« À force de faire de l’état d’urgence le fonctionnement ordinaire de nos démocraties, nos régimes de démocratie libérale finissent par être vidés de toute substance. [1]
Le régime français actuel n’est pas, dans la définition du terme, une dictature, mais n’est plus, non plus dans les faits, une démocratie. C’est un entre-deux, qui porte en lui une perversion incroyable !
Les institutions, toutes démocratiques qu’elles puissent être sont établies au sein de l’économie capitaliste, qu'elle soit d’État ou dite « libérale » (mais n’est-ce pas là aussi une lourde confusion ?). Elles ont, plus ou moins implicitement, en charge d'éliminer les phénomènes sociaux naturels anticapitalistes (Et, finalement toute vie sociale et peut-être in fine toute vie sur Terre?), dés qu’ils commencent à menacer le système.
Le régime français actuels s'en donne à cœur choix!
Foulant les considérations les plus basiques en matière de respect de la confrontation démocratique des valeurs défendues par des organisations (spontanée ou pas) représentatives socialement, sinon humainement.
La criminalisation actuelle des actions écologistes et sociales (les ZADs et toute manifestation d’ampleur visant la remise en cause des choix faits dans les seuls intérêts capitalistes, les Gilets jaunes, les luttes syndicales et civiles alternatives) en est une démonstration abjecte.
Les pouvoirs économiques et politiques sont profondément ancrés dans la classe capitaliste.
Mais cela commence à vaciller au niveau de certaines collectivités.
A l’exemple de Lyon, deuxième ville de France, qui a élu un maire non issu du sérail.
Le secteur économique, dit non concurrentiel, regorge aussi d'alternatives significatives, qui fleurissent et, pour certaines, se pérennisent.
L’utopie sociale et écologiste a été toujours prise de haut par les partisans du réalisme, pas toujours exigeants en matière de gestion démocratique des affaires publiques. Leur impératif d’efficacité n’est bien souvent qu’un fallacieux prétexte pour donner libre court à une tendance, bien connue et très patriarcale, au centralisme et à l’autoritarisme despotique.
Car, aujourd’hui une considération « réaliste » et rationnelle de la prise en compte des enjeux planétaires suppose, non de se prendre pour Dieu le Père, mais de trouver, ensemble, l’issue à l’entêtement conservateur actuel.
Seule notre humanité retrouvée et partagée, dans la conjonction d’initiatives vitales et peut-être virales (comme l’initiative féministe #MeToo ou celle des lanceurs d'alerte), peut agiter suffisamment le cocotier pour y faire tomber les fruits gâtés.
Les changements de direction sont souhaitables et parfaitement possibles, comme cela s’est produit à Lyon.[2]
Il est d’ailleurs plaisant de constater la façon dont la Mairie de Lyon est hermétique aux tentatives autoritaires d'ingérence du Gouvernement républicain français, qui a un peu trop oublié les bonnes manières qui relèvent de la démocratie effective.
Laquelle a porté au pouvoir, les uns comme les autres.
Les régimes dits démocratiques ont porté parfois au pouvoir des gouvernements tyranniques. Mais, ils sont aussi en mesure de faire tellement mieux!…
[1] Contrepoints
[2] Mon article n’a nullement pour objet de plébisciter la politique menée par le Maire actuel de Lyon, mais sa réelle originalité de parcours politique dans le paysage politique français