Un court billet pour reprendre une de ces informations qui vont devenir banales, une de celles qui confirmeront aux Russes ce qu’ils savent, que la guerre tue et mutile. Elle a été publiée le 1er mars par Novaïa Gazeta, et reprise, par quelques médias, dont Takie dela.
Une partie des établissements hospitaliers de Belgorod — ville russe à 40 km de la frontière avec l’Ukraine, sur la route de Kharkiv, à 80 km, deux villes soeurs en quelque sorte — a cessé d’accueillir des patients civils pour soigner les soldats russes blessés dans les combats en Ukraine.
C’est le cas pour l’Hôpital municipal n°2, situé dans le sud de la ville, qui, selon les informations recueillies par le correspondant de Novaïa gazeta, a été ainsi intégralement reconverti, et renforcé, en raison du nombre des blessés, par des chirurgiens des cliniques privées de la ville.
L’information a été immédiatement démentie par le ministre de la santé de l’oblast de Belgorod, Andreï Ikonikov, qui assure que «nous continuons à travailler dans le même mode, aucun changement ne s’est produit».
J'aurais tendance à faire confiance à Novaïa gazeta plutôt qu'au ministre. Les habitants de Belgorod savent ou sauront ce qu'il en est. C'est ainsi, malheureusement, que, de ville en ville, avec les retours des blessés et des cercueils, ainsi que se brisera le mur de la dissimulation et du mensonge.
Novaïa gazeta (1er mars 2022) - Takie dela (2 mars 2022)
J'ajoute ce reportage d'Elena Volochine, envoyée spéciale de France 24, qui ne traite pas du sujet de ce billet, mais qui laisse espérer de Belgorod et peut-être du peuple russe.