Les procédures législatives et réglementaires russes prévoient, avant qu’un projet de texte ne soit soumis au gouvernement ou au parlement, qu’il est soumis à une consultation publique. Celle-ci est faite sur le site internet du gouvernement ou sur ceux des assemblées, selon l'institution à l'initiative du texte.
Le ministère fédéral de la santé a ouvert cette consultation le 25 décembre dernier sur un projet d’arrêté relatif à l’organisation des visites de patients dans les établissements de soins. Selon le projet, seuls les membres de la famille ou les représentants légaux pourraient rendre visite à un patient en soins intensifs.
Plusieurs fondations et associations s'y sont déclarées hostiles. Leur poids dans l’opinion est important. Il s’agit notamment de la fondation «Волонтеры в помощь детям-сиротам» (Volontaires pour l’aide aux enfants orphelins), présidée par Ielena Alchanskaïa, et de la fondation Vera, fondée par Niouta Federmesser.
Elles considèrent qu’il serait plus humain de permettre ces visites, au moins avec l’autorisation du chef de l’établissement ou du médecin de service, à des amis, des voisins, ou d’autres personnes non apparentées au patient.
Le débat se soldera probablement par le retrait ou la modification du projet, une des spécificités de l’administration russe est de faire de telles itérations. En arrière plan, un débat plus lourd sur les questions de l’humanisation des hôpitaux, de la qualité de vie ou de fin de vie de patients et de développement des soins palliatifs. Sous la pression constante de ces acteurs de la société civile, le système de santé russe se transforme. Petit à petit, mais sans reculer.