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Billet de blog 30 avril 2019

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Ce printemps, une abeille a quelque chose à vous dire

Pour toutes celles et tous ceux qui se demandent ce qui peut être fait pour la sauvegarde des abeilles – et de la biodiversité en générale – une abeille, par l’intermédiaire d’apiculteurs en Bourgogne du Sud, témoigne.

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Au printemps, les buissons sont en fleur.

Depuis quelques jours, une abeille qui a passé tout l’hiver à se tenir chaud en compagnie de ses congénères sort pour prospecter les environs de la ruche, alors que les températures sont encore très fraîches. Il lui faudra être vigilante, car à 8°C les muscles de ses ailes s’engourdiraient et elle ne pourrait plus rejoindre sa colonie.
Les périodes d’ensoleillement sont encore courtes ; elle ne dispose que de quelques heures pour apporter la bonne nouvelle de fleurs éclosent, proposant soit nectar, soit pollen pour reconstituer des provisions bien basses en cette fin d’hiver. Elle est l’une des plus âgées et des plus expérimentée de la colonie. Le sort de plus de dix mille autres abeilles de la ruche repose sur les résultats de la prospection des quelques dizaine d’éclaireuses comme elle.


Hier en survolant une zone enherbée, elle a repéré quelques fleurs éparses de pissenlit, qui sont de très bon augure. Aussi, cet après-midi, en y retournant, qu’elle n’est pas sa stupéfaction : plus aucune fleur en vue !... La nature est-elle devenue folle ? Des fleurs la veille, plus de fleurs le lendemain ... « Je commence à perdre la tête » se dit-elle en doutant de la qualité sa mémoire en ces temps de stress post-hivernal.
Que pourrait lui dire le propriétaire de la pelouse, qui a décidé de faire comme ses voisins : tondre sa pelouse, qui n’avait pas cinq centimètre de pousse et quelques jolies fleurs printanières ?
Elle ne connait pas le propriétaire de cette pelouse qui aurait pu approvisionner sa colonie… Elle poursuit un peu plus loin sa recherche.


Une fois survolés les toits des maisons, il n’y a presque plus aucun repère visuel à perte de vue. Sur une telle immensité de terre, il n’est pas possible qu’il ne s’y trouve pas quelques fleurs écloses ; peu importe si leur pollen est ou non suffisamment riche en acides aminés indispensable à la croissance des jeunes abeilles. Notre abeille saura se contenter d’une source de moindre qualité.
Elle se presse, s’arrête sur un bouquet de fleurs un peu passées. Il devrait y en avoir de nombreux bouquets à tous les stades d’éclosion sur cette ligne d’arbustes bizarrement déchiquetés. La haie – ce qu’il en reste – a reçu, cette fin d’hiver, la visite peu experte d’un engin qui l’a taillée à raz et bien au carré.


Le soleil décline ; il est temps de rentrer à la ruche, le cœur un peu serré.

Document 1: Montpellier. Enquête biodiversité : « La priorité, c’est d’arrêter de détruire » Source actu.fr

Document 2: Aider les abeilles au printemps Source aujardin.info

Document 3: Printemps 2019, une récolte de miel catastrophique Source Un Toit pour les Abeilles

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