Fidèle aux format des chroniques, ce billet se décline en deux parties : un texte de l'auteur et le témoignage d'une habitante du quartier.

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Le 15 février dernier parut dans le Journal de Mayotte un article de quelques lignes relatant la « démolition de cases en tôle en flagrance » pour reprendre l’intitulé du billet[1]. Où l’on apprend que « la police municipale avait noté depuis moins de 48 heures la construction de nouveaux bangas, ouvrant droit à une destruction dite en flagrance ».
Le rédacteur conclut sa brève par ces lignes : « contrairement aux précédentes vastes opérations de décasages, qui s’appuyaient sur la loi Elan, il s’agissait cette fois d’une procédure de flagrance, laquelle permet à la mairie d’ordonner la destruction de nouveaux logements illégaux en travaux depuis moins de deux jours, et avant qu’ils ne soient occupés. Selon la préfecture il n’y avait ce mardi matin aucun occupant dans les habitations visées ».
La légèreté de ce billet renvoie à la légèreté avec laquelle les autorités de Mayotte considèrent leur rapport à la loi. Il donne à croire qu’une parade aux démêlés récents du préfet avec la justice en matière de logements insalubres est enfin trouvée. Comme si la flagrance n’était pas elle-même sérieusement encadrée et qu’il suffisait qu’un policier municipal déclare que les travaux ont été commencés dans les dernières quarante-huit heures pour que le bras vengeur de l’État puisse s’abattre sans contrôle sur les pauvres cabanes que quelques habitants avaient tenté de construire sur un terrain disponible et accessible. Il faut croire l’État sur parole quand il ordonne la destruction de « logements illégaux en travaux depuis moins de deux jours ».
Le constat de flagrance n’autorise pas l’État à démolir les habitations, elle lui donne seulement le pouvoir d’ordonner aux nouveaux habitants de libérer les lieux en emportant leurs biens. Au lieu de quoi, on détruit sans prévenir, en l’absence des habitants. La procédure donne aussi la possibilité juridique aux parties occupantes de contester la flagrance. Pourquoi le législateur a-t-il pris la précaution de protéger ainsi une pratique manifestement illégale d’occuper un logement libre ou de s’installer sur un terrain disponible ? Probablement parce que le droit au logement, le droit à disposer d’un toit, est un droit fondamental inaliénable.
Depuis longtemps les autorités de Mayotte ont montré leur désinvolture dans la protection des populations les plus pauvres de l’île, et leur obsession à saccager les quartiers qu’elles habitent. Se vantant lui-même dans son « Baromètre annuel de la lutte contre l’habitat illégal[2] » d’avoir détruit 1652 logements mais relogé seulement 522 personnes, à savoir un peu plus de 100 familles, le préfet avoue ainsi lui-même avoir mis à la rue pas moins de 1500 familles dans l'année (si l’on admet l’équivalence entre logements et familles).
La procédure de flagrance incommode les propriétaires qui pourtant n’occupent pas leur logement ni n’exploitent leur terrain, laissant de surcroit leur accès libre puisque la preuve de l’effraction exclut l’occupant illégal de la protection juridique qu’elle ménage. Ils estiment trop court le délai de 48 heures. On aimerait les plaindre mais la loi établit un équilibre entre deux droits : le droit de propriété et le droit inaliénable à un logement.
Mayotte, spécialiste en propositions dérogatoires au droit national, a demandé expressément au gouvernement et au législateur de doubler ce délai dans le projet de « Loi Mayotte » que les élus ont concocté, présenté à l’exécutif et finalement rejeté à l'unanimité lors d'une séance du Conseil Départemental[3]. Mais vu les façons dont le pouvoir prend ses décisions et les exécute, le changement de législation en la matière risque de s'avérer superflu.
Le délai de flagrance serait effectivement une question sensible en cette période de lutte contre l’habitat mahorais pauvre, si les autorités locales, élus locaux et services préfectoraux, manifestaient un respect scrupuleux de la loi et des procédures. Dans la mesure où compte seulement le harcèlement sans fin des populations pauvres et indésirables à Mayotte, le pire s’invite en maître et convoque l’arbitraire pour auxiliaire. Dans ces conditions, la seule issue est d’aller se faire voir ailleurs. Et la flagrance de jouer à son tour. L'illégalité a de beaux jours devant elle.
---------------------Part 2
Aujourd'hui parole est donnée à Soyfiya*, jeune femme de vingt-cinq ans, entrée à Mayotte à l'âge de trois ans. Mère de deux enfants, une fille de sept ans et un garçon de trois ans, elle n'est jamais parvenue à régulariser sa situation administrative et a même essuyé un refus de séjour suite à sa demande de titre. Cette situation lui interdit d'exercer un emploi, la livrant à l'exploitation dans l'économie informelle. Pressée vers la sortie par la propriétaire du logement qu'elle occupait, elle avait décidé de construire une maison en tôle sur le quartier saccagé en "flagrance". Non intimidée par la destruction de sa maison, dont les démolisseurs avaient eu l'idée de perforer les tôles et de tronçonner les chevrons pour empêcher toute récupération, elle a aussitôt remonté son logement réduit à une seule pièce. Le lendemain, retour de la mairie et des démolisseurs. Les obstinés ont dû s'incliner et disparaître.
« Je suis Anjouanaise et je suis venue à Mayotte à l’âge de trois ans. J’ai fait toutes mes études ici depuis tout ce temps-là jusqu’à maintenant. Et maintenant j’habite ici à Mayotte et j’ai deux enfants qui sont nés à Mayotte mais ma vie elle est vraiment très difficile. Ça fait longtemps que je suis ici et je n’ai même pas de papiers, je dois m’occuper de mes enfants alors que je n’ai pas de travail, et je n’ai pas le droit de travailler. Il faut que je trouve à manger. Je dois leur acheter des vêtements. Je veux faire tout pour eux alors que je vis une situation vraiment difficile pour moi. C’est une situation que je vis tout le temps, tout le temps et c’est très difficile pour moi. Même sortir avec mes enfants, c’est impossible, car si je sors avec eux il y a la police sur la route qui va nous arrêter, ils vont nous conduire à Anjouan, alors que moi quand on va m’envoyer, je ne connais personne là-bas, ma vie, c’est ici. Du coup c’est une situation très difficile pour moi ce que je vis ici à Mayotte. Et je ne peux pas vivre à un autre endroit.
« Je n’arrive pas à trouver de l’argent, de toute façon je ne me débrouille pas. Si le papa de mes enfants, ils veulent me donner un peu de sous, ça va, s’il ne veut pas, je suis là toute seule, j’ai rien. Il y a deux papas. Le père de la seconde enfant s’occupe un peu mais le père de la première là je ne le connais même pas. Il ne s’occupe pas de nous. Jusqu’à maintenant depuis la naissance de la petite, je peux dire, je l’ai pas revu. C’est juste que la petite, elle porte le nom, c’est tout. Ça fait longtemps que je suis ici dans ce village et je ne travaille pas.
« Dans ces conditions c’est difficile de trouver des maisons, de louer des maisons. Ma propriétaire, elle disait tout le temps, faut que tu partes, faut que tu partes. J’ai entendu parler de cet endroit où des gens construisaient. Je me suis dit, va là-bas, faut que tu trouves une solution de toute façon, faut que tu trouves un bout de terrain pour construire ta maison. Donc j’ai appris qu’il y avait un terrain sur lequel des gens commençaient à construire leur maison. Donc je suis allée voir, j’ai cherché où je pouvais mettre ma maison et j’ai commencé à construire une maison où je pouvais habiter avec mes enfants. Donc j’y suis allée, j’ai trouvé un bout de terrain, et j’ai demandé de l’aide à des gens que je connaissais, j’ai même emprunté, et je suis allée acheter des tôles, j’ai été acheté des trucs pour faire ma maison. Du coup j’ai fait ma maison. La maison, elle était construite, j’allais rentrer, j’avais mis mes tapis, c’était juste le jour où j’allais prendre mes affaires pour les mettre. Les gens de la mairie ils sont venus et ont cassé la maison. Quand ils ont cassé les maisons, ils ont percé les tôles pour qu’on ne puisse plus les utiliser. Ils ont coupé les chevrons, ils ont cassé. Ils ont tout détruit en fait pour qu’on ne récupère rien.
« Comme je n’avais nulle part où aller, que la propriétaire était tout le temps là à me pousser dehors, j’ai insisté et j’ai reconstruit une chambre avec les matériaux que j’ai pu récupérer. J’ai repris les mêmes tôles qu’ils ont percées, et j’ai réussi à reconstruire une seule pièce, avant j’en avais fait deux. J’ai refait une chambre, j’ai mis mes affaires. Mais quand c’était tout construit, il y a la mairie qui est encore venue casser les maisons. Maintenant il n’y a plus personne là-bas. Mais nous on n’a nulle part où aller.
« Donc avec les autres habitants du quartier, on a envoyé une lettre à la mairie, et le maire nous a donné un rendez-vous pour nous recevoir. Mais quand on s’est retrouvé là-bas, le maire nous dit qu’il ne peut rien faire, que ce n’est pas son problème. Le terrain il n’est pas à lui. Mais nous en fait on voulait lui poser une question. Nous sommes des habitants de la commune de Mamoudzou, comment on fait pour vivre alors que vous avez cassé nos maisons ? Et il nous répète qu’il ne peut rien faire que le terrain sur lequel on était, c’était pas son terrain. Il dit que tous ceux qui ont des papiers, ils peuvent aller donner leur dossier pour chercher une maison en SIM[4]. Et nous qui ne sommes pas réguliers il ne peut rien faire pour nous quoi. Voilà ce qu’il nous a dit. Mais nous on n’a pas les papiers mais on est quand même les habitants de la commune de Mamoudzou et que lui en tant que maire de Mamoudzou, il doit faire quelque chose pour nous et nos enfants, ne pas nous laisser à la rue. Mais là il nous dit encore qu’il ne peut rien faire pour nous. Je peux faire quelque chose mais c’est juste pour ceux qui ont des papiers, pas pour nous.
« Moi de toute façon, toujours je recherche des maisons. Je trouve, j’habite quelque temps, et ensuite la propriétaire, elle vient et me dit : il faut que tu partes. Et je cherche une autre maison et je m’installe et je repars. C’est toujours comme ça. Aujourd’hui je suis là, demain je serai là-bas. C’est comme ça, je fais le tour. Pourtant je paie toujours mes loyers, c’est ma priorité, même si je mange pas, je paie mes loyers. Avant de manger, je garde l’argent pour payer mon loyer et ne pas dormir sur la route. Mais bon c’est comme ça. La vie à Mayotte, c’est vraiment très difficile. Pour nous, les sans-papier comme on nous appelle, c’est dur. Alors pour trouver une maison, comme celle où je suis maintenant, je cherche tout le temps jusqu’à ce que je trouve. Je traîne et je demande à tous les gens où est-ce que je peux trouver une maison et c’est comme ça que je finis par trouver. Quelqu’un m’a dit qu’il y avait une maison ici et c’est comme ça que je me suis installée. Je dois payer 200 € par mois sans les factures d’eau et d’électricité. Les factures, ce sera à peu près 30 € pour l’eau et 30 € pour l’électricité. J’ai déjà dû payer pour avoir la maison. Et il faudra que je trouve tous les mois, et cela c’est vraiment un souci qui reste tout le temps dans la tête. Il y a le papa de mes enfants qui m’aide un peu s’il peut. Et il y a aussi la famille, mon frère, s’il a un peu d’argent, il m’aide un peu. Quand la famille peut m’aider ça va mais dès fois, je dois demander à quelqu’un d’autre et des fois je dois lui rendre.
« Dès fois je trouve des petits boulots, si j’arrive à travailler tout un mois, je touche 150 €. Je travaille tous les jours sauf le samedi et le dimanche. Mais c’est dur de trouver ce travail. En ce moment, je trouve pas alors je fais rien. Je reste à la maison avec les enfants.
« Je n’ose même pas sortir. On m’a déjà arrêtée deux fois. Une fois on m’a renvoyée là-bas en Anjouan, et la deuxième fois ma famille a dû payer cinq cent euros pour qu’on me lâche. Quand je suis arrivée à Anjouan, je ne connaissais personne. Ma famille a appelé quelqu’un qu’elle connaissait pour qu’il vienne m’attendre au bateau. Il était là et il m’a emmenée chez ma grand-mère. Mais je ne connaissais personne. Je ne connais personne là-bas, si je reste je vais me perdre. Ma famille a organisé mon retour. Je suis restée qu’une semaine. Je reviens en kwassa, mais c’est trop dur. C’est là que tu te rends compte. Les gens qui viennent ici en kwassa c’est vraiment terrible. C’est vraiment terrible pour ceux qui viennent ici parce déjà tu es dans un bateau, tu ne peux même pas, comment dirais-je… tu peux pas bouger, il y a l’eau qui tombe sur toi s’il y a la pluie. Il y a les vagues, il y a tout ça, du coup tu peux même pas être confortable, tu es là, tu fais pipi là où t’es, tu fais tout tout tout tout. Du coup c’est vraiment difficile, c’est vraiment très difficile. Pour venir à Mayotte. Il fait froid, ça dure longtemps, il y a les vagues qui montent, qui descendent, quand tu descends de là, c’est comme si tu avais bu, tu as la tête qui tourne, tu es malade. Ils sont costauds les gens, quand on les envoie là-bas, et qu’ils reviennent tout l’temps, tout l’temps. Il y avait vingt-cinq personnes dans le bateau, un tout petit bateau avec vingt-cinq personnes, des enfants, des vieux, des grandes personnes, il y avait toutes sortes de gens en fait. Et ça a duré six heures comme ça la traversée. On était parti à trois heures et on est arrivée la nuit à quatre heures ou cinq heures. En fait on a dû s’arrêter car on avait appris qu’il y avait la police sur la mer, on a attendu qu’ils partent qu’on puisse descendre, c’est ça qui a été le plus long en fait. Le tarif pour la traversée, c’est trois cents euros. C’est ce que ma famille a dû payer.
« J’ai été renvoyée en Anjouan, mais la police n’avait pas le droit de me renvoyer car je suis arrivée toute petite à Mayotte. A Mayotte, c’est le seul territoire où quand t’es sur la route tu dois emmener tes papiers[5], je l’ai dit à la police qu’ici le droit on l’applique pas. Moi, on devrait pas m’arrêter alors qu’on m’arrête. Comme ça, alors vous vous dites qu’à Mayotte il y a de la loi alors que vous ne les appliquez même pas. Alors eux, ils me disent : comment t’a fait pour rentrer ici ? Alors je réponds que je suis venue en kwassa. Les policiers ils me disent, oui tu es venue en kwassa, même si c’est à trois ans que tu es rentrée en kwassa, tu rentres chez toi, on te renvoie chez toi. C’est un policier qui m’a dit ça. Au Slec[6], les assistantes sociales m’ont demandé mes certificats de scolarité qui prouvent que j’étais là depuis toute petite, ma famille a apporté mon dossier. Ils m’ont fait dormir trois nuits là-bas et ils m’ont renvoyée. On m’a juste dit, oui on va s’occuper de tes dossiers, et ils m’ont renvoyée. On m’avait dit, oui on va étudier tes dossiers mais ils l’ont pas étudié. Ils m’ont juste redonné mon dossier avant mon départ, sans rien faire. Mes parents ont appelé quelqu’un qu’ils connaissaient à Anjouan pour qu’il m’emmène là où ils habitaient avant de partir et on s’est occupé de mon retour en kwassa.
« La deuxième fois que j’ai été arrêtée, ma famille a cherché un avocat, ils ont payé cinq cent euros et j’ai été relâchée.
« Mes enfants, tous les deux sont à l’école. Il y en a un qui est à l’école à Kaweni, car lui il habite là-bas avec son papa, il est en maternelle. Si son père il a le temps, il le dépose chez moi, s’il n’a pas le temps, il habite là-bas. Mais moi je vis qu’avec la fille en fait, avec l’aînée. Elle ne connait même pas son père, elle a 7 ans, elle étudie en CE1 à l’école de Tsoundzou. Le petit, il a quatre ans, il est en maternelle à l’école de Kaweni. Je le vois de temps en temps. La première va à l’école que depuis cette année, elle a pas fait le CP. Depuis qu’elle a quatre ans, j’ai pas pu l’inscrire, on me demandait les impôts, et ça n’allait jamais, donc j’ai jamais pu l’inscrire avant cette année. C’est la première fois qu’elle va à l’école.
« Le plus difficile pour moi, c’est de payer la maison, quand la fin du mois approche, je me demande toujours comment je vais faire pour payer la maison. Je me demande même pas comment je vais faire pour avoir à manger, non, c’est pas ça le gros problème. Je me demande juste comment je peux faire pour payer la maison. Pour faire à manger, c’est pas que c’est pas difficile, c’est que c’est pas si important que de dormir sur la route. Ça j’ai peur. Parce que si je paie pas, on me fout dehors et là comment je vais faire avec mes enfants sur la route. La nourriture, c’est du riz et du mabawa[7]. Si j’ai un peu d’argent, j’achète un carton de mabawa et je le mets au frigo, et ça ça peut durer. Et j’achète aussi le sac de riz de 10 kilos, et avec ça on peut tenir, on va manger jusqu’à ce que je trouve quelque chose d’autre.
Ce qui est terrible, ce qui me fait peur, c'est toute cette violence que l'on voit chez les jeunes. Tout le monde parle de la délinquance à Mayotte. Mais c’est eux qui font tout ça. C’est à cause d’eux que les enfants sont méchants comme ça. On casse les maisons de leurs parents, les enfants, ils n’ont nulle part où dormir, d’où coup ils volent, ils cassent et tout. La délinquance, c’est à cause d’eux, c’est eux qui la font ici à Mayotte. Parce qu’un enfant, il doit être chez lui avec ses parents, il doit être quelque part dans une maison, il ne doit pas être sur la route tout le temps, tout le temps. Du coup, s’il n’est pas à la maison parce qu’on a cassé les maisons des parents, les enfants, ils vont dormir où ? Ils vont descendre sur la route, et c’est là qu’ils vont devenir des délinquants, ils vont voler, ils vont tabasser les gens, c’est là où ils vont se révolter en fait. C'est de la souffrance ».
--------------------------NOTES
* Le prénom a été changé.
[1] Yohan Deleu, « Démolitions de cases en tôle en flagrance à Tsoundzou II ». Le Journal de Mayotte, le 15 février 2022, en ligne ici. Ce petit texte a été écrit avec bien de la légèreté qui montre que les journalistes portent crédit sans discussion aux communications de la préfecture et ne se déplacent pas. En effet, la parcelle libérée se trouve à Tsoundzou 1, et le nombre de logements détruits n’excède pas la vingtaine selon l’observation d’un curieux et les déclarations des habitants concernés.
[2] Préfecture de Mayotte, « Baromètre annuel de la lutte contre l’habitat illégal. Bilan 2021 », Site de la préfecture, en ligne ici.
[3] Voir Patrick Roger, « A Mayotte, le gouvernement essuie un véritable camouflet », Le Monde, 15 janvier 2022 , en ligne ici pour les abonnés. Et aussi Anne Perzo, « Le projet de loi Mayotte durcit les conditions d’obtention de la nationalité française », Le Journal de Mayotte, 30 août 2021. En ligne ici.
[4] Société immobilière de Mayotte. En réalité même les étrangers en situation régulière avec un titre de séjour annuel ne peuvent pas accéder au parc immobilier subventionné ni au logement social, pour plusieurs raisons : ces personnes ne sont pas éligibles aux allocations ni familiales ni de logement, ils devraient payer la totalité du loyer et sont pour la plupart insolvables ; la deuxième raison tient à la durée de leur titre de séjour peu encourageante pour les bailleurs.
[5] Quand elle parle de ses papiers, elle ne veut pas dire sa carte d’identité ou son passeport, mais surtout la pile de documents qui racontent son histoire et prouve son droit à vivre sur l’île, par exemple tous les certificats de scolarité qui attestent sa présence à Mayotte depuis la classe du CP par exemple.
[6] SLEC. C’est ainsi que la population locale nomme le Centre de Rétention Administratif.
[7] L’ensemble de la population pauvre de Mayotte se nourrit de riz et d’ailes de poulet conditionnées en carton de 10 kilos congelés. Mais parfois même ces deux aliments de base sont inaccessibles.