Infantilisé ! C'est le sentiment que j'ai eu à chaud en entendant la très présidentielle allocution TV du 13 avril. Macron nous a parlé comme à des gamins. Il a occupé la scène, en nous surprenant avec (une fois de plus) un changement de registre ; cette fois il avait un air larmoyant de cocker battu, sur un ton mêlant hypnose et pseudo-empathie. Le ton d'un conseil de famille pour enfant désobéissant.
Tous les métiers dont on rêvait gamin y sont passés : pompiers, médecins, infirmières, enseignants, camionneurs, policiers. "Et, oh mes pauvres enfants, comme je vous plains d'être à plusieurs dans appartement exigu" ... comme quand gamin on évoquait le ténébreux placard.
Juste après, un classique mélange de bâton et de carotte : "si vous êtes bien sages, alors le 11 mai la punition pourra être levée. Mais si certains désobéissent, alors la punition collective pourra être reconduite. Obéissez bien, parce que c'est important que vous puissiez ressortir vous amuser dans les usines et les écoles (mais pas faire la fête, hein, faut pas exagérer). Et surtout, soyez soudés, ne vous chamaillez pas, Papa a besoin de calme".
Mais en reprenant son discours à froid, j'en suis venu à me demander qui était l'enfant : moi, ou lui ? Parce qu'en réalité, Macron s'est comporté comme un gamin qui a cassé son jouet : lui et son gouvernement nous mentent tellement, depuis près de deux mois, que le peu de confiance qu'il avait auprès des Français est désormais cassée. Il doit se douter que ses jours sont comptés, et que ceux qui l'ont mis sur le trône risquent bien de le lâcher.
Alors il a tenté de nous apitoyer d'un air faussement contrit : "on a fait quelques petites bêtises, mais comme les autres. Et c'est pas ma faute si la pénurie mondiale empêche les livraisons, je ne suis qu'une victime. J'ai cassé, dans la suite de mes prédécesseurs, l'agriculture, l'industrie et la santé nationales et européennes, et un peu la planète ; j'ai sous payé les métiers utiles ; mais promis : j'ai compris la leçon, je vais tout réparer et je ne recommencerai pas".
"Je vous en prie gardez moi, je serai même socialiste et écologique s'il le faut ! Je montrerai l'exemple, et tâcherai de dessiner le chemin."
Pathétique ! Le discours de celui qui se veut roi n'était que celui d'un enfant-roi (*) !
* L'enfant roi a tout d'un dictateur. Intolérance à la frustration, aux intimidations et aux menaces, il épuise tous ses adversaires. Le concept d'enfant roi désigne un enfant maintenu dans l'illusion de la toute-puissance infantile. Ses symptômes sont nombreux : intolérance à la frustration, sentiment permanent d'insatisfaction, agitation motrice, instabilité, absence totale de retenue, sentiment de toute-puissance. Lorsque son état devient pathologique, il devient un enfant-tyran : l'enfant roi gagnera petit à petit une série de combats familiaux, contestera les règles, les refusera, les changera et agressera quiconque voudra rétablir l'ordre. Puis il sera seul au pouvoir. L'omnipotence virera vite au despotisme. Violences physiques et verbales, agitation motrice, intimidations, victimisation comme mécanisme de défense.