Les caractéristiques déterminantes de la civilisation Occidentale aujourd’hui en grand péril
Je m’appuie sur les descriptions excellentes provenant de cet article : https://www.jepense.org/civilisation-occidentale-caracteristiques/
« La principale valeur mise en avant par l’Occident est la liberté. Mais il ne s’agit pas ici d’une liberté collective, ni même d’une liberté intérieure.
La liberté au sens occidental est à la fois un individualisme et un matérialisme : elle est le droit de chacun à rechercher un maximum d’avantages pour lui-même, et donc à étendre le plus possible sa sphère d’influence et de possession. Ce mode de pensée implique la lutte permanente des uns contre les autres… la domination et l’accumulation. »
Il s’agit de valeurs de civilisation, à ne pas confondre avec de véritables valeurs humaines. Elles nous sont imposées, socialement, quelques soient nos propres valeurs intimes.
« Prédateur-né, l’Homme occidental est en recherche perpétuelle de nouveaux espaces à conquérir : terres, mers, ressources naturelles, marchés, savoir-faire… Plus récemment, la conquête s’est étendue à l’espace, aux données personnelles, à l’information… Les individus eux-mêmes sont vus comme des ressources ou des objets à conquérir et à exploiter, non plus par l’esclavage et la traite, mais par le salariat, la consommation ou la publicité. »
Nous sommes projetés à l’extérieur de nous-mêmes dans des préoccupations purement matérialistes, qui imposent une réalité fantasmée par un individualisme béat.
La conséquence que nous vivons toutes et tous, et qui est beaucoup plus évidente aux vus des extrémités actuelles que cette démarche a atteintes : nous sommes déconnectés(e)s de notre intériorité, de la réalité réelle – et non fantasmée - et des autres -que nous faisons que côtoyer sans interagir vraiment humainement avec eux.
« Ce système a plusieurs conséquences :
- L’atomisation du corps social,
- Le rôle de l’argent : l’argent permet de pallier au manque de confiance qui règne entre individus,
- Les inégalités : dans le système capitaliste, certains individus prennent inévitablement le pouvoir sur les autres,
- La violence sociale entrainée par l’individualisme et les grandes inégalités. »
Enfin, « les sociétés occidentales développent un rapport utilitariste à l’environnement. Précisément, l’emploi du terme « environnement » évoque la distance : la Nature est perçue comme un élément extérieur, périphérique. Le développement des univers virtuels, accessibles à travers les écrans, en est une autre preuve. »
Une civilisation qui a décollé des réalités
Est-ce que se serait le propre d’une culture de nous détacher des réalités ?...
Peut-être bien de nous les faire vivre de manière créative -avec même une certaine dose de « réalité virtuelle » ; - mais sûrement pas de nous en détacher totalement. Ce qui correspondrait à de la folie pure ; celle que nous vivons présentement !
Dans l’introduction à mon essai paru en 2022 aux éditions Maïa, « Prendre pleinement part à la vie », je précise :
« L’économie, qui puise entièrement ses ressources et son énergie de la nature, affirme pourtant ne pas dépendre de son sort. Les dirigeants des institutions économiques sont trop souvent aveuglés par leur pouvoir illusoire. Ils conduisent, sous l’emprise du déni, un bateau lui-même ivre. »
Même créatif, même enflammé par une idéologie, l’être humain adulte doit être à même d’assumer la réalité. Au sein de notre civilisation Occidentale, ce n’est manifestement plus le cas aujourd’hui…
Même les outils de ce projet pervers sont devenus inopérants.
L’atomisation de la société devait mener ultimement à la situation décrite dans le roman d’anticipation « 1984 » de Georges Orwell : une société d’individus totalement aliénés… Et, ceci, au nom même de cette « liberté » tant vantée !
On a vu une tentative de cet ordre se déployer, notamment en France, lors des (dé)mesures mises en place à l’occasion de la pandémie de Covid 19. Tentative, qui a fort heureusement lamentablement échouée, avec ses aspects de mauvais film d’anticipation : l’obligation vaccinale, le « pass-sanitaire » et la mise au ban de la société des rebelles.
L’argent, elle-même, depuis déjà longtemps virtualisée, semble avoir perdue toute valeur intrinsèque puisqu’il parait soudain possible d’en créer autant que l’on veut ; mettant ainsi définitivement sous perfusion un système financier qui ne tient même plus debout.
Les inégalités se creusent de manière ubuesque, donnant une tragique image de fin de règne à une civilisation qui se croyait si fringante, hier, encore…
Nos dirigeants actuels sont, dans l’esprit, jusqu’au-boutistes. Mais, ils n’ont plus vraiment les moyens de telles ambitions hystériques.
Une civilisation qui n’a pas appris à atterrir
Fondée sur le gaspillage et la destruction de la nature et le mépris de la personne humaine, l’économie ne parvient évidemment pas à y échapper.
La situation s’aggrave ; et la maitrise des conséquences – notamment celles du changement climatique et du changement concomitant des mentalités – échappent aux institutions et aux dirigeants de ces institutions.
Les intentions affichées n’ont jamais été suivi d’actions probantes. Nous le savons tous pertinemment aujourd’hui…
En définitive, les institutions politiques ne prennent même plus la peine de jouer un simulacre de démocratie, comme nous le voyons en France depuis plusieurs décennies, avec un point d’orgue sous le régime actuel.
La civilisation Occidentale ne propose en son sein aucune solution… Ça ne veut pas forcément dire qu’il n’y en a pas !
Pour cela, il s’agit de revoir fondamentalement les valeurs. S’appuyer sur des valeurs mieux ancrées dans la nature profonde de l’être humain … Et qui sont connues de toutes et tous !
Bruno Latour concluait, dans son essai « Où atterrir ? » paru en 2017 aux éditions La Découverte :
« La Terre ne va pas disparaitre, tous les humains non plus… Le thème apocalyptique permet de recommencer une histoire positive. »

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