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Billet de blog 1 juillet 2014

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Le meurtre de trois jeunes Israéliens: le Hamas ou la barbarie à visage islamiste

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LE MEURTRE DE TROIS JEUNES ISRAELIENS: LE HAMAS OU LA BARBARIE A VISAGE ISLAMISTE

Ainsi le Hamas, cette faction terroriste palestinienne provenant de la Bande de Gaza, s'est-il rendu coupable d'un énième et abominable meurtre. Les innocentes et tragiques victimes en sont, cette fois-ci, trois jeunes Israéliens - Gilal Shaar (16 ans), Eyal Yifrach (19 ans) et Naftali Fraenkel (16 ans) -, enlevés le 12 juin dernier, vers 22h, alors qu'ils s'en revenaient de leur école religieuse pour rentrer tranquillement chez eux, dans leur famille. On vient malheureusement de les retrouver ce 30 juin, sous un vulgaire amas de pierres, sauvagement assassinés d'une balle dans la tête, dans les environs de Halhoul, non loin de Hébron, ville de Cisjordanie en territoires occupés.

LA BARBARIE A VISAGE ISLAMISTE

La Cisjordanie, justement. Cette entité est théoriquement placée, politiquement, sous le contrôle de l'Autorité Palestinienne, dont le Président est, depuis 2005, Mahmoud Abbas, chef du Fatah, parti fondé, en 1959, par Yasser Arafat, devenu ensuite, en 1994, prix Nobel de la paix, aux côtés de Shimon Peres et Yitzhak Rabin. C'est donc là, précisément, que se pose, aussi légitime qu'urgente, la question : comment se fait-il, dès lors, que le Hamas, directement impliqué dans ce crime à l'encontre de ces trois adolescents israéliens, ai pu opérer aussi facilement, en toute impunité, en Cisjordanie ? Réponse aisée à fournir, ainsi que vient de le regretter très amèrement Benyamin Nétanyahou, l'actuel Premier ministre d'Israël : ce nouvel acte de terrorisme, perpétré sur un territoire théoriquement aux mains des modérés palestiniens, n'a été rendu possible que par la récente et regrettable alliance entre l'Autorité Palestinienne et le Hamas, ce groupuscule de fanatiques religieux et idéologiques dont le principal « credo » est toujours, à l'heure actuelle, de « rejeter les Juifs à la mer », ainsi que le stipulait la charte de l'Organisation de la Libération de la Palestine (créée en 1964), c'est-à-dire, en termes plus prosaïques et surtout militaires, d'anéantir Israël en tant qu’État souverain, libre et indépendant.

Les services secrets israéliens (le Mossad) connaissent d'ores et déjà, du reste, les auteurs présumés de cette nouvelle tuerie. Il s'agit de Marouane Kawasmeh et Amer Abou Eisheh, ainsi que l'indiquait, il y a quelques jours, le journal « Times of Israël ». http://fr.timesofisrael.com/ce-qui-sest-passe-dans-la-nuit-du-12-juin-de-lenlevement/ Aussi la priorité absolue est-elle à présent, aussi bien pour Israël que pour l'Autorité Palestinienne elle-même, de les arrêter au plus vite puis de les juger le plus sévèrement du monde (excepté la peine de mort, à laquelle je reste, quelle que soit l'horreur du crime, un opposant déterminé).

Conclusion : il est impératif, au vu de ces nouvelles atrocités, que l'Autorité Palestinienne se désolidarise totalement du Hamas, l'un des foyers mondiaux de l'antisémitisme, et qu'elle coupe définitivement tout lien avec lui. Sans ce courageux mais nécessaire acte politique, Mahmoud Abbas, dont tout homme comme toute femme de bonne volonté ne doutent pas qu'il souhaite effectivement la paix avec Israël, se rendra complice, par la plus condamnable des lâchetés, de cette barbarie à visage islamiste.

POUR LA PAIX DES BRAVES

Reste qu'Israël, pour sa part, doit aussi faire preuve réciproquement, quelles que soient les difficultés, de bon sens tout autant que de lucidité politique en acceptant que les Palestiniens aient eux aussi, comme pour les Juifs, leur propre État. La coexistence pacifique, civile et démocratique, des États israélien et palestinien : telle est cette « paix des braves », comme je ne crains pas de la nommer, que le JCall, cette association d'intellectuels juifs, progressistes et pour la plupart laïcs (le paradoxe n'est qu'apparent), appelle de ses vœux.

Car ce n'est au fond, en une vision historique imprégnée d'humanisme, qu'un appel à la simple mais juste et impérieuse raison, pour le bien certes des Palestiniens, mais aussi, plus diplomatiquement encore, pour le bien des Juifs eux-mêmes, trop souvent victimes de cette bête immonde qu'est l'antisémitisme, et a fortiori la sécurité d'Israël en tant que tel. Et surtout pas, pour tragique que soit l'actualité, d'escalade à la violence : tout le monde y perdrait, d'abord son âme !

DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

*Philosophe, signataire du JCall (Jewish Call for Reason – Appel des Juifs à la Raison), auteur de « La Philosophie d'Emmanuel Levinas – Métaphysique, esthétique, éthique » (Presses Universitaires de France).

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