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Billet de blog 1 juin 2017

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«Liebman renégat», une confession politico-familiale sur un père particulier

Quand Henri Liebman alias Riton fait le portrait de son père Marcel Liebman, il le décrit ainsi : « (…) Il est plutôt petit, mais dans la moyenne, 1m72 exactement. Il porte une barbe et des lunettes qui cachent un regard un peu triste et un peu vitreux. Il met souvent un pantalon beige et une veste marron. Rien d'extraordinaire en somme, sauf que mon père est un Juif... pro‐palestinien ».

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Illustration 1
DR Riton Liebman

Riton Liebman, acteur de 53 ans, qui se révéla à l’adolescence dans un film de Bertrand Blier*, est le fils d’un militant politique et historien juif, très critique envers sa propre communauté. 

Précurseur du dialogue israélo-palestinien, Marcel Liebman affirmait que la Palestine n’avait pas à subir une colonisation par l’État d’Israël. Et qu’il ne voulait pas vivre dans un pays en vase clos, où il n’y aurait que des Israéliens. Partant que les Juifs eux-mêmes avaient été les victimes d’Hitler, et de la solution finale. 

En 1977, lors de la parution de son récit autobiographique Né juif*, Marcel Liebman avait été salué par toute la critique. D’ailleurs ce livre pourrait être relu à la lumière des événements de l'histoire récente au Proche-Orient. Car Marcel Liebman né en 1929 et mort en 1986, ne pouvait se résoudre au dilemme de sa propre expérience de la Shoah et du sort réservé au peuple palestinien.

La mise en scène bien maîtrisée par David Murgia et accompagnée en musique live par un Philippe Orivel complice, nous convie à un voyage au souvenir grave ou ému, plein d’histoires juives ou non ; où l’on croise la brave Madame Katz qui questionne Monsieur Liebman, en l’apostrophant d’un bien dérangeant : « C’est dommage que vous ne soyez pas mort à Auschwitz »

Liebman renégat c’est aussi une multitude d’images d’archives, de personnages ou d’événements réels : Plastic Bertrand, Lio, The Led zeppelin ou plutôt le fameux album 3 en vinyle avec sa pochette articulée, le journal Le drapeau rouge de la période communiste Belge, mai 68 etc. Le tout interprété par un Henri Liebman incarnant un « Riton », distancié et espiègle, rendant hommage à un père trop tôt disparu. 

Si vous passez à la Maison des Métallos à Paris, allez voir cette confession politico-familiale des années septante et quatre-vingt. Vous ne serez pas déçus.

* Préparez vos mouchoirs

* aux éditions Aden, Fil rouge

Liebman renégat

conception, texte et interprétation Henri Liebman
conception et collaboration à la mise en scène David Murgia
composition et interprétation musicale Philippe Orivel
assistanat à la mise en scène Yannick Duret, Aurélie Alessandroni
scénographie Sarah de Battice
création lumières et vidéo Gwenaël Laroche
régie lumières et vidéo Arnaud Bogard
régie son Benoît Pelé
images d’archives Sonuma
documentaire Hugues Le Paige  

Maison des métallos

94, rue Jean-Pierre Timbaud

75011 Paris

du 30 mai au 3 juin

http://www.maisondesmetallos.paris

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