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Lien 11 novembre 2023

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À Mayotte, des centaines de demandeurs d’asile occupent un stade faute de mieux

Plus de 200 migrants, dont des femmes et des enfants, occupent depuis cet été le stade Cavani, à Mayotte, dans des conditions insalubres. Ces demandeurs d’asile, originaires d’Afrique des Grands Lacs, n’ont accès ni à l’eau ni à l’électricité. Leur statut de demandeurs d'asile leur permet pourtant de prétendre à un logement, le temps du traitement de leur dossier. Article sur le site InfoMigrants.

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https://www.infomigrants.net/fr/post/53160/les-autorites-nont-pas-de-places-pour-eux--a-mayotte-des-centaines-de-demandeurs-dasile-occupent-un-stade-faute-de-mieux

Illustration 1
Campement de migrants à Cavani-stade © daniel gros

Tandis que l’État annonce un nouveau Wuambushu dont un des volets consiste à détruire les maisons des pauvres en vertu d'une loi Elan infamante, il se dit incapable de respecter ses engagements internationaux, dont celui d'accueillir dignement les demandeurs d’asile, se défaussant sous l'excuse que Mayotte ne dispose d'aucun logement disponible. Dont acte.

C'est oublier que le petit confetti de l'empire fait partie d'un vaste territoire national où demeurent des possibilités. Mais les politiciens veulent convaincre les français qu'ils sont las des migrants sans être racistes, la bonne blague,  en harcelant inlassablement ceux qui viennent demander secours et asile.

Cela peut marcher : selon une maman vivant à la rue, qui a accouché de son enfant voici deux mois à l'hôpital de Mamoudzou, "dénoncé" comme la plus grande maternité d'Europe, elle a fait appeler les urgences par ses compagnons d'infortune une fois les premières contractions apparues, les pompiers ont refusé de se déplacer ; "ils nous reconnaissent à notre accent, ils savent tout de suite qu'on est africain et qu'on vit dans la rue". Il a fallu que les hommes la soutiennent jusqu'à l'hôpital, sur une distance brinquebalante de 2 kilomètres à travers les ruelles de Mamoudzou.

Dans le même temps le préfet qui rechigne à accueillir dignement les réfugiés de la région des Grands Lacs, prétend reloger tous les habitants qu'il déloge dans son programme de démolition des quartiers pauvres, lesquels habitants se comptent par milliers. Comme personne ne contrôle la parole de l’État,  ni les parlementaires ni les journalistes, toutes les bonnes consciences se rassurent sans être dupes. Pourtant, pendant que les idiots utiles sont occupés à ronger l’os de la xénophobie que le gouvernement leur sert, l’État poursuit une politique de séparation engagée au forceps depuis 70 ans contre les intérêts de l'île.

Et Mayotte sombre dans l’indignité.

Et dans l'Hexagone le gouvernement français s'en prend aux plus vulnérables, tous considérés comme intrus, avec une prime pour les migrants ou fils et filles de migrants, dont la présence sur le territoire vraiment lui devient intolérable.

Un déshonneur.

D G

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Le lien renvoie à un article paru vendredi 10 novembre sur le site d'InfoMigrants.

Voici les premiers paragraphes :

*   *   *

Plus de 200 migrants, dont des femmes et des enfants, occupent depuis cet été le stade Cavani, à Mayotte, dans des conditions insalubres. Ces demandeurs d’asile, originaires d’Afrique des Grands Lacs, n’ont accès ni à l’eau ni à l’électricité. Leur statut de demandeurs d'asile leur permet pourtant de prétendre à un logement, le temps du traitement de leur dossier.

Autour du stade Cavani, à Mamoudzou, des dizaines de tentes se dressent sur les talus qui surplombent le terrain. Des abris de fortune faits de bâches usées, de tissus troués et de morceaux de pagne délabrés, ramassés dans les poubelles de Mayotte. Un peu plus bas, des vêtements sont suspendus sur les grillages qui délimitent le terrain.

Les migrants ont construit des tentes avec des bâches et des tissus trouvés dans les poubelles de Mayotte, le 9 novembre 2023. Crédit : Daniel Gros / LDH

C’est ici que depuis cet été des migrants ont élu domicile. Au fil des semaines, le camp de fortune n’a cessé de grossir : d’une dizaine au départ, ils sont aujourd’hui plus de 200 à dormir dans ce stade. Parmi eux, une soixantaine d’enfants et de femmes, dont certaines enceintes, selon la presse locale. L’une d’entre elles, croisée jeudi 9 novembre par le référent de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) sur l’île , Daniel Gros, arrive presque à terme.

La majorité de ces exilés sont arrivés à Mayotte ces derniers mois et attendent la réponse à leur demande d’asile. Ils sont originaires de la République démocratique du Congo (RDC), du Rwanda ou encore de Somalie.

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