Michel-Ange un génie qui a traversé les siècles !
Michel-Ange disait « j’ai vu un ange dans le marbre et j’ai seulement ciselé jusqu’à l’en libérer ». Tout le génie créatif de Michel-Ange (1475-1564) est dans ces quelques mots. Cette année on célèbre les 550 ans de la naissance de l’artiste qui a produit notamment le plafond de la chapelle Sixtine, la Pietà, la création d’Adam ou encore le monumental tombeau du pape Jules II. Il a fortement marqué la période de la Renaissance, période qui s’étend sur 2 siècles, faite de continuité et de ruptures. Comme beaucoup d’artistes de son époque Michel-Ange est à la fois, peintre sculpteur et architecte et Il s’est fortement inspiré de Masaccio et Brunelleschi qui eux-mêmes se sont inspirés de Giotto, Cimabue ou Ambrogio Lorenzetti. Ce dernier a peint une magnifique fresque à Sienne (1338) dans le « Palazzo Pubblico », le palais communal où siégeait un gouvernement démocratique et indépendant. Il réalisa une fresque fascinante, dans la salle où se réunissaient le Conseil des Neuf, alors en charge de l’administration de la République de Sienne : Les effets du bon et du mauvais gouvernement. Le propos ? La comparaison entre un bon et un mauvais gouvernement et l’illustration de leurs effets respectifs sur la société et sur la vie des gens ! Une révolution pour l’époque et les prémices d’un gouvernement véritablement démocratique, vite tués dans l’œuf par l’aristocratie. Ce n’est pas encore à proprement parler la Renaissance mais c’est une rupture par rapport à la période précédente. Pour illustrer notre propos on reprendra une citation de Fra Angelico « il n’y a pas de progrès en art mais uniquement des pas de côté, des bonds inattendus, des coups de génie. ». Ce génie collectif a marqué les arts, la peinture, la sculpture, l’architecture mais aussi les sciences dans une Europe marquée par la toute-puissance de l’Église catholique. Certains scientifiques ont malheureusement fini sur le bûcher pour avoir contesté les dogmes de l’Église. Ce fut aussi le cas des premiers peintres qui osèrent s’attaquer à la mise en perspective. En changeant la peinture, les peintures étaient l’expression d’une nouvelle manière de voir libérées du carcan des représentations religieuses à l’image de ce que l’on peut voir sur les vitraux. L’humain, y compris son corps dénudé devient le cœur des représentations. Cet humanisme a largement débordé le cadre de l’Italie pour s’étendre à une grande partie de l’Europe, y compris sous l’égide de monarques ou de cardinaux. Michel-Ange issu de l’aristocratie toscane a dès ses jeunes années montré un talent précoce et il atteint très jeune la perfection de l’art du dessin lorsqu’il est chez Domenico Ghirlandiaio. Comme le montre Giorgio Vasari premier historien de l’art (1511-1574) la période de la Renaissance est d’un foisonnement remarquable. Masaccio, Léonard de Vinci Raphaël et bien d’autres. Et tous ces génies vont marquer durablement le regard pendant 5 siècles en inspirant des Rodin, Manet, Delacroix ou Picasso.
Nous conclurons par ces belles paroles de Michel-Ange « l’art vit des contraintes et meurt de liberté. »
Daniel ROME et Pierre Zarka