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Billet de blog 7 septembre 2023

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Comment l’économie est une religion immonde

Il n’y a que les fous - ou les économistes - pour croire qu’une croissance infinie est encore possible dans un monde fini. Cet article propose un état des lieux de la résistance systématique mise en face de l'ignominie du système économique dominant.

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Quand le système économique se bat contre des évidences

« Comment l’économie est devenue une religion »[1] est le titre d’un ouvrage récent signé par Stéphane Foucart. « Cette croyance est issue de la pensée économique dominante, qui semble avoir pris, dans l’Occident post-religieux, la place du sacré. Jusqu’à remplir toutes les fonctions d’une religion d’État. Son culte a pour principe divin le Marché, dont l’appétit n’est apaisé que par la croissance (…) L’économie a acquis l’autorité dont était investie la religion. Elle ne s’attaque plus à l’astronomie et à la biologie, comme le christianisme avant elle, mais s’en prend à l’écologie et à toutes les sciences qui fixent des limites au Marché », explique-t ’il.

Pour ma part, je n’ai aucun regret – et si peu d’amertume - à l’égard de la religion économique. Je n’ai jamais été croyant, ni même pratiquant à mon issue. J’ai exercé, d’abord, dans la fonction publique, puis dans l’agroécologie… Donc assez loin de l’influence de dogmes économiques insensés et criminels. J’invite toutes celles et ceux qui peuvent se montrer adultes et humains, à envisager sérieusement d’en finir définitivement avec ce délire…

Luttes locales et désobéissance civile

Je fais ici un court rappel des toutes les pistes à notre disposition pour parvenir dans les plus brefs délais – et avec le moins de dommages collatéraux – à la dissolution de cette religion pêchant gravement contre l’humanité.

Dans un article de 2020, Reporterre titrait : « Pour contrer les oppressions systémiques, nos luttes doivent devenir systémiques »[2] Pour avoir une idée de l’ampleur du mouvement à travers la carte de France des luttes locales publié par ce media de l’écologie :

https://lutteslocales.gogocarto.fr/map#/carte/@49.10,6.92,7z?cat=all

Pour ma part, je connais de nombreuses personnes impliquées dans ces luttes, qui ont toutes les chances d’ailleurs d’aboutir.

A notre disposition, se trouve également tout le panel des actions de « désobéissance civile ».

L’organisation Extinction Rébellion a mis à la disposition de toutes et tous un manuel instructif :

https://poesie-sociale.fr/wp-content/uploads/2018/04/ManuelDautoOrganisationDactionDirecteNon_fichierpdf_manuelactionv2.pdf

Les deux premiers principes fondamentaux pour ce type d’actions sont selon cette organisation les suivants :

  1. Nous partageons une vision du changement. En créant un monde adapté aux générations à venir.
  2. Nous ajustons notre mission à la mesure de ce qui est nécessaire. En mobilisant 3,5 % de la population, seuil à atteindre pour déclencher un changement de système.

La très puissante légende du Colibris

La légende du colibri est la philosophie du Mouvement Colibris, co-fondé par Pierre Rabhi. Cette association se mobilise pour la construction d’une société écologique et humaine. La légende est un appel à l’altruisme et à la générosité.

Faire sa part ne relève pas d’une prétention démesurée à changer les choses. Mais d’une approche à la fois pragmatique mais aussi spirituelle très puissante.

Si chacune et chacun s’y met, il y a da forte chance que cela produise un résultat assez spectaculaire à termes. Et, surtout, il ne s’agit pas d’attendre que les autres s’y mette, mais d’en prendre l’initiative dès maintenant. J’ai pris cette décision, il y a quinze ans, maintenant. Je vous invite à parcourir cette carte :

https://www.colibris-lemouvement.org/passer-a-laction/agir-quotidien/carte-pres-chez-nous

où mon activité apparait près de Tournus en Bourgogne du Sud, sous l’appellation Culturenature71.

Je suis témoin au quotidien de la réalité de cet adage : « les petits ruisseaux font les grandes rivières ». Nous sommes actuellement plus 22 700 initiatives déclarées sur le territoire français, et 24 200 dans le monde.

Bien d’autres initiatives de ce genre existent à l’échelle planétaire.

Au nom de la justice et de l’humanité

« L'Humanité franchit une à une les limites qui lui permettent de vivre dans un espace « sûr et juste ». Ce constat inquiétant est dressé par un collectif de 40 éminents scientifiques baptisé « The Earth Commission » et publié dans la prestigieuse revue Nature. »[3]

Les chercheurs ont intégré la justice à leur cadre conceptuel. « La justice est une nécessité pour que l'humanité puisse vivre dans le cadre des limites planétaires. C'est une conclusion constatée par l'ensemble de la communauté scientifique », explique le professeur Joyeeta Gupta de la Commission de la Terre. « Nous ne pouvons pas vivre sur une planète sûre sans justice sociale », ajoute la scientifique.

Les limites sur l’augmentation de la température moyenne tolérable sans très graves dommages sur Terre a été franchie. Les limites sur la biodiversité, l'eau, les écosystèmes, les terres agricoles non exploitées, la pollution aux fertilisants sont également franchies. Seule la pollution par les aérosols reste dans un espace « sûr et juste ».

Certains de ces franchissements sont à termes irréversibles -comme le réchauffement globale ;- d’autres peuvent être inversés – comme l’a été la pollution par les aérosols. Et, dans tous les cas, la vitesse avec laquelle ses limites vitales sont franchies doit être impérativement être infléchie, à grand coup de freins.

Il est parfaitement possible d’infléchir la courbe inexorable d’accroissement exponentiel de la pollution. A son premier rang, bien-sûr, les gaz à effets de serre, mais également tous les polluants chimiques.[4]

[1] Comment l’économie est devenue une religion, Stéphane Foucart, Gallimard Folio actuel, 2020

[2] https://reporterre.net/Pour-contrer-les-oppressions-systemiques-nosluttes-doivent-devenir-systemiques

[3] https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/climat-lhumanite-pulverise-une-a-une-toutes-les-limites-planetaires-1949102

[4] https://blogs.mediapart.fr/culturenature71/blog/190723/changement-mondial-et-radical-de-priorites

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