L’apocalypse a déjà en grande partie eu lieu
Ces derniers millénaires, ce qui s’est produit dans l’humanité, à l’échelle de la planète est d’une violence proprement inouïe : génocides, guerres armées et économiques, esclavages à la mode antique et moderne, famines et pandémies… Si cette évocation ne suffit pas à nous faire appréhender l’horreur absolue que l’humanité s’est infligée à elle-même, argumentons par quelques chiffres.
Dans cette période, le climat de violence généralisée qui s’est emparé tant de l’Occident que de l’Orient a causé la mort atroce de près d’un milliard d’humains. Les famines et pandémies, en très grande partie consécutives aux désordres économiques et sanitaires de cette situation de guerres récurrentes, ont causé près d’un demi-milliard de décès, non moins atroces. Cela représente au total, le quart de la population mondiale actuelle !
Vous êtes-vous déjà demandé comment ce fait-il que ce carnage n’est pas allé jusqu’à la destruction de toute l’humanité, alors que les armes nucléaires pour y parvenir sont entre les mains de puissants, toujours aussi fous ?
Est-ce que l’apocalypse doit se terminer par la fin de l’humanité ?
S’en prendre ultimement à la nature
Nous assistons à un dernier épisode de la manifestation de cette violence humaine inouïe, devenue inconsciente tellement elle est intériorisée.
Quand il n’est plus autant facile de faire tuer des humains par leurs semblables, on peut les utiliser à détruire le reste du vivant. Une grande partie de l’industrie développée pour alimenter les guerres a été redéployée pour détruire la nature : véhicules lourds motorisés (tracteurs et engins de travaux civil), armes chimiques et biologiques (pesticides et OGM) etc.
La haine de la nature est-elle moins pathologique et nocive que celle des humains eux-mêmes ? Elle conduit cependant à la même impasse civilisationnelle. Quand est-ce que l’humain va se décider à sortir de cet enfer auto-alimenté par la souffrance, le manque de sensibilité et de conscience ? Les effets boomerang de la pollution par les gaz à effet de serre sont là pour nous décider enfin à nous réconcilier avec l’humanité toute entière et la biosphère qui l’arbitre.
C’est une mort à petit feu qui nous est proposée, sinon…
Bientôt la fin de l’héritage apocalyptique
Qui a encore envie de tuer de sang-froid un ou des inconnus, en dehors de quelques psychopathes en uniformes ou pas ?
Qui a envie de participer au réchauffement climatique, à la destruction de la biodiversité, à la dégradation inexorable de nos conditions de vie, qui sans ce délire apocalyptique, seraient plutôt assez bonnes? Au moins d’un point de vue matérialiste...
Qui ne voit pas le sabotage délibéré des relations sociales ? La violence, plus ou moins sourde, de l’esclavage économique moderne ?
Il est admis qu’un héritage aussi pourri peut être refusé. La violence ne fascine plus autant qu’autrefois…

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La violence a perdu du pouvoir de fascination
Quand tenter d’armer les gens, de les monter les uns contre les autres ou encore de cultiver leur mal être n’aura plus d’effet, alors se produira brusquement un cataclysme, plutôt bienfaisant, qui changera totalement le visage de l’humanité…
Yves Robert, écologue et auteur
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