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Billet de blog 1 septembre 2023

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Mentir ou se mentir

Parce que dire ou se dire la vérité parait trop dur…

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Lorsque que nous rendons public quelque chose ou tout simplement quand nous en prenons, nous-même, conscience ; nous savons que nous allons devoir l’assumer. Mais, pour autant cela ne devrait pas être risqué.

Pourquoi est-il si difficile d’être lanceur d’alerte, journaliste d’investigation ou tout simplement d’être, soi-même, dans une quête de vérité intérieure ?

Alors qu’il parait si « profitable » de mentir publiquement et délibérément. Certains en font même, sinon leur profession, au moins une habitude. De plus, il peut paraitre « doux » parfois aussi de se mentir également à soi-même…

Cela voudrait dire que le régime encouragé socialement, - et peut-être même sur le plan d’une certaine « éthique » -, serait celui du mensonge ?

Point de vue politique et social 

Dans un forum un intervenant explique que le soi-disant avantage social, selon Montesquieu, du mercantilisme et de l’augmentation des richesses matérielles a un coût assez rédhibitoire : celui d’ouvrir la boite de Pandore de ce que nous considérons humainement comme des vices : la cupidité, la soif de puissance et de profit. Mandeville a fait chanter les sirènes des passions humaines les plus égoïstes, en assurant malgré tout, que cela profiterait globalement à toutes et à tous ![1]

L’acquisition de puissance et l’appât du gain suscitent inéluctablement dans la personnalité humaine, tout au moins un manque de clairvoyance, quand ce n’est pas un penchant sérieux pour le despotisme.

« On ne peut ouvertement revendiquer sa liberté d’expression ou ses divergences d’opinion avec son patron, et donc les mensonges et les représentation fausses de la réalité émergent », en conclut cet intervenant sur le forum.

Le mercantilisme et la recherche de profit sans limite qui tendent à devenir hégémonique et totalement opposés au libéralisme. Dans un contexte de non régulation éthique le commerce ne peut être en aucun cas libéral.

Les thermes de régime politique « démocratique »[2] et d’économie « libérale » sont de bien tristes supercheries promues par la civilisation occidentale mondialisée.

Point de vue éthique

Le déni – forme sévère de mensonge à soi-même – est connu comme un mécanisme de défense psychologique. Qui dit défense, dit agression. La réalité, telle qu’elle se présente trop souvent dans notre vie quotidienne, est particulièrement agressive, en effet.

Les comportements sociaux sont plus ou moins délibérément ou insidieusement violents, venant du régime politique actuel qui recourt au despotisme pour jouer contre les individus qu’il est sensé servir. Venant également des réalités économiques.

La violence n’est évidemment pas qu’immédiate et physique. Elle est aussi beaucoup politique, sociale, économique, culturelle et psychologique. D’ailleurs, la dénoncer est déjà un problème en soi, comme on peut le voir avec les témoignages de violences sexuelles qui font la une des journaux.

Reconnaitre que nous sommes victimes, sans pour autant nous retrancher dans la victimisation- est une démarche libératrice, mais aussi douloureuse. D’autant plus qu’elle doit percer l’épaisseur des mensonges, des non-dits sur l’extrême violence exercée quotidiennement, de manière sourde et complaisante, dans toutes les activités et les strates de la société.

Point de vue philosophique et spirituel

Si la situation n’était pas aussi dégradée au niveau de la société et du vivant et donc - de l’avenir de l’humanité[3] -, nous pourrions envisager de jouer encore un certain temps les prolongations… Mais, ce n’est malheureusement plus du tout le cas !

C’est pourquoi l’intérêt qu’il y a à sortir des comportements mensongers tellement habituels est reconnu aujourd’hui comme une nécessité vitale. Pour revitaliser notre propre vie intérieure, mais également nos liens sociaux et par-delà tous nos liens avec le vivant.

Comment sinon pouvons-nous avancer individuellement et collectivement, si nous mentons et nous mentons systématiquement sur l’état actuelle de la politique, de la société et de la biosphère ?

L’importance du mensonge, du déni et de l’hypocrisie est trop pathogène pour être tolérée plus longtemps. Les individus, la société… et peut-être bien la biosphère ont mis en route des mécanismes pour circonscrire, venir à bout et dépasser la situation actuelle verrouillée par ce qui est peut-être l’apogée du mensonge et de la violence orchestrée au sein d’une civilisation humaine.

[1][1] Dany-Robert Dufour : Baise ton prochain ! Une histoire souterraine du capitalisme, édition Acte Sud, 2019

[2] https://blogs.mediapart.fr/culturenature71/blog/270121/nos-democraties-sont-en-grande-partie-des-duperies

[3] https://blogs.mediapart.fr/culturenature71/blog/050723/la-pollution-un-homicide-volontaire-avec-premeditation

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