SAKINEH LIBEREE? 9 décembre 2010, 20 heures:Sakineh Mohammadi-Ashtiani viendrait d'être libérée! Et, avec elle, son fils, Sajjad, ainsi que son avocat, Houtan Kian. Si cette information, capitale, devait être confirmée officiellement, je ne pourrais bien sûr que m'en réjouir au plus haut point. Et ce, notamment, en tant que promoteur de la lettre ouverte aux autorités politico-religieuses de la République islamique d'Iran en sa défense (pétition européenne et médiatique qui, soutenue par les plus grands intellectuels de France et d'Italie, auxquels se sont joints 7 prix Nobel, a recueilli près de 150.000 signatures) et membre du comité international contre la lapidation et, plus généralement, la peine de mort. Ce serait bien évidemment là une énorme, fondamentale et historique victoire pour la liberté, la dignité humaine, les droits de l'homme et de la femme, dont Sakineh est devenu le symbole mondial et vivant. Ainsi notre combat n'aurait-il pas été, finalement, vain. Et je n’aurais désormais plus, je l’espère, à écrire, en ce qui la concerne, le mot « alerte », au début de chacun de mes articles de presse ou de mes blogs informatiques, lorsque je craindrais, pressentirais ou saurais que l’étau, un danger de plus en plus imminent ou une menace de plus en plus concrète, se resserre, à l’intérieur de sa prison, autour de sa vie, longtemps - trop longtemps - suspendue à ce mince fil d’espoir que nous n'avons eu de cesse d'entretenir, sans discontinuer depuis plusieurs mois, nuit et jour.Le soulagement, malgré cette heureuse quoique encore hypothétique nouvelle à cette heure (minuit) où j'écris ce billet, ne peut cependant être complet, par-delà ce doute persistant quant à la réalité de cette libération, au vu, hélas, de ces dizaines de milliers d’hommes et de femmes tout aussi injustement privés de leur liberté, avant que d’avoir à endurer une tout aussi révoltante exécution, à travers le monde. Puissent donc toutes ces autres innocentes victimes enfermées derrière de tout aussi iniques barreaux, en attendant un châtiment aussi barbare, un sort aussi cruel et une peine aussi atroce, que la lapidation ou la pendaison, comme d'ailleurs toute autre forme de mise à mort, retrouver, elles aussi, la liberté, cette valeur si précieuse et pourtant si souvent bafouée aux quatre coins de la planète, y compris dans quelques-uns de nos pays occidentaux et prétendument démocratiques. Que l’humanisme l’emporte, donc, et finisse par triompher partout, sans exclusive, où il est piétiné !
DANIEL SALVATORE SCHIFFER** Philosophe et écrivain.
Billet de blog 9 décembre 2010
Sakineh libérée?
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