Fin février, des records de pollution ont été enregistrés dans les villes de l’hexagone en raison d’une météo digne d’un climat andalou. En mars, la pollution revient par la voie maritime.
Un cargo italien contenant 2 200 tonnes de fioul dans ses soutes a fait naufrage ce mardi à proximité des côtes de La Rochelle. Après la tragédie du Costa Concordia en 2012 et le souvenir d’une attitude surréaliste du commandant abandonnant équipage et touristes à bord d’un canot à moteur, le naufrage semble devenir une spécialité italienne. Les dizaines de migrants chavirant de leurs embarcations de fortune chaque mois à l’approche des côtes de l’Italie fortifient cette malédiction nationale.
Les deux nappes de fioul s’échappant de ce « bateau poubelle » inquiéteraient le gouvernement : accident ou cadeau empoisonné ? Dans les coulisses du quai d’Orsay, on ne peut s’empêcher d’imaginer que les hostilités se poursuivent avec l’Italie. Suite à la visite improvisée de soutien aux gilets jaunes du ministre Luigi di Maio – aucun lien de parenté avec super Mario – et le rappel de l’ambassadeur français en Italie en réaction à cette initiative 5 étoiles, la tension monte entre dirigeants des « macaronis » et ceux des « fromages qui puent ». Cette surenchère pourrait se terminer comme la finale de coupe du monde de football de 2006 avec un coup de boule d’Édouard Philippe à Salvini au moment du résultat des élections européennes. À défaut de posséder les pieds en or de Zidane, le Premier ministre a un cuir chevelu n’ayant rien à envier à celui de la star.
En attendant le règlement de comptes, trois navires antipollution ont été envoyés afin de pomper un maximum de fioul au large. Cela n’empêchera pas les nappes d’hydrocarbures d’atteindre les plages de Charente Maritime dans les jours prochains. À La Rochelle, l’inquiétude se focalise sur les huîtres et les moules. Elles risquent d’avoir un goût de brûlé cette année.
Hasard du calendrier, quatre ONG soutenues par plus de 2 millions de signataires portent plainte contre l’État pour inaction climatique. Comme si Macron avait le pouvoir de faire la pluie et le beau temps... Celui-ci a vite répondu à cette offensive. En direct de Nairobi et avec l’air consterné d’un parent face à un adolescent borné, il a déclaré : « il faut arrêter ces bêtises. » Lui qui s’était juré d’abandonner le mépris, c’est raté...
Bien sûr, il a des circonstances atténuantes : une chaleur à laquelle sa Picardie natale ne l’a pas préparé, un voyage dédié exclusivement au business et non au scoutisme écologique, des moustiques qui le harcèlent la nuit, les coups de fil quotidiens de Brigitte agrémentés de ses recommandations incessantes pour éviter les coups de soleil, la beauté de la fille unique du président kenyan lui donnant envie de tout plaquer, de lui proposer de s’installer avec elle sur les hauts plateaux du Kenya. Il pourrait gagner sa vie en devenant champion de course à pied, comme la moitié de la population de ce pays.
Son silence à propos du naufrage du cargo italien étonne. En pleine tournée africaine, le passé de philosophe du président lui permet de relativiser l’ampleur de la marchandise perdue. Ce ne sont pas deux petites tâches dans un Océan qui vont gâcher son shopping en Afrique de l’Est, nouveau centre commercial de la France. Jupiter regrette que ses prédécesseurs aient délaissé le commerce dans cette région du monde. Cette fois-ci, son avis est motivé par son passé de banquier désirant dénicher de nouveaux marchés sur des terres inconnues de la Françafrique.
Le président devrait être de retour avant le dessert pour déguster les premières galettes noires ramassées sur les plages de Charente Maritime.