Changement mondial et radical de priorités

Des distractions pas du tout distrayantes
Le spectacle hallucinant de la campagne présidentielle américaine, digne de la plus outrancière des dystopies, ne parvient cependant pas à nous distraire des turpitudes de la vie politique française.
Certes, dans une mise en scène à plus petit budget, s’il s’agit cependant des mêmes ressorts scénaristiques : éloigner les regards, les esprits et les énergies des véritables enjeux.
Remettant aux forces du destin la tâche de décider de la manière dont se fera le changement mondial et radical de priorités …

Un désastre rendu acceptable de longue date
« Assisterions-nous à la mort de la civilisation occidentale, comme Végèce vécut de l'intérieur le déclin de l’Empire Romain ? Cela me paraît probable - même si je peine à écrire cela sans trembler. », exclamait, en 2014, Franck Ferrand, journaliste, écrivain et conférencier. 
Les forces régressives (police, racisme, sexisme, arrogance crasse…) sont revenues au meilleur de leur forme au moment même où l’humanité aurait eu plutôt besoin d’une version moins grossière, plus progressiste.
Les empires déclinent quand il leur est devenu impossible de répondre aux stimuli du monde. Jusqu’alors, le déficit persistant de réponse des institutions aux gigantesques défis climatiques, écologiques et humains contemporains en fait partie. Et, atteste qu’il s’agit très probablement du déclin avancé de l’empire capitaliste actuel .

Dans la chute de la civilisation, nous avons quitté l’état d’apesanteur
Les prédictions climatiques du GIEC n’ont vraiment plus rien de lointaines, ni d’abstraites. 
Faut-il se féliciter d’une telle avancée ?
Les faits sont même en train de dépasser des prédictions que d’aucun jugeait hier outrancières et qui s’avèrent aujourd’hui en réalité très modérées.
En parallèle des épisodes de canicules et des séquences délirantes de pluies diluviennes se succèdent dans le monde entier. Le dernier épisode en date a touché l’Espagne .
« La région de Valence était pratiquement coupée du reste du pays, certains villages étant inaccessibles, ont indiqué les services de secours. Le gouvernement espagnol a annoncé mercredi un deuil national de trois jours », peut-on lire dans l’article consacré par la rédaction de Mediapart à cette dernière catastrophe en date.
Il n’y aura pas d’action significatives pour juguler la tendance, tant que les dominants seront en mesure de surfer sur la vague. Et, quand ils seront à leur tour concernés, l’état des dérèglements pourrait être si avancé que tout le monde aura pris le parti de leur tourner le dos.
Au-delà du soutien moral des autorités, et des moyens logistiques des services publics, pour ce qu’il en restera, l’entre-aide sera notre ultime recours.

Une civilisation qui n’a pas appris à atterrir
Fondée sur le gaspillage, la destruction de la nature et le mépris de la personne humaine, l’économie capitaliste n'a jamais appris à « atterrir. »
La situation s’aggrave ; et la maitrise des conséquences – notamment celles du changement climatique et du changement concomitant des mentalités – échappent aux institutions et aux dirigeants de ces institutions.
Les intentions affichées n’ont jamais été suivies d’actions probantes. Nous le savons tous pertinemment aujourd’hui…
En définitive, les représentants politiques ne prennent même plus la peine de jouer au simulacre de démocratie, comme nous le voyons aux Etats-Unis, en France et presque partout ailleurs.
La civilisation Occidentale ne propose en son sein aucune solution… Ça ne veut pas forcément dire qu’il n’y en a pas !

Est-ce que l’apocalypse doit se terminer par la fin de l’humanité ?
Qui a consciemment envie de se foutre du dérèglement climatique, à la destruction de la biodiversité, à la dégradation inexorable de nos conditions de vie, qui sans ce délire apocalyptique, seraient encore perfectibles ?
En plus des formes historiques de déchainement de la violence humaine, nous avons assisté ces dernières décennies à un ultime épisode : celui de la destruction de la terre elle-même. Splendide et fragile habitat de l’espèce humaine.
Quand il n’est plus autant facile de faire tuer des humains par leurs semblables, on peut les utiliser à détruire le reste du vivant. Une grande partie de l’industrie développée pour alimenter les guerres a été redéployée pour détruire la nature : véhicules lourds motorisés (tracteurs et engins de terrassement), armes chimiques et biologiques (pesticides et OGM) etc.
La haine de la nature serait-elle moins pathologique et nocive que celle des humains eux-mêmes ? Elle conduit cependant à la même impasse civilisationnelle.

Voir au-delà de cet héritage calamiteux
Il y a aujourd’hui convergence des mouvements écologiques, altermondialistes, sociaux et humains et même spirituels. Les femmes y jouent un rôle essentiel. Elles sont particulièrement représentées dans le mouvement pour le Climat. Et, plus généralement lorsqu’il s’agit de défendre le vivant.
« S’il est simple d’annoncer la fin du patriarcat. Il est plus difficile d’en imaginer la conséquence inéluctable : la fin de tout centre de décision : politique, économique, culturel… Cela peut donner le vertige à nous toutes et tous qui avons intégré – à notre insu - la concentration des pouvoirs comme une loi « naturelle » et donc "inéluctable".

Yves Robert, écologue et auteur du récit d’anticipation positive : L’avenir est une chance.
https://www.simply-crowd.com/produit/chance/