l’interdépendance inhérente au vivant et cultivant des relations sur la base du respect, de la sincérité et de l’affection. Certaines et certains d’entre nous ont même la chance d’y prendre part. Les évolutions dans les mœurs, le rejet de la morale froide et dure et la montée de l’intelligence émotionnelle convergent vers la mise en œuvre d’une pacification et d’une sociabilisation humaine plus effective. Cette voie est libre. Il nous reste à l’emprunter…

Mon essai "Prendre pleinement part à la vie" est paru aux Éditions Maïa :

Prendre pleinement part à la vie par Yves Robert • Achat en ligne avec Editions Maïa

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Prendre pleinement part à la vie - essai - éditions Maïa © Crédit photo Flora Robert Jacquot

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