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Billet de blog 20 août 2023

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Pourquoi les plus pauvres en auraient quelque chose à faire de l’écologie ?

Le creusement des inégalités a la vertu d'augmenter jusqu'au paroxysme l'irresponsabilité des plus riches et le désintérêt des plus pauvres sur les questions brûlantes de l'écologie.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C'est le verrou social et politique maintenu en place à l'envie par les gouvernements, à travers le monde entier.

On n'arrête pas de stigmatiser la superbe désinvolture des riches à l’égard des enjeux cuisants de l’écologie et du dérèglement climatique : investissements dans les énergies fossiles, train de vie énergivore, voyage en jet privé, etc.

"Les émissions de CO2 des 1 % les plus riches parties pour être 30 fois plus élevées en 2030 que le niveau requis pour limiter le réchauffement à 1,5 °C " nous précise OXFAM International.

A titre individuel, pour les riches - outre leur profil psychologique de dominants peu enclin à l'empathie pour leurs semblables et pour le vivant en général, - l’écologie n'est objectivement pas un enjeu.

Cependant, sur le plan plus collectif, comme titre le journal Le Monde « Les pays riches sont responsables de la crise climatique et ont la responsabilité morale d’aider les pays les plus pauvres »

Quant aux plus pauvres (individuellement et collectivement), non seulement ils n'ont guère la capacité par eux-mêmes de faire entendre leurs voix, mais surtout ils ont souvent d'autres priorités liées à leur survie immédiate.

Ainsi, par le jeu - qui ne cesse de se poursuivre depuis quarante ans - du creusement des inégalités, la prise en compte des questions écologiques et climatiques est souvent le cadet des soucis des classes dirigeantes aisées ; mais aussi des classes soumises de plus en plus pauvres.

Les politiques économiques -contributrices de destructions sociales et écologiques massives – en creusant des inégalités au nom de la prospérité économique, ne cessent depuis des décennies d’aggraver les crises, tout en maintenant un verrou solide : celui du désintérêt pour les enjeux prioritaires.

C’est plutôt bien vu de la part des fervents du scénario « business is usual ». A ceci près que le rapport du MIT avait prévu dés 1972 avec une grande précision, qu’il menait à … un effondrement concomitant des ressources naturelles et de l’économie.

Et donc au chaos mondial !

Or, il est montré qu'à l'échelle mondiale, les services écologiques fournis gratuitement par la nature (eau et air purs, fertilité des sols, pollinisation, etc.) profitent surtout aux plus pauvres.

Donc à la plus grande partie de l’humanité.

Aussi bien dans les pays dits pauvres, que dans la frange de plus importantes des personnes vivant sous le seuil de pauvreté, dans les pays développés.

Pourtant ce fait est ignoré par tous, à commencer par les personnes les plus concernés…

Les plus pauvres pourraient être les premiers gagnants de la bifurcation vers un renversement des valeurs économiques et sociales, vers la prise en compte des causes du changement climatique et de la dévastation des écosystèmes.

Quels mouvements sociaux ou politiques voudraient bien se saisir de cet argument massue ?!

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