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Billet de blog 4 janvier 2020

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Les enfants russes plus souvent malades qu’il y a 20 ans ?

Un rapport, non publié, alerte sur une augmentation de 20 % entre 2000 et 2018 du taux de morbidité des enfants de moins de 14 ans en Russie. Elle serait pour partie liée à une plus grande exhaustivité des diagnostics.

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L’Institut central de recherche scientifique en organisation et informatisation de la santé (dans l’abréviation russe ЦНИИОИЗ, TsNIIOIZ) est un des principaux instituts scientifiques du ministère fédéral de la santé russe, auquel il apporte son expertise dans la conception et le suivi des politiques sanitaires. Il est en particulier en charge du pilotage du plan cancer, une des premières priorités ministérielles. 

Il a réalisé récemment une étude longitudinale sur la santé des enfants en Russie. Celle-ci n’a pas été publiée, mais circule, et, sur un thème qui attire l’attention, a été largement citée en fin d'année dans la presse, notamment régionale.

Elle fait état d’une augmentation de la morbidité observée des enfants entre 2000 et 2018. Celle-ci est passée de 1853,3 à 2204,9 pathologies diagnostiquées par an pour 1000 enfants de moins de 14 ans. 

Les  diagnostics d’obésité ont été multipliés par 2,7, l’hémophilie et les autres troubles de la coagulation et le diabète insulino-dépendant par 2, la paralysie cérébrale et les rhinites allergiques par 1,5. Les pneumonies, l’insuffisance rénale, l’hypertension, les angines, et l’asthme sont également en augmentation significative. En revanche, l’incidence des cardiopathies rhumatismales chroniques, des bronchites, de l’emphysème pulmonaire, des ulcères gastrique et duodénal et des maladies du système nerveux périphérique diminue.

Les commentaires des experts imputent ces évolutions à une amélioration des diagnostics et également du suivi statistique. Ils s’interrogent cependant aussi sur l’impact d’un mode de vie plus sédentaire et d’une moindre activité physique, de la qualité de l’alimentation et surtout de l’environnement, attestée par l’augmentation des allergies. 

Un député de Russie unie, Boris Mendelevitch, membre du comité de la santé de la Douma d’État, s’est également exprimé sur le rapport. Il reprend à son compte ces commentaires, mais appelle à une analyse des spécificités régionales, probablement liées aux aspects environnementaux, et demande une intensification des actions de prévention, y compris dans l’étiquetage des produits alimentaires, et dans les établissements scolaires. 

Il est difficile d’aller plus loin dans ce billet, s’agissant d’une étude qui n’a pas été publiée. Fuite, flou entretenu ou coup de sonde, sa mention révèle probablement une inquiétude sur la santé des enfants en Russie et le fonctionnement de la médecine pédiatrique. Ce débat pourrait se prolonger.

RT (29 décembre 2019) - Izvestia (29 décembre) - Ura (29 décembre)- Douma TV (30 décembre 2019)

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