Article paru dans Cerises- juin 2021
Au Chili viennent d’avoir lieu des élections pour élire une convention constitutionnelle ainsi que des élections municipales dans un contexte de luttes sociales puissantes. Les résultats en demi-teinte sont intéressants et doivent être regardés de près. Demi-teinte car 60% des électeurs ont boudé les urnes montrant une grande défiance envers les élections et les partis. Cependant on constate une forte poussée à gauche pour élire les député.e.s qui vont écrire une nouvelle constitution. La démocratie chrétienne est quasiment rayée de la carte mais sauve quelques meubles au niveau municipal. Les tenants du néolibéralisme ont subi un revers sans précédent depuis le coup d’Etat en septembre 1973. L’autre élément marquant est que l’ensemble des forces politiques à l’exception du parti communiste ont tout fait pour empêcher une véritable expression populaire qui tourne la page avec les heures sombres qu’ont connu les chiliens. Ils avaient imposé un droit de véto pour bloquer les articles qui pourraient déranger l’ordre néolibéral. Ils ont été battus. 17 députés représentant les populations autochtones ont aussi été élus. Parmi les élus beaucoup de figures du mouvement social et une implication très forte du mouvement féministe radical qui a contrebalancé les visées néofascistes de certaines forces politiques. Notons qu’une jeune militante communiste a été élue dans le centre-ville de Santiago Rien n’est joué mais les chiliens sont en train d’écrire une nouvelle page de leur histoire qui semble prometteuse.
Et pour conclure un extrait d'une chanson de Julien Clerc :
"À quoi sert une chanson si elle est désarmée?"
Me disaient des chiliens, bras ouverts, poings serrés
Comme une langue ancienne
Qu'on voudrait massacrer
Je veux être utile
À vivre et à rêver
Comme la lune fidèle à n'importe quel quartier
Je veux être utile à ceux qui m'ont aimé