
La décision de l'une n'est pas lié à la condamnation de l'autre mais régulièrement quand une féministe démissionne de son mandat, c'est qu'un sexiste est dans la place. Et quand le sexiste se fait virer du sien c'est que la féministe avait raison sur deux points : sur la justesse de sa ligne politique et sur le sexisme avéré du limogé.
C’est d’abord l’insupportable victoire de la médiocrité et de l’incompétence contre l’intelligence collective. Puis, au terme d’un long processus violent de révélations, de recensement et d’explications ; dans les meilleurs cas, un réalisme réveillant les consciences l’emporte sur la camaraderie et sanctionne le coupable.
Que de courage et d’endurance pour Celles qui osent porter ces accusations ! Car la démarche de Celles-ci se paie au prix insoutenable du dénigrement, d’un harcèlement moral continu, de disqualifications constantes, de mépris, de stigmatisations publiques, d’humiliations organisées par le groupe, d’insultes (« connasse » ayant sa préférence) et de pressions en tous genre. Celles, au pluriel ? Oui, car une femme seule dans ces affaires devient la sorcière ou l’hystérique de service et n’est simplement pas entendue! Alors, certaines ont dénoncé depuis 5 ans l’expression d’un sexisme latent de ce personnage, quand d’autres carrément le soupçonnaient de masculinisme.
Puis ce week-end la décision est enfin tombée : « Le comité électoral a décidé de retirer Djordje Kuzmanovic de la liste, après qu’il ait publiquement réitéré des propos considérant comme secondaires les luttes féministes et LGBT, alors qu’elles font parties intégrantes de l’Avenir en Commun. Des propos qui ont comme conséquence d’opposer entre eux les militant·e·s de la France insoumise. Il a par ailleurs proféré des remarques sexistes. »
Mais franchement, qu’attendre de l’éthos d’un petit soldat au virilisme accompli qui déclare secondaire les luttes féministes et LGBT ? Qu’attendre d’un esclave volontaire de tous les tropismes d’extrême droite ? Qu’attendre d’un aliéné au national populisme des dictatures du monde ? Une soudaine altérité ? Quelle blague !
Comme le raciste hiérarchise les humains ; Kuzmanovic le sectaire hiérarchise leurs luttes. Alors saluons les féministes de la FI pour ce succès émancipateur et unitaire. Méditons le sens de leur victoire : à mépriser des luttes on finit par périr !
Quelle bataille acharnée pour libérer le mouvement de ce loufoque stalinien anachronique. Certes, Mélenchon l’avait désavoué publiquement avec ce communiqué : "Le point de vue qu'il exprime sur l'immigration est strictement personnel. Il engage des polémiques qui ne sont pas les miennes." Prend-il en compte tactiquement sa faute dolosive originelle? Celle d’avoir introduit avec antagonisme le poison sinistre de ce populisme autoritaire extrême dans un mouvement prétendument horizontal et d’inspiration citoyenne.
Quant à Djordje Kuzmanovic, tout à son indépendance, il rejoindra naturellement la cohorte des ultraconservateurs ni de gauche mais bien de droite. Il s’inscrit parfaitement dans la grande fresque des souverainistes nationalistes, des laïcards islamophobes, des anti-migrants, des patriotes racistes, des dictateurs lustrés, des promoteurs de haines et bien sûr, des sexistes décomplexés.
Bon débarras !