(…) Pour faire partie du “petit noyau”, du “petit groupe”, du “petit clan” des Verdurin, une condition était suffisante mais elle était nécessaire : il fallait adhérer tacitement à un Credo*… de gens peu regardant sur les malheurs d’autrui, dirait encore aujourd’hui Proust.
Certes ! Les gens en place ne sont pas à plaindre. Mais l’élite culturelle, se sentant en danger, s’énervait sur certaines privautés d’état. L'ex directeur, de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Olivier Py, a donc pris la direction du festival d’Avignon 2014. Luc Bondy lui a succédé à l'Odéon, sur proposition du ministre de la Culture de l'époque, Frédéric Mitterrand, qui lui trouvait une carrure européenne. Ce qui avait bizarrement calmé celui qui n’avait qu’une carrure « nationale ». Cela a fait bien rire dans les chaumières d’une intelligentsia régalienne et amorale qui chantait au suivant !
Tartuffe n’est plus un personnage de Molière, mais un clone qui ce reproduit dans l’administration de nos théâtres de France et… d’Europe. Pour le coup ces aimables théâtreux se sabordent entre eux où chacun est pour soi dans un service pas très public. Ils ont oublié tous ces nantis que rien n’est à eux… (tout est à nous) et que tout est écrit sur du sable dans l’art dramatique.
Comme le temps passe vite, la nomination d'Olivier Py à l’Odéon avait remué aussi la poussière des secrets d’alcôve (de polichinelle) d’un ministère de la culture qui comme l’hôpital se foutait de la charité. Comme disait La Fontaine :« Selon que vous serez puissant ou misérable...». On pourrait même dire marron dans ces petits arrangements pas très égalitaires. Qu'Olivier Py se rassure ce n’est pas lui qui est en cause, mais un système bourgeois et caduc qu’il faut absolument remettre en question. D’ailleurs nous l’invitons lui et les autres nantis de la culture à manifester contre ce système plutôt qu’à se prêter aux chaises musicales des nominations, en courtisan pas très tatillon, quand il s’agit de son propre intérêt. Une culture pour moi d'abord, on verra pour les autres après, semblent dire tous les petits marquis de la scène culturelle. Triste constat.
*Marcel Proust Un Amour de Swann