Poutine aux portes de Paris ?
La veille, un ami, avec lequel je devisais sur mes multiples engagements, dont celui au "Cercle Germaine de Staël" à propos de démocratie et pandémie, me faisait remarquer qu'il y était question d'une réaction aux tristes évènements d'Ukraine. En effet, un "billet d'humeur", lâché le surlendemain du 10 avril, premier tour des présidentielles, par un autre ami qui y chronique avec régularité, prétendait additionner les pourcentages de suffrages exprimés par l'extrême-droite lepéniste ou zemmourienne avec le score de Jean-Luc Mélenchon, pour constater amèrement que, fût-ce pour des raisons divergentes, les suspects de tendresse pour Vladimir Poutine, bourreau de l'Ukraine et criminel de guerre, étaient, en y joignant encore celui de Dupont-Aignan, avec plus de 54%, majoritaires en France.
De l'air, please
Une bien curieuse façon, d'exonérer, Jupiter en tête, la droite classique, la gauche de gouvernement, les écolos patentés et, bien malgré eux, les communistes, de toute responsabilité quant à la montée, sur fond de désenchantement, des colères. Pourtant, ce retour paradoxal de l'homme au "couteau entre les dents" n'est pas le sujet de la présente, qui se contente, avec quelque facétie, de butiner dans l'actualité quelques raisons d'espérer, comme antidote. L'idée en a germé en entendant, de mes écouteurs, grésiller à mon oreille, les quelques bonnes nouvelles du jour qui suivent. Elles m'ont suffi à compenser la morosité ou l'inquiétude qui taraude, le plus souvent à bon escient, certains de mes amis et notamment les rédacteurs du Cercle en question.
Le smic à 1500€ net
Quel bonheur d'entendre Jean-Luc Mélenchon donner l'exemple en adaptant dans l'immédiat les mesures financières de justice aux salariés de son programme à l'érosion en marche du pouvoir d'achat par la reprise de l'inflation, dès avant donc que ce ne soit imposé comme une mesure pérenne par la loi s'il arrive, comme il le croit apparemment sans coup férir, au gouvernement dans les quelques semaines qui nous séparent encore des législatives. Thomas Piketty a tout récemment pointé le scandale des basses rémunérations dans l'article du Monde où, accompagnant la NUPES, il pensait déjà au-delà, ce qui en passant disqualifie la horde hurlant à l'extrémisme. Exemple à suivre, assurément, pour les programmes qui sont opposés à celui d'une gauche enfin unie pour gouverner.
Le masque aux orties
Ne boudons pas non plus que ce jour aura été celui de la fin d'une contrainte, sauf exception, à nous munir avant de pointer notre nez à l'air libre, de la provision quotidienne de masque, et où nous pourrons à nouveau décocher les sourires entendus, coquins ou narquois à nos contemporains. Pas de naïveté toutefois quant aux capacités mutationnelles du satané SarsCov2 et à sa réapparition prochaine à peine les beaux jours derrière nous. Un peu de pitié et de solidarité aussi pour les habitants de Shangaï ou de Pyong-Yang où fait rage l'esprit concentrationnaire associé à la politique du Zéro-Covid.
Burkini et seins nus à l'eau
On ne peut que se féliciter du courage d'Eric Piolle à secouer le cocotier municipal grenoblois, et à entamer la lutte, au nom d'une laïcité enfin respectueuse des libertés de se vêtir pour les femmes comme pour les hommes ou tiers genres dans les espaces communs, contre les fantaisies de la prétendue lutte contre le séparatisme. On ne s'époumonera pas à répéter l'évidence à qui ne veut pas plus l'entendre aujourd'hui qu'hier : il ne s'agit pas plus d'autoriser burkini ou bermuda mais de supprimer des interdits qui n'ont pas à régir les bains publics là où la religion n'a comme on dit que le droit de cité. Comme le maire le dit ailleurs, il faut lutter contre qui impose là le vêtement comme contre qui l'interdit ici, et cesser de prendre le corps des femmes en otage de mœurs soi-disant républicaines. L'arbitraire patriarcal tient à l'injonction et non au vêtement, fût-il cet enjeu symbolique sur lequel certains s'acharnent, on ne peut mieux traduire notre pensée.
Allons, courage ! La NUPES est devant nous.