Les agriculteurs ne sont pas des paysans
Les paysans ont été « éradiqués » des campagnes, par l’idéologie des « élites » de la fin du XIX siècle qui a été mise en œuvre, avec pertes et fracas, au milieu du XXe siècle.
Inès Léraud, journaliste d’investigation qui a pris fait et cause pour le monde rural, retrace dans son dernier ouvrage (1) le « champs de bataille » qu’a provoqué le remembrement massif, stupide et violent qui ravagé les campagnes dans les années soixante, Et sévit encore à bas bruit… Toujours à grand renfort de forces de l’ordre quand cela s’avère « nécessaire » !
Elle précise que si actuellement il y a 3000 km de haies plantées par an ; il y a 23 000 km de haies qui sont détruites dans la logique – toujours actuelle -de regroupement des parcelles et des fermes.
https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/211124/ines-leraud-j-ai-voulu-rendre-justice-des-paysans-esquintes.
Les agriculteurs ne sont pas traités plus humainement aujourd’hui que ne l’ont été jadis les paysans, par une clique de gens en cravate aux activités et buts extrêmement nocifs.
Dans une étude sur la mortalité par suicide des agriculteurs publiée en 2016, Santé publique France dénombrait 253 suicides chez les hommes et 43 chez les femmes entre 2010 et 2011. Soit un total de 296 décès par suicide parmi les agriculteurs sur deux ans. Cela correspond à un peu plus de 12 suicides par mois, soit trois par semaine.
Il n’y a pas de pays, de cités modernes, sans paysans
La vie à cent à l’heure et la malbouffe qui a encore une clientèle fidèle ne fait cependant plus rêver… Elle ne semble pas constituer une forme de progrès enviable. Participant à alimenter les maladies de civilisations : cancers, diabètes, dépressions…
L’homme de demain continuera à manger, et si possible de manière à entretenir et préserver sa santé. Seules les dystopies se satisfont de la perspective d’écosystèmes entièrement ravagés et d’une alimentation totalement douteuse, qui donne des hauts de cœur rien qu’en y pensant.
Il y a eu des cités modernes, importantes, flamboyantes, dans le passé. Un passé, où bien sûr il ne manquait pas de paysans!
« Quand on imagine un environnement pour l’essentiel épargné par l’activité humaine, on pense souvent à l’Amazonie (…) On pourrait se dire que c’est un monde vierge (…) Du moins le croyait-on. Or un tableau fort différent est en train de se dessiner. Des archéologues qui travaillent avec les communautés autochtones ont trouvé des vestiges urbains. » explique un article du Courrier International du 21 septembre 2024 (2).
Il a été publié dans la rubrique : Archéologie et est intitulé : Les cités perdues d’Amazonie bousculent les liens entre agriculture et civilisation .
Une civilisation « avancée » se soucie bien évidemment de l’alimentation et des écosystèmes. La nôtre de civilisation fait montre de "barbarie" s’agissant de ces aspects.
Pendant encore combien de temps ?!...
(1) Champs de bataille - L'histoire enfouie du remembrement Pierre Van Hove (Dessin) | Inès Léraud (Scénario) Delcourt éditions, 2024
(2) https://www.courrierinternational.com/article/archeologie-les-cites-perdues-d-amazonie-bousculent-les-liens-entre-agriculture-et-civilisation_219887
Yves Robert - 06 87 14 90 66
Auteur d’un livre à paraitre (Vous pouvez y contribuer !)
https://www.simply-crowd.com/produit/chance/