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Billet de blog 12 avril 2022

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Bon, qu'est ce qu'on fait ?

Le 1er Avril dernier, le philosophe Frédéric Lordon concluait son dernier billet de blog par une remarque pleine de bon sens : "Il reste maintenant : la fasciste, le fascisateur, et un candidat de gauche. Normalement, c’est assez simple." Le candidat de gauche a giclé, reste la fasciste et le fascisateur. Voici les réflexions d'un jeune de 20 ans désabusé, dans un entre-deux tours déjà moribond.

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La sentence est tombée : on aura droit, pour la deuxième fois d’affilée, à notre 2nd tour Macron – Le Pen. Au fond, cela faisait déjà au moins 2 ans qu’on s’y préparait. En 2021, le nouveau 1932, quand les « forces » soi-disant de « gauche » faisaient leurs petites réunions, avec des plans de table de Ligue des champions, à l’issue desquelles rien n’était décidé. Quand les déclarations de candidatures, de candidats, là encore, plus ou moins de gauche, s’accumulaient. Quand on était acclimaté, par les médias, par les réseaux sociaux, à ce qu’il n’y ait pas d’alternatives à notre monde capitaliste qui détruit la planète à petit feu. « There is no alternative », comme dirait Miss Maggie. La résignation s’installait progressivement. Malgré les sondages, dans lesquels apparemment 80% des Français ne voulaient pas d’un second tour Macron – Le Pen [1]. Malgré la tortue Jean-Luc Mélenchon, qui finalement a eu raison d’y aller tout seul dès le début, quand on voit le comportement lamentable des Roussel, Jadot et autres Hidalgo. Ils ont préféré taper sur lui plutôt que sur les candidats menaçant réellement la France, d’Emmanuel Macron à Marine Le Pen en passant par Éric Zemmour. Et pourquoi ? Par jalousie au mieux, par espérance vaniteuse, au pire, d’obtenir un strapontin ministériel dans un gouvernement d’Emmanuel Macron. Le plus grave n’est pas qu’ils ont maintenu leur candidature, et tous ceux qui ont préféré voter pour un de ceux-là ne sont pas à blâmer : s’il nous reste bien un droit, un pouvoir conféré à chaque citoyen, garanti par notre Etat de droit, c’est bien le droit de vote. Le vote, en plus de sa symbolique collective, que chaque citoyen participe à l’expression de la volonté générale (s/o J-J. Rousseau), possède aussi une symbolique à l’échelle individuelle : chaque citoyen se questionne à propos du bien commun, sur ce qui est bon pour soi et pour les autres, rumine ses idées, se fait son avis, et de cette sorte de maïeutique accouche notre bulletin de vote. Ce bulletin de vote est censé représenter notre travail de citoyen : ce travail, plus que le vote lui-même, est notre devoir (on pourrait débattre de notre système représentatif actuel et de sa capacité à réellement refléter la volonté générale, mais c’est un autre sujet). Ce travail est personnel : si, à son issu, notre conscience nous pousse à voter pour Yannick Jadot, eh bien il faut voter pour Yannick Jadot. Si notre conscience nous pousse à voter pour Anne Hidalgo, eh bien il faut voter pour Anne Hidalgo. Les électeurs de ces candidats ne sont donc pas à blâmer. Sont à blâmer en revanche l’hypocrisie (bonjour Mme Hidalgo (Figure 1)), la jalousie et la soif de pouvoir.

Illustration 1
Figure 1 : Mme Anne Hidalgo, tout sourire, au côté d'un dirigeant russe au nom évoquant une spécialité québécoise et potentiellement responsable de crimes de guerre commis dernièrement en Ukraine

Bon, du coup on fait quoi ?

Est-ce que l’on revote Macron, comme en 2017, parce que, tels de braves petits castors, il faut faire « barrage à l’extrême droite », parce que « les heures les plus sombres de notre histoire », parce que quand même, l’extrême droite, ce serait la fin de notre République, ce serait la certitude d’un glissement vers un régime autoritaire, voir dictatorial, etc, etc… « Aux armes et cætera », allons sauver la République, allons voter pour Emmanuel Macron, le seul rempart face à la haine.

Il s’agirait maintenant de convaincre les gilets jaunes de 2018, les éborgnés, les mutilés de la police de Macron. Il s’agirait de convaincre les familles de migrants avec enfants parquées dans des centres de rétention [2], les victimes de la loi asile-immigration de 2018. Il s’agirait de convaincre les travailleurs de ce pays, victimes de la casse du code du travail par les ordonnances de 2017, achevant ce qui avait déjà été entrepris sous Hollande avec la loi El-Khomri, et de la réforme des retraites de 2019-2020, interrompue par le Covid, et qu’Emmanuel Macron s’empressera de mener à son terme une fois réélu. Il s’agirait de convaincre les soignants qui, tels les mineurs de l’après-guerre, ont d’abord été élevés au rang de héros avant d’être abandonnés, voire matraqués pour ceux qui gueulaient trop fort. Cet hôpital public, dont vous, M. Macron, n’arrêtez pas de nous dire qu’il fait l’objet d’investissements colossaux, alors que vous avez supprimé 17 600 lits depuis le début de votre quinquennat [3], y compris pendant le Covid, et que des gens, des vrais gens, ceux que vous avez fuis pendant cette campagne, meurent sur des brancards dans les couloirs, comme à l'hôpital d'Orléans [4]. Il s’agirait de convaincre ceux que vous, cher président, avez affichés comme citoyens de seconde zone, car « Un irresponsable n’est plus un citoyen ». Il s’agirait de nous convaincre que la République n’est pas en danger avec vous au pouvoir, M. Macron, ainsi qu’avec votre majorité présidentielle. M. François Ruffin, député de la Somme (FI), a bien essayé de les interpeller, les députés de la majorité, le 16 janvier dernier, à l’Assemblée nationale : « Nous sommes pour la plupart entrés ici il y a près de cinq ans. (…) Vous étiez des femmes et des hommes neufs, vous prétendiez incarner la société civile, vous alliez « renouveler la vie publique »… et à l’arrivée, je vous regarde comme Dorian Gray devant son portrait… Vos visages, extérieurement, n’ont pas vieilli, je vous rassure… mais vos âmes ? Qu’avez-vous fait de vos âmes ? Que leur infligez-vous, quand vous avancez depuis un an à coups de mensonges successifs ? « Je l’ai dit, je le répète : la vaccination ne sera pas obligatoire », dixit Macron ; puis, en avril : « Le passe sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français », avant le célèbre « j’ai très envie de les emmerder ». Qu’infligez-vous à vos âmes quand vous instituez avec fierté et cynisme la tromperie en principe politique ? ». [5]

Et je n’ai même pas parlé de M. Gérald Darmanin, de M. Jean-Michel Blanquer, de M. Olivier Véran, de Mme Sibeth Ndiaye, et de Mme Marlène Schiappa.

Il y a eu trop de mensonges pendant la crise du Covid, M. Macron. Pour résumer ma position, la Une du journal Libération, du 27-28 février 2021, me semble tout à fait appropriée : « J’ai déjà fait barrage, cette fois c’est fini ». (Figure 2)

Illustration 2
Figure 2 : Une du journal Libération du 27-28 février 2021

Alors quoi, on va pas voter Le Pen, quand même ? Je vais vous faire une confidence : j’ai eu cette tentation. Cette tentation du chaos, de « tout cramer pour repartir sur des bases saines » de Léodagan (Figure 3). Amener Le Pen au pouvoir, espérer qu’elle n’obtienne pas de majorité aux législatives pour limiter sa capacité de nuire, la contrôler, pour que les Français se rendent compte de ce qu’elle est et pour qu’en 2027, on reparte effectivement « sur des bases saines ». Et puis quand même, Le Pen est une candidate populaire, non ? Elle a des mesures de gauche dans son programme, paraît-il.

Illustration 3
Figure 3 : Affiche de campagne parodique du personnage de Kaamelot Léodagan, roi de Carmélide

CEPENDANT : rien n’est moins sûr qu’elle n’ait pas la majorité aux législatives, au vu du fonctionnement de notre Ve République, déjà. De plus, sérieusement, est-ce que vous pensez vraiment que Le Pen est une candidate populaire ? L’organisation ATTAC publiait le 5 avril un billet de blog sur Médiapart pour pointer « la similarité des propositions [de son programme] avec celui d'Emmanuel Macron. » [6] Au programme : pas de rétablissement de l’ISF, allègement des droits de succession (ce qui ne profitera qu’aux plus riches car les plus modestes, quand ils héritent de quelque chose, ne payent généralement pas d’impôts), baisse des impôts de production (qui ne bénéficierait surtout, là encore, qu’au secteur de la finance et très peu aux TPE et PME), pas d’augmentation du SMIC… On a déjà vu un front plus populaire.

Et surtout, c’est Le Pen, avec tout ce que ce nom représente. Il représente l’extrême droite, la haine de l’autre. Le fantôme de Jean-Marie flotte encore au-dessus des eaux bleues Marine, et ce qu’elles tentent de cacher comme épaves. Il a beau avoir changé de nom, le Front National reste le Front National. Alors si vous êtes tentés par le vote FN, je vous invite à aller écouter le très beau discours de M. Jean-Luc Mélenchon qui, au soir de sa vie d’homme politique (quoique, on verra bien), un soir de défaite, a trouvé la force de déclarer, avec toute sa conviction : « Nous savons pour qui nous ne voterons jamais ». [7]

Bon, c’est long, c’est bien beau tout ça, mais ça répond pas à la question : on fait quoi ?

Si vous avez bien suivi, il ne nous reste en gros que deux choix : le vote blanc ou l’abstention (les trolls qui sommeillent en vous choisiront le vote nul : soyez créatifs au moins, ça divertira les dépouilleurs).

Des deux, mon choix irait préférentiellement au vote blanc. Le grand défaut de l’abstention, c’est qu’on peut mettre à peu près n’importe quoi derrière : refus de voter pour tous les candidats, refus du système électoral dans son ensemble, volonté de rétablir une monarchie absolue de droit divin, pêche à la ligne… Il relèverait à mon sens de la politique de l’autruche de déclarer que cela n’a rien à voir avec un dégoût des Français pour les deux derniers candidats proposés, voire de notre système électoral dans son ensemble, si le 24 avril nous avons affaire à une abstention record. Il n’en reste pas moins que le vote blanc est plus clair dans sa signification que l’abstention.  Le vote blanc signifie clairement : « Je ne choisis aucun des candidats proposés ». Ça tient en une phrase, c’est clair, net, concis.

Bon, mais comme le disait le grand Jaurès : « Le courage, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel. » Et que nous dit le réel ? Aujourd’hui, le vote blanc n’est pas compté comme un suffrage exprimé, c’est-à-dire que dans les résultats d’une élection, on ne fait pas mention des votes blancs et nuls. Pour les élections présidentielles, ce n’est même que depuis 2017 que les votes blancs et nuls sont comptés séparément. Avant cela, non seulement on ne comptait pas ces votes comme l’expression de la volonté d’un citoyen, mais en plus on ne faisait pas la différence entre « Je ne choisis aucun des candidats proposés » et un macroniste qui aurait entouré le nom d’Emmanuel Macron sur son bulletin pour que ça compte double ou un anarcho-lénino-marxiste qui aurait glissé un tract de son mouvement dans l’enveloppe (pour la COALTLM, Confédération des Organisations Anarchistes Luthériennes à Tendance Lénino-Marxiste, avant scission).

Tout cela alors que les votes blancs et nuls, s’ils étaient comptabilisés avec les suffrages exprimés, comme ils devraient l’être (au moins pour les votes blancs), auraient pu faire basculer certaines élections présidentielles. Comme on peut le voir dans le tableau ci-après (Tableau 1), M. Nicolas Sarkozy n’aurait remporté l’élection présidentielle de 2007 [8] que de très peu, et surtout, M. François Hollande n’aurait pas remporté l’élection présidentielle de 2012 [9] : il n’aurait pas récolté au moins 50 % des suffrages exprimés (SE) et des votes blancs (VB) et nuls.

Illustration 4
Tableau 1 : Résultats des 2nd tours des élections présidentielles de 2007 et 2012 en comptant les votes blancs et nuls avec les suffrages exprimés

Bien, dans le cadre des règles du système d’élection actuel, voter blanc ne sert donc à rien en pratique, ce n’est pas efficace. Bien sûr, je n’oublie pas ce que j’ai dit plus haut : si, à l’issue de vos réflexions, il vous apparaît que voter blanc est ce qu’il y a à faire de mieux, eh bien allez-y. Ne jamais oublier que le bulletin de vote n’est pas la fin, mais le moyen. C’est par lui que nos idées s’expriment.

Mais bon, vous l’aurez sans doute deviné, mes réflexions à moi ne n’emmènent pas par là. Je pense m’abstenir le 24 avril prochain : je ne me rendrai pas dans un bureau de vote pour déposer une enveloppe dans l’urne.

Pourquoi préférer l’abstention au vote blanc ? Parce que l’abstention, on en parle. Comme je l’ai dit plus haut, il faudrait être d’une mauvaise foi la plus crasse pour imaginer qu’une abstention record le 24 avril ne serait uniquement dû qu’au beau soleil d’un week-end de printemps : ce sera le signe d’une contestation massive, contestation des deux candidats qui nous sont proposés, et cette contestation, contrairement aux votes blancs, sera documentée, elle. On en parlera, et la légitimité du candidat élu en sera amoindrie. Car une autre faiblesse du vote blanc dans sa forme actuelle, et c’est ce qui rend ce système si vicieux, c’est que bien que le vote blanc ne compte pas dans les suffrages exprimés, en revanche, il compte bien dans la participation. En allant voter blanc, on participe donc à la légitimation du candidat élu. Je pense m’être bien fait comprendre et vous ne serez donc pas surpris de m’entendre dire qu’il est hors de question que je participe à la légitimation en tant que président ou présidente de M. Emmanuel Macron ou Mme Marine le Pen. L’abstention n’est pas la solution idéale, j’en conviens. Mais dans un objectif de contestation maximale de ce 2nd tour, je ne vois pas une solution plus efficace.

Tout est fini, n’est-ce pas ? Le GIEC nous a avertis récemment qu’il ne nous restait plus que 3 ans avant le début de la fin [10]. 3 ans, c’est beaucoup moins qu’un quinquennat de M. Macron ou de Mme Le Pen. Ne nous faisons aucune illusion, ces deux-là ne feront rien pour changer la donne. M. Macron ne changera pas d’un pouce la politique en faveur des profits de quelques-uns qu’il mène depuis cinq ans déjà, et Mme Le Pen sera ravie de prendre sa suite.

L’erreur, justement, serait de penser que tout est fini. Si l’on reste dans cette logique, cette idée que la démocratie ne réside que dans le vote quinquennal visant à élire un président-monarque, oui tout est fini. Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, l’un des deux, aura toute légitimité pour agir comme bon lui semble, surtout si il ou elle arrive à obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale (ce qui, comme dit plus haut, risque grandement de se produire, au vu de la logique de la Ve République).

Mais nous ne sommes pas condamnés à accepter cette définition dévoyée de la démocratie. La démocratie, ce n’est pas laisser les pleins pouvoirs à un individu ou un groupe d’individus, comme pendant la crise du Covid. C’est pour cela qu’il faudrait une VIe République avec, au minimum, si la France n’est pas encore prête pour une démocratie directe, des dispositions pour que les citoyens puissent réellement contrôler les mandats des élus. Là, notre jauge de démocratie gagnerait des points.

Si les dirigeants actuels refusent d’accorder ce droit, alors qu’il est de tout ce qu’il y a de plus légitime, il faudra aller le chercher. Et quand les urnes sont bouchées, il ne reste plus que la rue. Un nouveau mouvement comme celui des gilets jaunes pourrait se produire. Il sera alors capital de le soutenir, si nous voulons renverser le gouvernement en place à ce moment-là.

« Un autre monde est possible ». Il est beau, ce slogan de campagne de Jean-Luc Mélenchon. J’ai récolté une de ses affiches, après être allé à un de ses meetings. Je ne pensais plus pouvoir regarder cette affiche sans que la rage, celle d’avoir échoué aux portes du 2nd tour, m’envahisse. Finalement, quand on voit l’électorat mobilisé, on se dit que ce slogan a peut-être un avenir. « Un autre monde est possible », c’est le symbole d’un certain espoir retrouvé. Le découragement nous guette, le désespoir est à nos portes. C’est oublier l’Histoire, l’Histoire des luttes sociales, des droits, des acquis sociaux conquis petit à petit, lutte après lutte. C’est oublier tous les combats menés, de 1789 aux gilets jaunes, en passant par les barricades de la Commune et le Front populaire, et dont nous sommes les héritiers : « L’Histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir. », nous disait Jean Jaurès. Alors, à sa suite, face à ceux qui voudraient éteindre notre soif de justice sociale et d’harmonie, allons « rallumer tous les soleils dans toutes les hauteurs de l’espace ».


[1] L'Obs avec AFP, L’hypothèse d’un duel Macron - Le Pen en 2022 rejeté par 80% des Français, L'Obs, 12 février 2020

[2] T. LIABOT, Migrants : ce que la France fait des enfants sans-papiers, Le Journal du Dimanche, 21 Juin 2018

[3] Tweet de François Ruffin du 30 décembre 2021 : "En 4 ans, Macron a fermé 17 600 lits, ils veulent tuer l'hôpital"

[4] C. STROMBONI, A l’hôpital d’Orléans, les urgences craquent, Le Monde, 4 Avril 2022

[5] Discours de François Ruffin à l'Assemblée nationale, 16 janvier 2022

[6] ATTAC FRANCE, Marine Le Pen, un programme aussi inégalitaire que celui d'Emmanuel Macron, Le Club de Médiapart, 5 Avril 2022

[7] Discours de Jean-Luc Mélenchon suite à l'annonce du résultat du 1er tour de l'élection présidentielle 2022, 10 Avril 2022

[8] Page Wikipedia de l'élection présidentielle française de 2007, section Résultats

[9] Page Wikipedia de l'élection présidentielle française de 2012, section Résultats

[10] O. LASCAR, 3 ans pour agir : l'alerte du nouveau rapport du Giec, Sciences et Avenir, 5 Avril 2022

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