POURQUOI LAFARGE NE VOIT PAS SA RESPONSABILITÉ DANS LES MEURTRES DU BATACLAN...
Explication (plausible) pour laquelle les responsables de lafarge n'ont pas vu le rapport entre leurs versements et les attentats...
Mediapart, dans son article sur le procès Lafarge, interroge sur cette problématique : pourquoi les responsables de Lafarge n'ont-ils pas vu le rapport entre leurs versements (de 2012 à 2014) à DAESH et les attentats du 13 novembre 2015 ?
Voici quelques éléments de réponse :
Dans le contexte de guerre sociale accélérée actuelle, le capitalisme déshumanisé, candidement nommé néolibéralisme(?), que nous subissons, n'en a cure des pertes humaines qui ne sont pas catégoriées dans son tableau « EXCEL », même à la ligne « pertes et profits ».
En effet la répartition n'est pas équivalente entre « pertes » et « profits » à l'échelle capitaliste.
Du côté des « pertes » ce sont des êtres humains qui en pâtissent et qui, évidemment, n'apparaissent pas dans la comptabilité des entreprises...
De l'autre côté les profits eux, apparaissent dans la ligne comptable des entreprises, (ou pas ?, en cas de double comptabilité) en total mépris des familles des « accidenté-e-s ou morts» au travail, (ou ici ,des assassiné-e-s par les terroristes subventionnés par Lafarge).
Que Lafarge n'ait pas, préalablement, compris la relation de cause à effet entre les versements et l'utilisation concrète pour alimenter le terrorisme, ne doit pas réellement nous surprendre, ni paraître si incompréhensible que çà.
Et même après explications sur la relation de causalité entre les deux faits, que ses avocats soient restés impassibles s'inscrit dans la logique de l'histoire sociale.
En effet, depuis quand le grand patronat (je ne parle pas des T.P & M.E) se soucierait-il des répercussions des conditions de travail ou de ses décisions sur la santé (ou la mort) des travailleurs ? …
Emile Zola raconte dans Germinal (je résume de mémoire) : « La sécurité dans les mines dépendait de l'installation de boiseries pour soutenir les parois dans lesquelles circulaient les mineurs. Or le temps passé à construire ces boiseries étaient payé moins que le temps de creusement du charbon (car non productif).
Donc les mineurs se dépêchaient de construire ces boiseries pour creuser, (travail plus rentable), car ils ne pouvaient se permettre de perdre du temps (moins rémunéré) compte tenu de leur salaire déjà insuffisant à leur survie familiale...
Et si,( ou quand )l'accident arrivait la direction pouvait se tourner vers les mineurs pour les tenir responsables de la mauvaise tenue de la sécurité, (et se dédouaner à peu de frais), juste quelques dizaines de morts (et blessés). Ce qui paraît peu important aux yeux du patronat.
CONCLUSION : Dans cette réalité sociale on peut concevoir que Lafarge n'accepte aucune responsabilité dans ce bonneteau, n'ayant pas la vision humaine des relations de cause à effets, sauf en cas de manque de rentabilité.
Mickaël Moore, en titrant avec ironie, un de ses films « CAPITALISM, A LOVE STORY », montrait en quoi le capitalisme n'est pas une histoire d'amour !
Petit rappel : l'entreprise en cause avait pris une assurance vie sur des employés atteints de cancer. Et à leur décès ont empoché une petite fortune pendant que la famille était endettée à vie pour rembourser les sommes colossales qu'avaient coûté les soins hospitaliers.
Évidemment en France on a la « sécu » qui évite de ruiner les familles... Mais jusqu'à quand, au vu des budgets que les gouvernants nous imposent... (avec la complicité d'une partie de la gauche)......Pendant qu'ils donnent sans contrepartie plus de deux cents milliards d'Euros au grand patronat chaque année (211 milliards)...
Le groupe Supertramp avait intitulé, en 1975, un de ses albums « CRISIS WHAT CRISIS ?»( crise quelle crise?) On pourrait nommer la période historique française actuelle : « égalité, quelle égalité ? » ou « démocratie, quelle démocratie ? ».
Ou bien « République, quelle république ? » au vu de l'inversion totale de ses valeurs officielles : « égalité, fraternité, liberté ».
Daniel Coutant