(Extraits de l'article de Ludovic LAMANT Médiapart 27/07/2010)
La Hongrie avait obtenu dès novembre 2008, en pleine tempête financière, un prêt de 20 milliards d'euros. Les négociations de la fin de semaine dernière visaient à débloquer la dernière tranche de ce prêt, à hauteur de 5,5 milliards d'euros. Mais le gouvernement de droite de Viktor Orban, issu des élections d'avril, traîne des pieds. A l'inverse des socialistes sortants, il ne croit pas aux vertus économiques de la rigueur. «Cela fait plus de quatre ans que nous appliquons l'austérité, et notre compétitivité s'est dégradée, a déclaré le ministre de l'économie Gyorgy Matolcsy. Nous avons donc prévenu nos partenaires qu'il était hors de question d'appliquer de nouvelles mesures d'austérité.»
Le FMI s'est donc trouvé contraint de claquer la porte, et de publier un communiqué très feutré, prenant acte de «divergences de vue qui restent à régler». Deux dossiers, en particulier, coincent. Celui, d'abord, d'une taxe sur les banques et les produits d'assurance, censée renflouer les caisses de l'Etat à hauteur de 650 millions d'euros par an sur deux ans. Pour le FMI comme pour Bruxelles, ce mécanisme menace la reprise de l'économie. Ensuite, les réformes des retraites et du secteur de la santé: le parti au pouvoir, le Fidesz, refuse d'y toucher, quand le FMI en fait une condition à la poursuite du prêt.
Le Produit intérieur brut (PIB) de la Hongrie devrait progresser de 0,6% cette année, après une dégringolade de 6,2% l'an dernier. Le pays s'est engagé à ramener son déficit public, fin 2010, à 3,8% de son PIB – il s'établit ces jours-ci à environ 7%. Pour l'exécutif hongrois, une taxe bancaire est le seul moyen de tenir les engagements pour la fin de l'année, sans fragiliser la reprise en cours par de nouvelles mesures d'austérité. Pour le FMI de Dominique Strauss-Kahn, cette taxe ne règle en rien les problèmes structurels de l'économie hongroise, et retarderait un peu plus des réformes «nécessaires».
Un FMI plus «soft» avec Kiev?
En fait, les méthodes populistes d'Orban nuisent à sa crédibilité dans la gestion de la crise. Nombre d'observateurs n'ont pas digéré les critiques envers le respecté patron de la Banque centrale hongroise, Andras Simor. D'autres s'inquiètent de la volonté du premier ministre de placer ses proches aux postes économiques clés, faisant planer le spectre dangereux d'un «Etat Fidesz». Autant d'errements qui masquent une question pertinente, que Budapest semble poser à demi-mot: le Fonds est-il trop agressif avec la Hongrie? Face au FMI, tout le monde est-il logé à la même enseigne? Les fameux «critères de conditionnalité» fixés par l'institution pour l'octroi d'un prêt sont-ils plus ou moins lâches selon les candidats?
Le FMI s'est ainsi montré plus coulant avec l'Ukraine qu'avec la Hongrie. Kiev est par exemple autorisé à terminer l'année avec un déficit public de 5,5% (contre 3,8% pour Budapest). Mais moins contraignant qu'avec certains pays baltes. Il y aurait donc austérité et austérité.
Réaction:
Mais dans quel monde vit-on pour faire preuve d'une telle cécité ?...
Le capitalisme actionnarial qui domine désormais l'économie mondiale connaît une crise sans précédent, et nos responsables politiques avec leurs éminents économistes semblent oublier aujourd’hui qu'avec l’apparition des problèmes écologiques graves aux effets irréversibles provoqués simultanément par la croissance démographique mondiale (en 40 ans elle a doublé et augmente de 1,5 Millions par semaine), la réduction des surfaces fertiles, la déforestation, le dérèglement climatique, la consommation accrue et l’épuisement inexorable des ressources naturelles lié au développement, et aux multiples pollutions résultant de l’activité industrielle, il s’agit d’une crise d’une toute autre nature que celle qui a périodiquement marqué le capitalisme depuis la période médiévale. En remettant en cause la croissance, désormais impossible, cela détruit les fondations du système capitaliste dans sa globalité, fût-il caractérisé par la toute puissance des actionariats de masse qui font la force des fonds de placement boursiers.
Il est à noter que le capitalisme actionnarial qui a pris progressivement le pas depuis la fin des années 70 sur le capitalisme traditionnel de type manégérial se caractérise désormais par la toute puissance des fonds boursiers, nourrit par la masse et la multitude de petits actionnaires, salariés ou individuels et dans cette catégorie chaque citoyen qui par ailleurs cotise à une mutuelle, assurance ou autre l'ignore ...(A titre d'exemple un tiers des entreprises Françaises cotées sur le marché réglementé soit 251 sur 791 disposent d'un actionnariat salarié dont les encours détenus par les salariés s'élèvent à environ 40 Milliards d'euros. Il y a par ailleurs entre 7 et 8 Millions d'actionnaires individuels, si on y ajoute les 38 Millions d'adhérents aux mutuelles cela représente une masse monétaire considérable entre les mains des traders pour le plus bonheur des financiers et le plus grand malheur de la planète.)
Si le capitalisme (d’état ou privé) et à fortiori un capitalisme de type actionnarial a besoin d’un système financier, la croissance en est la clé de voûte, elle apparaît comme facteur d’équilibre et de
prospérité, mais, à terme elle entraîne la destruction de l’environnement et l’épuisement des énergies fossiles, ayant pour effet de générer des crises de plus en plus graves, avec comme perspective des conflits et des affrontements d’une extrême violence.
Pour éviter les catastrophes qui se profilent à l’horizon, (mais en est-il encore temps ?) il faudrait engager de toute urgence les pays riches dans une économie de décroissance démographique où une société de la frugalité des pays riches doit succéder à la société du consommer pour produire, consommer toujours plus pour produire encore plus, pour polluer toujours encore plus au détriment de la santé et qu'importe l’épuisement inexorable des ressources naturelles, pourvu qu’on ait l’ivresse de la croissance…surtout de la croissance verte..nouvelle formule tendance écotartuffe des sphères gouvernementales, mais pas seulement.
Problème majeur, désormais notre modèle de développement fondé sur la croissance, fût-elle teintée de vert, est impossible dans un monde qui fini. Toutefois, sauf à imposer une dictature verte, il n'y a pas d'autre voie possible par la démocratie que celle de la prise de contrôle et la maîtrise de l'économie par le pouvoir politique, notamment, au minimum, par une participation des états au capital des quelques grandes banques, compagnies d'assurances et entreprises du CAC 40 avec minorité de blocage, voire plus...
Même si la France ou n'importe quel autre pays considéré isolément agissait de la sorte et devenait un îlot de vertu écologique, ce qui est loin d’être le cas, cela ne servirait pas à grand chose à l’échelle de la planète. Par contre l’Europe avec ses cinq cent Millions et plus d’habitants est le seul espace viable pour influer efficacement l’économie humaine conformément aux enjeux imposée par l’urgence de la révolution écologique.
Les LE PEN, SARKOZY, VILLEPIN, VALLS et tant d'autres en France, ainsi que leurs homologues Européens, Japonais, Chinois, Brésiliens, Américains...Mais également STRAUSS-KAHN du FMI devraient faire travailler leurs neurones pour imaginer autre chose que des formules criminogènes au seul service des intérêts de la finance Mondiale...Et des agences privées de notation....