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Billet de blog 5 septembre 2023

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Jusqu’ici tout va bien ! … Ou presque

C’est l’histoire d’un mec qui tombe du haut d’un immeuble de 50 étages. Au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : « Jusqu’ici tout va bien… » Mais, l’important n’est pas la chute mais l’atterrissage !

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Qu’est-ce qui va me décider à m’extraire du cycle infernal et pourtant bien rodé du métro-boulot-dodo ? Ou encore de celui du harcèlement-acharnement-burn-out ?

Des dérives collectives, il y en a toujours eu. Mais avec une telle convergence de toutes les crises, jamais, à vraie dire ! C’était de plus parfaitement prévisible[1], en continuant malgré les alertes sociales écologiques et climatiques, comme si de rien n’était.

En continuant sur la lancée, ce qui a été magnifiquement fait, la civilisation allait droit dans l’impasse : pollution généralisée (air, terre, océans.), 6e extinction des espèces vivantes sur Terre, chambardement climatique… A quoi peut ressembler l’atterrissage ?

Dans un article précédent[2], j’évoquais « Les caractéristiques déterminantes de la civilisation Occidentale aujourd’hui en grand péril » : un individualisme et un matérialisme prôné au nom de la « liberté ».

L’atterrissage dans ces conditions risque d’être terriblement difficile, en effet.

Les bouleversements qui pointent à l’horizon de l’humanité dépassaient l’imaginaire apocalyptique. Nous devrions déjà être en train d’envisager des scénarios postapocalyptiques. Notre conditionnement matérialiste et individualiste nous empêchait de voir des réalités (non matérielles et collectives) qui nous crèvent pourtant les yeux ?[3]

Nous assistons à un dernier épisode d’une apogée de violence humaine après l’esclavage, la bombe atomique…Une violence devenue inconsciente tellement elle est intériorisée.

Alors que se poursuit les crimes à distance contre les humains, car il est n’est plus difficile de faire tuer des humains par leurs semblables, l’épisode ultime consiste dans la destruction de tout le vivant. Une grande partie de l’industrie développée pour alimenter les guerres a été redéployée pour détruire la nature : véhicules lourds motorisés (tracteurs et engins de travaux civil), armes chimiques et biologiques (pesticides et OGM), industries du pétrole et du nucléaire, etc.

Venant « gratuitement » au monde, devons-nous nous insurger que l’éthique économique ait réduit notre existence à une valeur marchande ? Dans une civilisation obstinément inhumaine, il nous revient la charge de décider, individuellement et collectivement, le sens que nous pouvons accorder à nos vies.[4]

Et, je ne peux pas demander à quelqu’un d’autre qu’à moi-même de s’en charger… Car l’atterrissage, c’est pour bientôt !

Pourquoi s’obstiner à ne pas mettre dans l’équation la Nature ? C’est-à-dire l’Humain, la Biosphère… Les deux pourtant interagissent bigrement par les temps qui courent ![5]

L’humanité (l’enjeu en est mondial, en effet) est face à la possibilité de se réveiller et d’arrêter de se faire maltraiter et de laisser maltraiter la biosphère. Ce n’est pas comme si nous ne savions pas qu’il y a quelque chose à faire…

[1] https://blogs.mediapart.fr/culturenature71/blog/050723/la-pollution-un-homicide-volontaire-avec-premeditation

[2] https://blogs.mediapart.fr/culturenature71/blog/130623/dans-la-chute-de-la-civilisation-nous-avons-quitte-l-etat-d-apesanteur

[3] https://blogs.mediapart.fr/culturenature71/blog/110723/presque-la-vitesse-d-un-cataclysme

[4] https://blogs.mediapart.fr/culturenature71/blog/080723/travail-et-argent-le-couple-fatal

[5] https://blogs.mediapart.fr/culturenature71/blog/160323/ne-met-pas-dans-l-equation-la-nature

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