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Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. Etienne de la Boétie

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Billet de blog 4 janvier 2025

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Dépecer la Syrie un vieux projet

"L’intérêt interventionniste étasunien dans la Syrie de Bachar el Assad date de bien avant 2011. Un rapport du secrétariat d’État étasunien faisait état en mai 2007 de ses regrets quant à la politique du gouvernement syrien."

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https://investigaction.net/depecer-la-syrie-un-vieux-projet/

Extrait :

La longue marche d’une agression

L’intérêt interventionniste étasunien dans la Syrie de Bachar el Assad date de bien avant 2011. Un rapport du secrétariat d’État étasunien faisait état en mai 2007 de ses regrets quant à la politique du gouvernement syrien. Le rapport précisait que bien qu’Assad fils eût une politique sensiblement différente de celle de son père, ce changement ne se manifestait pas là où, au goût des rapporteurs, il aurait dû se produire : « Le gouvernement a commencé à mettre en place des réformes économiques visant à libéraliser la plupart des marchés, mais les principaux secteurs de l’économie, notamment le raffinage, l’exploitation des ports, le transport aérien, la production d’électricité et la distribution d’eau, restent fermement contrôlés par le gouvernement [[2]].» Témoignant ainsi que la nouvelle politique d’ouverture avait des limites et que le régime syrien restait ferme face aux pressions de Washington.

Pressions qui découlaient des recommandations d’un autre rapport, cette fois du ministère de la Défense des États-Unis, et dont un des objectifs majeurs visait à « façonner les choix des pays situés aux carrefours stratégiques » [[3]] ; or difficile de trouver un pays plus concerné par ce choix que la Syrie « clouée » entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et, surtout, Israël. Et ce, avec le facteur aggravant qu’il s’agit d’un pays engagé dans le soutien historique à la Palestine. Un câble ‘top secret’ de l’ambassade étasunienne à Damas dévoilé par WikiLeaks, daté de mars 2006 (cinq ans avant Deraa !!), révélait les agissements de la diplomatie yankee visant à déstabiliser Assad ; câble qui, par ailleurs, faisait état – en 2006 ! – de « la présence grandissante d’extrémistes islamistes en transit sur le territoire du pays ». Le document se présentait ainsi : « Ce câble résume notre évaluation des vulnérabilités d’Assad et suggère qu’il peut y avoir des actions et des signaux que le gouvernement des États-Unis peut envoyer pour bénéficier de ces vulnérabilités […] Ces propositions devront être converties en actions concrètes et nous devons être prêts à agir rapidement pour tirer parti de l’inexpérience du président syrien ». [[4]].  Six jours après, la revue TIME publiait un document classifié de l’administration Bush faisant état de « réunions régulières avec des activistes de la diaspora syrienne aux États-Unis et en Europe et des contacts avec des opposants à l’intérieur du pays, dans le but d’organiser des campagnes anti-Assad [[5]]. »

Détruire une nation, pour empêcher sa réussite

Hélas pour les USA, l’inexpérience de l’alors jeune président syrien n’avait pas réussi à empêcher un certain succès de ses politiques d’ouverture. C’est ainsi qu’en octobre 2015, le rapport du Conseil d’administration du FMI , étudiant   l’évolution du pays depuis l’arrivée de Bachar el Assad, reconnaissait « …les bons résultats macro-économiques de la Syrie ces dernières années, comme en témoignent la croissance du PIB non pétrolier, le niveau confortable des réserves de change et la diminution de la dette publique. Ces résultats reflètent les efforts de réforme déployés par les autorités pour opérer une transition vers une économie davantage fondée sur le marché. » [[6]]

C’est alors que le projet étasunien changea de nature. Si malgré les pressions, le financement des opposants et d’autres genres de sabotages et d’obstacles, Damas résistait et progressait même, il ne s’agissait plus d’interdire un projet mais d’interdire sa réussite, par toute voie possible. Et ce avant qu’elle ne se confirme et devienne exemplaire. [[7]]

Le général David Petraeus, alors chef de la CIA l’avait bien compris et même anticipé lorsqu’en août 2012, il soumettait au président Obama un projet pour armer et former les opposants syriens. Proposition qui fut refusée par ce dernier, par ailleurs récent prix Nobel de la paix. Refus qui ne dura pas longtemps car, quelques mois après, le président américain signait le décret autorisant le soutien militaire des États-Unis à l’opposition syrienne et ce, selon le New York Times, suite aux « pressions exercées par des dirigeants étrangers, notamment le roi Abdallah II de Jordanie et le premier ministre israélien Netanyahou. » C’est ainsi que fut lancé « l’un des programmes d’action secrète les plus coûteux de l’histoire de la C.I.A. », toujours selon le NYT, (plus d’un milliard de dollars pour la seule opération antisyrienne « Timber sycamore »). [[8]]

La suite sur :  https://investigaction.net/depecer-la-syrie-un-vieux-projet/

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